CHAPITRE 15 - En udendørs cafe
Saint-Prunien était un de ces chefs-lieux de canton qui s’éparpillent dans la province française. Un bourg accroché à une colline dominant un verrou de la rivière locale. Un château autrefois puissant mais rasé depuis deux-cent ans. Une église de périodes hétéroclites. Et un labyrinthe de rues étroites qui débouchaient sur une petite place centrale pittoresque.
Claire y avait pris une table en terrasse de l’unique café, dans l’ombre chaleureuse des platanes de la place en ce début d’après-midi. Elle devinait à quelques distances un terrain de boules, mais à cette heure abrité sous le feuillage. Mais à cette heure, les lieux étaient déserts. Elke était allée au Crédit Rural dès l’ouverture de l’agence. Claire avait commandé un café en l’attendant, heureuse finalement de cette virée loin des lourds enjeux avec Pierre.
La danoise sortit rapidement de son rendez-vous à la banque et lui adressa un signe du bras de l’autre côté de la place. Elle rejoint Claire à sa table.
- J’espère que je n’ai pas été trop longue… mais… c’est quoi ça ? Un café ? Gaspard connait pourtant bien mes habitudes… Tu ne lui as pas dit que tu étais avec moi ?
- Si ! Mais…
Claire s’apprêtait à lui expliquer, mais déjà Elke hurlait le nom du patron…
- Gaspard !
Un jeune garçon sortit précipitamment du café, pas complétement sorti de sa puberté, un visage boutonneux aux traits encore très enfantins, avec un veston de serveur qui serait difficilement un corps trop enrobé.
- Monsieur Gaspard est allé cette après-midi visiter sa tante à Saint Mixime…
Elke regarda le garçon de pied en cap. Une nouveauté, pensa-t-elle.
- Mais regardez-moi ce petit morveux ! Même pas capable de saluer des dames ! Tu sors d’où toi ? Je ne t’ai jamais vu ici…
Le jeune serveur venait de rougir sensiblement sous le propos de la danoise, qui le laissa un moment dans son expectative avant de reprendre.
- J’attends mon garçon !
- Euh… bonjour Madame, que désirez-vous… boire ?
- C’est mieux… mais cela ne me dit pas ce que tu fous ici ! Je t’ai posé une question, je crois.
- Je suis… je suis l’apprenti de Monsieur Gaspard. Je suis arrivé la semaine dernière. Je viens du village de Panthadoleon.
Elke continuant à boire des yeux le garçon, déclenchant de nouvelles vagues de rougeurs. Il était vraiment très mignon ainsi. Elle décida de s’amuser un peu, sous le regard complice de Claire que la situation amusait manifestement beaucoup aussi.
- Madame !
- Que… Quoi ?
- Je viens du village de Panthadoleon, Madame ! On ne t’a pas appris la politesse à la maison ?
- Si, … Si, Madame.
- Bon alors c’est quoi ton nom, mon garçon ?
- Zépharin, … Madame. Zépharin Lecharpentier !
Claire eut beau de mal à ne pas partir d’un fou rire. Les parents n’ont vraiment pas idée de donner un prénom si ridicule. Elke continua à jouer.
- Et il vient d’où ce prénom pour le moins inhabituel ?
- Maman… c’était le nom de son oncle.
Zépharin balançait d’un pied sur l’autre ayant préféré se retrouver ailleurs… que devant ces dames qui le mettaient mal à l’aise. Il essayait de s’esquiver poliment.
- Que… que prendrez-vous, Madame ?
- Dis-moi, Zépharin, tu as quel âge ?
- Seize… seize… ans depuis la semaine dernière.
- Tu ne les fais pas !
- Si je….
- Bon puisqu’il faut me contenter de tes services, sache, mon garçon, que quand je viens ici j’aime que mon mojito m’attende bien frais sur la table. Il ne te l’a pas dit, ton Monsieur Gaspard ?
- Non…
- Bien comme cela tu sauras. Donc 2 mojitos pour ces Dames, mon garçon.
- Mais je ne sais pas faire…
- Ecoute, je m’en fous que tu sache ou pas. Je veux un mojito comme à chaque fois que je viens ici depuis quinze ans. Tu veux être grand alors débrouilles-toi et sors toi les doigts de ton cul de puceau. Tu ne veux pas que je parle à Monsieur Gaspard…
- Je…
- Allez ouste, je n’aime pas être contredite quand j’ai demandé quelque chose !
Le visage du garçon était devenu pivoine. Il se dépêcha de se réfugier à l’intérieur.
Claire avait été amusée par la scénette, même si elle trouvait qu’Elke y allait décidemment très fort. Elle plaignait le pauvre garçon finalement.
