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Jeudi 22 janvier 4 22 /01 /Jan 08:13

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C'est une époque de pudibonderie totale. Le sexe devient complètement tabou et plus encore la masturbation porté par le mouvement de fond du monde occidental à la suite du docteur Tissot qui écrivait (et il n'était pas le seul) :

La trop grande perte de semence produit la lassitude, la débilité, l'immobilité, des convulsions, la maigreur, le dessèchement, des douleurs dans les membranes du cerveau ; émousse le sens, et surtout la vue ; donne lieu à la consomption dorsale, à l'indolence et à diverses maladies qui ont de la liaison avec celles-là. 

Cela peut paraître ridicule mais les hommes et les femmes de la bonne société de cette époque croyaient à ces fadaises. Je pense que le peuple lui se masturbait sans vergogne.

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Nous en avons déjà parlé ici de pratiques restrictives de cette période Victorienne, avec ce  guide to the correction of young gentleman, que j'ai retrouvé il y a quelques années qui est très clair que la masturbation chez les petits garçons, c'est pas bien. Il y a été écrit ou plutot sensé l'être par une gouvernante au tout début du XXème siècle, mais revendique des positions de la fin du siècle d'avant.

Tout garçon doit porter une chemise de nuit. Il n'est pas autorisé à dormir nu ou en sous-vêtement. S'il est pris sur le fait, il doit être puni.

Si le garçon a été condamné à porter un dispositif de contrainte pour la nuit pour éviter l'auto-abus - je ne connais pas de pratique plus détestable - il doit obligatoirement le faire. S'il s'avère avoir "oublié", il sera puni de la manière qu'il l'oblige à passer le reste de la nuit sur le ventre.

S'il est pris en train de s'abuser, il sera puni deux fois  : une raclée immédiate avec la plus forte mise en oeuvre immédiate et une volée une volée exemplaire administrée le lendemain devant la maison rassemblée.

Le "self-abuse" vaut au délinquant pris en faute, la punition la plus sévère possible (de niveau 5) autant que pour les blasphèmes, les mutineries, les fugues, les mensonges pour éviter une punition et le vol. C'est dire que c'est du sérieux !

D'ailleurs la bonne société recherchait des gouvernantes à la "main dure" qui se louaient fort cher. C'est aussi le début de ce qu'on appellera par la suite "The English Vice", qui est resté longtemps ancré dans les bonnes écoles british

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Alors pourquoi je reviens sur ce sujet ? Parce que j'ai trouvé récemment la description de certaines méthodes d'époque pour punir les délinquants. Et oui je sais que Yanode va prier que nos Maîtresses ne tombent pas dessus...

Les voilà donc :

#1 Stocks Finger (carcan de doigts)

Un dispositif en bois, qui immobilise les doigts des deux mains dans une sorte de carcan. Puis les mains sont attachées dans le dos du délinquant, habituellement mis nu, qui est laissé à méditer sa faute plusieurs heures ainsi. Bien sûr impossibilité de se toucher ainsi !

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-> En vidéo

#2 Le tabouret

Punition sous la supervision de la gouvernante (bien sûr nous sommes sous la Reine Victoria : il y a forcément une gouvernante). Le délinquant totalement nu, s'agenouille sur un tabouret de bois avec ses mains sur sa tête. La gouvernante s'assoit en face à lui avec une règle de bois et une lanière de cuir. Si le zizi s'érige un tant soit peu, la règle est abattue sur la le membre indécent jusqu'à ce que celui-ci ravale sa fierté. Si les mains quittent la tête, ou que le délinquant commence à se tortiller un tant soit un peu, le garçon est immédiatement fouetté à la lanière de cuir. Cette punitionn ne durait pas forcément très longtemps, mais elle était humiliante au possible et physiquement dure pour tenir la position (comme votre Maîtresse vous met un temps au coin pour ceux qui ont essayé). Et je crois qu'elle devait troubler suffisamment les jeunes garçons pour qu'il n'évitent pas (au moins au début de la punition) les coups de règles sur les parties intimes... Très cruel tout cela !

#3 Embouteillage de zizi

Le zizi du délinquant est badigeonné de poivre, moutarde, ou de nos jours il le serait de tabasco. Le tout est enfermé dans un récipient de verre spécial dont le goulot repose contre le pubis de la victime. L'air est alors évacué de la bouteille à l'aide d'une pompe à vide (l'ancêtre en somme du dilatateur à zizi), ayant pour conséquence de dilater le zizi enfermé pour ajouter de la frustration et de l'humiliation. Le délinquant doit garder la position pour ne pas casser le vide dans la bouteille. Dans ce cas : la bouteille tombe et c'est le fouet en punition. Il faut donc avoir une grande maîtrise de soi, nu et intensément humilié, sous les yeux de sa gouvernante qui sévit à la moindre faute d'inattention. En fait c'est un peu l'épreuve des poteaux pour le masturbateur impénitent.