- Dis Elke, tu crois qu’il a mérité cela ? Tu n’y vas pas de main morte ! Il est bien jeune encore…
- Et sans doute puceau, tu veux dire. Bah, je lui rends service, cela fera un homme macho de moins. Et je peux te dire qu’ici, c’est plutôt rare. Je rencontre plus souvent des coquillons imbus de leurs petits machins. Et ce qui m’énerve aussi c’est le nombre de jeunes filles qui se pâment à leurs pieds. Elles n’ont rien compris aux hommes, les idiotes. Mais cela ne m’étonne pas que Gaspard ait choisi un tel garçon comme apprenti. Cela lui ressemble tellement ! Toujours prêt à aider. Une fois un peu débourré, il trouvera une gentille fille sûre de ses choix qui saura le prendre en main et le transformera en gentil petit mari, le… zépharin.
A l’évocation du ridicule prénom, cette fois elles partirent cette fois toutes les deux d’un fou rire, qu’elles ne cherchèrent pas à réfréner. Juste au moment où le fameux Zépharin revenait, sueur au front, avec un plateau portant les cocktails demandés. Il les posa devant les femmes puis repartit vite, soulagé de ne pas devoir répondre de nouveau au questionnement rentre dedans de la dame la plus âgée. La première gorgée leur amena une grimace.
- Et ben, Elke, tu lui as tellement aboyé aux fesses, qu’il a fait plus vite que je n’aurais cru. Mais alors le dosage du rhum… est disons plus que généreux. On va finir pompette !
- Bah à la tienne, Claire, nous n’avons qu’une vie après tout. Il fait beau, il fait chaud et nous nous sommes libres sans homme.
Elles sirotèrent un moment leurs verres, parlant de choses futiles et sans importance. Claire se sentait bien, trop bien même. L’alcool commençait à se diffuser dans son corps en une vague de chaleur. Elle n’avait jamais été une grande buveuse. C’est ce moment que choisit la danoise, manifestement beaucoup plus maîtresse d’elle-même, pour redevenir plus sérieuse.
- Bon raconte-moi, Claire, tu en où avec ton chihuahua ? Je t’ai trouvé assez mystérieuse ce matin.
Aie, pensa Claire. Bien sûr, le sujet revient sur le tapis. Elle avait promis à Elke d’appliquer la stratégie dont elles avaient discuté longtemps ensemble, avant d’emmener Pierre au Domaine. Et dans ce plan, il n’était nullement question de lui demander son avis. Mais Claire l’aimait et suite à cette nuit, elle ne s’était pas vu décider de l’avenir de leur couple sans jamais lui avoir demandé son accord. Elle se rappelait qu’elle avait posé la question du libre consentement à Elke pendant leur échange et que celle-ci l’avait persuadé finalement de ne rien demander, que c’était elle après tout la Maîtresse, et qu’il n’avait qu’à abdiquer ou se barrer. Mais là c’était la flamme et l’excitation de la préparation du séjour. Pas la réalité face à face. Claire essayait de trouver un moyen d’esquiver la question, mais les brumes d’alcool avaient diminué sa clairvoyance. Impossible de se concentrer. Elle se demanda soudain si finalement Elke n’avait pas fait un peu exprès de la faire boire. Après tout l’heure du café était un peu tôt pour prendre un cocktail alcoolisé. Elle sentait qu’elle n’avait pas d’autre choix que de d’avouer ses bêtises de petite fille démasquée.
- Oui, oui, j’ai parlé à Pierre ce matin de… notre avenir.
- Tu as fait ça ? Ce n’est pas bien, ma chérie. Et donc…
Elke fixait Claire dans les yeux. Il est décidemment impossible de mentir à Maîtresse Elke. Claire dût boire sa lie.
- Je lui ai dit que je l’adorais le dominer.
- Oui mais cela il le sait déjà. Qu’est-ce que tu as lui dit d’autre comme ânerie ?
De plus en plus mal-à-l’aise, Claire continua.
- Que je… je l’avais emmené dans le domaine pour le transformer en mon soumis…
- Et…
- Et… je lui ai laissé le choix d’accepter ou non.
- Nous y voilà ! Et tu lui as bien sûr laissé du temps pour répondre?
- A… à la fin du week-end…
- A la bonne heure ! Rien que cela ! Un soumis qui peut choisir lui-même. Un homme libre quoi !
- Mais je…
- Nous avions pourtant été claires ensemble. Pas de négociation ! Le fait de la Reine, dans tout son arbitraire ! Et toi dès que je le nez tourné, tu fais quoi petite sotte ?
- Sur le moment, j’ai pensé que cela était plus honnête. Je l’aime après tout !
- Oui tu l’aimes comme on aime un chien domestique. Ce n’est pas compliqué ! Tu sais comment un abattoir marche sans désordre ?
Décontenancée par le changement de sujet, Claire ne sut que répondre.
- Il est important que les animaux n’y paniquent pas. Tout est fait pour qu’ils ne voient pas leur fin arriver. Tu t’imagines si on leur montrait avant ! Le bordel que cela serait avec des animaux effarouchés courant en tous sens, s’agglutinant contre les portes. Le contraire de l’efficacité ! Ton chihuahua ne devait rien savoir jusqu’au dernier moment et toi qu’est-ce que tu as fait, mon idiote de chérie : tu as lui laissé le choix ! A un soumis !
- Je…
- Bon alors qu’est-ce que je fais, maintenant ? Tu as renoncé ?
- Non… non je ne veux pas abandonner. J’aime trop être sa Maîtresse !
- Ah quand même.
- Je veux l’avoir à mes pieds pour le reste de mes jours. Je te l’assure.
- Pour le reste de tes jours, n’exagères pas quand même. Tu auras peut être envie à un moment de le jeter pour prendre un nouveau jouet. Mais lu t’y prend vraiment comme une débutante, ce que tu es après tout. Tu me fais regretter mon investissement à t’aider. Alors là on arrête tout là ?
Maîtresse Elke, les yeux en colère, la fixait durement. Claire essayait de se faire toute petite dans son siège.
- Non… non.
- Non quoi ?
- Non je ne veux pas arrêter. J’aime trop ça !
- Et s’il te dit non maintenant, idiote !!!
- Il… Il n’aura plus le choix… Il n’a plus le choix ! Il obéira ou je le jetterai ! Et demain soir, je le marquerai moi-même au fer rouge !
Claire, bouleversée par la réaction d’Elke, avait sorti ses derniers mots comme une bravade. Elle avait laissé parler son inconscient. Au diable les prévenances.
- Et ben enfin ! Quand tu veux ! Ne me refais jamais un coup comme cela !
- Je te le promets Elke !
- Qu’est-ce que tu vas faire pour reprendre les choses en main et me montrer que tu les veux vraiment ?
Claire réfléchit à toute vitesse. Que pouvait-elle faire pour retrouver grâce aux yeux de la danoise ? Elle eut une idée.
- Je… je vais le fouetter… le fouetter terriblement jusqu’au sang ! Sans pitié !
- Humm, intéressant. Je ne t’aiderais pas. Tu devras le faire toute seule. Je te laisse jusqu’à demain pour me ramener son popotin ensanglanté en trophée. Et je verrai bien si tu mérites que je continue à t’aider.
- Je le ferai.
- Alors trinquons à ta résolution dominante retrouvée ! D’ailleurs tu me fais penser que nous irons tout à l’heure choisir pour ton fer.
Claire était soulagée au fond d’elle-même d’avoir retrouvé la confiance de la danoise. Elle s’enorgueillit même quand Elke vint lui tapoter le cou de sa main, comme on flatte une jument qui a bien travaillé. Rassérénée et soulagée, la jeune femme recommença à siroter son mojito. L’alcool lui faisait décidemment un bien fou. A ce rythme, leurs verres furent vite vides. Elke proposa une nouvelle tournée.
- Fais gaffe tu as ton téléphone qui vient d’échapper de ton sac.
- Ah merci Elke. Mais c’est celui de Pierre ! Qu’est-ce-qu’il fout dans mon sac ?
Claire le rangea alors que la danoise lui proposait de commander une nouvelle tournée.
- Zépharin !
- Dis-moi Zepharin,
- Oui… Madame,
- As-tu déjà fait l’amour à une femme ?
- Non… jamais… Madame.
- Ah tu es encore puceau. Ce n’est pas normal à ton âge. Tous les garçons l’ont déjà fait avant 16 ans. Ce n’est peut-être parce que cela ne fonctionne pas bien chez toi ?
- Si, je me br….anle tous les jours.
- Ah vilain petit garçon. Mais peut-être qu’il ne sort rien ?
- Oh si Madame !
- Humm j’en doute… vu comment tu es rouge. Signe d’embarras peut-être… Il faudrait que j’en parle à Gaspard, il pourra sans doute t’envoyer voir le bon docteur.
- Le docteur !?! Mais non… cela part sans problème. Je vous assure Madame.
- Je ne suis pas convaincue. Il va falloir vraiment que j’en parle à MON ami Gaspard, car ce n’est pas normal à ton âge d’être encore puceau. Et puis il en discutera aussi avec tes parents par la même occasion.
- Mes parents ! Mais non Madame, je n’ai aucun problème ! Ne lui en parlez pas, s’il vous plait.
- Je ne suis pas sûr. Peux-tu me rassurer que tout va bien ?
- Co… comment Madame.
- En me prouvant que tu jutes comme un homme.