#4 Le sac à zizi

Le sac est généralement fait de cuir souple, badigeonné d'un produit très irritant (mourtarde, poivre,...) et qui enferme le sexe du délinquant comme une cage en s'attachant derrière les couilles. Le garçon puni est alors immobilisé sur son lit, ventre contre le matelas et laissé à souffrir et méditer, impuissant face aux brûlures infligées sur les chairs sensibles. "Après une heure, les cris dans la chambre d'à-côté se calmèrent et les bruits des mouvement du lit de fer avaient diminué graduellement. Après encore 40 minutes, quand je suis allé inspecter, j'ai trouvé que le sac était toujours en place et le garçon dormait d'un sommeil troublé, tenant toujours docilement dans sa main droite, la canne qui aurait fouetté son dos le lendemain, s'il s'était défait de son sac"

#5 La culotte de crin de cheval

Conçue pour être portée la nuit pour empêcher toute nouvelle masturbation et punir le cas échéant les infractions : la culotte de toile doublée de crin à l'intérieur est solidement nouée autour de la taille, l'aine et les cuisses, parfois même avec un cachet de cire pour éviter toute tricherie (sinon punition sévère). Le crin inflige une irritation intense des organes génitaux sensibles pendant la nuit. Toute une nuit ? Je n'ose imaginer...

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#6 La boite

En épais cuir de vache, le mécanisme se présente comme une sorte de boite en deux parties qui s'ouvre pour laisser passer le sexe et les testicules, avant de se verrouiller solidement autour des couilles, comme une cage. L'intérieur du dispositif est garni de poils durs de porc de 3 cm de long qui viennent piquer le zizi sans défense et les orphelines, tel un lointain ancêtre de la cage à pointes. Le dispositif était porté pour toute la nuit, et cerise sur le gâteau, la boite dénonçait tout signe d'émission nocturne qui était sévèrement punie. S'il y avait émission, c'est qu'il avait eu masturbation. Le cas d'émission nocturne spontanée ne semblait pas être considéré. Restriction utilisée comme punition après acte de masturbation ainsi que pour prévenir toute infraction future.

#7 L'immobilisation de bras

Très proche des contraintes actuelles en cuir qui immobilisent les bras dans le dos (armbinder). A porter sous surveillance pendant des heures.

#8 Le Harnais de Fouettage

Une poche de cuir épais qui enferme les organes génitaux et est soutenue par une ceinture à la taille. Une large lanière relie le bas de la poche de cuir à l'arrière de la ceinture en écartant les globes des fesses. Le penis est alors tiré vers l'arrière et immobilisé dans l'entrejambe.

Cela servait soit comme un accessoire de restriction nocturne, avec les mains du garçon contraint attachées de chaque côté de la ceinture, rendant toute masturbation impossible, soit comme une protection des parties génitales contre tout dommage accidentel pour les séances de fouet ou de canne sévères, permettant de fouetter la frêle peau de l'intérieur des cuisses sans risquer de blesser le zizi ou les couilles. La sangle dans le sillon fessier permettait aussi de bien exposer les fesses à rougir.

#9 Lavement suivi de la canne ou du fouet

Il s'agit là d'un lavement punitif donné en privé et devant être retenu (avec un bouchon si j'ai bien compris) pendant toute la séance de fouet ou de canne, qui suivait. La façon d'avoir le feu au ventre et aux fesses en même temps. Cela devait être terrible d'autant que les gouvernantes Victoriennes fanas de l'enema étaient très créatives (j'ai lu dans un texte un lavement à la bille de boeuf fraichement ramenée du boucher !).

#10 Les orties

Là c'était un procédure très ritualisée, mais en résumé, le matin on accompagnait le jeune homme ramasser les orties fraîches dans les bois, l'après-midi il préparait les différents bouquets d'orties à mains nues et le soir c'était l'application. Canne d'échauffement sur les fesses, longue mise au coin et direct au lit. Avec un joli matelas d'orties sous les fesses. Bras et jambes attachées aux montants du lit bien évidemment. Fallait pas qu'il s'échappe. Puis cruellement le garçon se voyait excité avant qu'on entoure de bandage d'orties sa fierté dressée et on terminait le tout en lui passant des mitaines remplies elle aussi d'orties. Tu seras punis par là où tu auras pêché mon enfant : le zizi et les mains baladeuses. La gouvernante qui décrit cette punition, conseille néanmoins de s'éloigner un temps à l'autre bout de la demeure pour ne pas attendre le gamin crier de douleur. Ben voyons...