Paniqué, Zépharin regardait de chaque côté de ses épaules pour voir si quelqu’un était là.
- I… ici ?
- Mais non nous allons préserver ta petite pudeur d’adolescent. Disons que tu vas aux toilettes te « machiner » et tu me ramènes ce qui est sorti pour que je sois sûre que tout va bien. Comment faire ? Tiens tu n’as qu’à prendre la culotte là, tu me la ramèneras après avec ce qui est sorti dedans.
A cette pensée de partir dans la culotte d’une dame, une bosse dans le pantalon de Zépharin apparut. Manifestement il appréciait la situation. Il dit soudain :
- Je préfèrerais plutôt la culotte de votre amie, s’il vous plait, Madame.
Elke fut surprise de tant de franchise. Il était si mignon dans sa demande. Oh oui, il ferait le bonheur de sa future petite amie, qui le tiendrait par les couilles, à moins qu’elle se le réserve pour elle- même. Et en plus il lui offrait l’immense amusement de voir « sa » Claire devenir aussi rouge que le garçon. Elle reprit donc :
- Allons Claire, tu ne vois pas que ce jeune garçon n’en peut plus. Donne-lui ce qu’il attend ! Cela sera intéressant que la preuve de son ardeur juvénile soit offerte à ta féminité. Et cela nous permettra enfin décider si ce garçon est devenu un homme ou non.
Claire, cramoisie, très gênée, mais les pupilles dilatées par l’excitation, retira la plus discrètement possible sa culotte en se contorsionnant sur sa chaise pour la faire glisser au bout de ses jambes. La danoise s’amusa de voir qu’il s’agissait un de ces modèles de culottes blanches discrètes et banales que les femmes aiment porter pour le confort. « Il faudra que je la rééduque sur ce point », pensa Elke au passage. Le sous-vêtement finit au milieu de la table.
- Allez Zépharin prend ton trophée. Je te laisse une minute pour faire ton affaire !
Le garçon prit le morceau de tissus et s’enfuit dans le café. Claire glissa à Elke un Tu es folle ! En réponse, la danoise répliquât :
- Et toi tu mouilles ma chérie !
Claire était scotchée par la remarque de la danoise. Elle était surtout vexée qu’il soit si facile de lire en elle, et boudeuse, elle préféra ne plus rien dire. Car, oui, elle mouillait abondamment en s’imaginant le garçon en train de s’astiquer dans culotte ! Elke avait continué de parler : ce garçon a vraiment de très bonnes dispositions.
Zépharin revint tout essoufflé avec la culotte de Claire posée sur le plateau. Il n’avait même pas pris le temps de remonter sa braguette tout à sa concupiscence. Avec la cuillère à cocktail, Elke souleva délicatement le tissu à la recherche du résultat : blanchâtre, gluant et luisant.
- Bon cela prouve que tu n’es plus un garçonnet, mais de là à être un homme. Tu craches un peu mais la quantité me parait bien faible pour ton âge. Tu es sûr qu’il n’est pas resté trop longtemps dans tes glandes.
- Mais Madame, je me masturbe tous les jours, deux fois souvent.
- Ou plus même j’en suis sûre. Tu passeras me voir mercredi prochain à six heures pour que l’on regarde cela de plus près. Et tu en profiteras pour me ramener les culottes, évidemment lavées à la main. Je te donnerai une fessée cul nu pour te punir d’oser demander la culotte d’une dame, pour faire des cochonneries.
- Une fessée ? Je … je ne veux pas. Je suis trop grand.
- Crois mon garçon, on n’est jamais trop grand pour prendre une bonne fessée. Si tu ne le sais pas encore, tu l’apprendras vite !
- Non je ne veux pas venir !
- Mais si tu viendras. Cela ne t’a pas gêné de demander à mon amie d’enlever sa culotte pour que tu puisses te masturber dedans. Il est temps que tu apprennes que chaque plaisir à son prix, même pour les petits garçons boutonneux. Et tu as intérêt d’être à l’heure, où je parlerai à mon ami Gaspard des cochonneries que tu fais avec les culottes des clientes quand il n’est pas là. Je ne suis pas sûr que cela lui plaise beaucoup que son apprenti s’amuse ainsi.
Zépharin avait baissé les yeux incapable de soutenir le regard plein d’éclairs de la danoise.
- Ne soit pas en retard, mercredi, mon garçon, où je serais obligée de te donner le martinet. Je te laisse mon adresse.
Elle griffonna un bout de papier, puis se leva en laissant un billet de 20 euros sur la table.
- Bon, Claire, nous devons y aller si nous voulons avoir le temps de faire le tour du village que je t’ai promis avant de rendre visite au forgeron.
Claire lui chuchota alors qu’elles s’éloignaient : tu es si machiavélique Elke !
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