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#11 Les Kellogs Corn Flakes

Non je ne rigole pas. L'inventif Dr Kellogs les a créé comme aliment anti-masturbation. 100% vrai. J'y reviendrai dans un prochain article.

Comment cela se passait ? Chaque bonne maison avait une pièce destinée à la punition, pas très loin de la chambre de la gouvernante, avec le mobilier adéquat (au moins un banc pour le fouet ou la canne) et les instruments spécialisés. La punition se passait en privé, mais toute la maisonnée était prévenue qu'une punition aurait lieu le soir (par exemple le garçon se voyait habiller en fille pour la journée ce que l'on appelle le petticoating...).

On employait un cahier de punition scrupuleusement tenu à jour pour savoir où le garçon en était sur le chemin du vice. Le principe était que chaque crime renouvelé voyait sa punition gagner en sévérité. Les victimes étaient toujours tenues de lire et signer chaque enregistrement à la fin de la punition.

Les châtiments corporels étais très formalisés et ritualisés avec pour principe sadique de laisser la victime anticiper avec appréhension la vraie punition à venir. Habituellement la sanction était annoncée     par un écrit - ou Request for Punishment - que le délinquant découvrait par exemple sur la commode de l'entrée, du style :

"Cher Tom,

Je requiers votre présence dans mon étude demain à six heures exactement. Vous rentrerez dans l'étude, prendrez dans mon armoire la canne que j'ai choisi pour votre punition sur laquelle sera attaché un ruban rouge. Vous poserez avec respect la canne sur le dessus du banc à fouetter. Vous vous déshabillerez totalement en prenant soin de plier correctement vos vêtements et de les ranger sur le dessus de la chaise contre le mur. Vous enlèverez le ruban de la canne et vous l'attacherez étroitement autour de votre penis. Vous placerez enfin vos mains sur votre tête et attendrez mon arrivée. Tâchez de ne pas aggraver votre punition en vous agitant pendant que vous attendrez ou en omettant de suivre ces instructions parfaitement, la punition que j'envisage de vous infliger étant déjà assez sévère. 

Votre gouvernante."

Là le garçon fautif devait baliser toute la journée en appréhendant le soir dans l'étude.

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Certains récits évoquent même l'existence de maison de redressement tenus par des bons docteurs pour "guérir" les masturbateurs impénitents, dans des "cliniques" spécialisées. Le patient y était "hospitalisé" une ou deux semaines, sous la supervision du docteur et de ses charmantes infirmières, la plupart du temps dans une chambre (ou cellule) équipée d'un lit et d'un étrange banc où le patient pouvait être immobilisé fesses et organes génitaux librement exposés. Les seules sorties étaient pour la toilette, la prière (nous sommes au XIXème) et les repas pris en commun. La seule tenue : une courte chemise de coton qui s'arrêtait à l'aîne. De toute façon, elle était enlevée pendant les "soins". Le traitement dans ce type de clinique était simple : "massage" régulier du fessier à l'aide de canne ou de paddle, masturbation imposée, traite de la prostate ou du clitoris et lavement deux fois par jour. Et surtout l'humiliation des repas pris au réfectoire, les culs fraichement striés, avec une tenue offensant la pudeur, devant des jeunes de tous âge (8 à 20 ans) et des membres des 2 sexes. Normalement pour des jeunes de l'époque Victorienne éduqué à craindre l'autre sexe, l'humiliation suprême. Après un tel séjour, les taux de rechute étaient très faibles, aucun et aucune ne souhaitaient y retourner.

Bon voilà un peu le résumé de ce que j'ai trouvé sur les punitions de cette période. Le fond est là, la canne aussi (la police fouettait les enfants dès 6 ans pour de nombreux petits crimes), mais le reste est-il aussi vrai ? Cela fait partie de nos fantasmes et indéniablement plus pour les amateurs des jeux D/S (une grande partie des lecteurs ici). 

Mais à bien chercher, ceux sont toujours les mêmes témoignages, voir les mêmes textes que l'on retrouve de ci et de là. J'ai un article qui expliquait que le fameux guide pour la correction des jeunes gentlemen est une imposture créé au début des années 1970 et que l'auteur citée n'a jamais existé. L'autre partie vient d'un soit-disant journal d'une gouvernante, Mme Appleyard, gouvernante dans une maison bourgeoise de Hanover Square (qui serait pour nous l'équivalent de la place des Vosges). Et la clinique citée serait celle du docteur Grimsdyke dans Wimpole Street. Enfin les punitions ont été rassemblées par une Maîtresse spécialisée en discipline victorienne mais qui vit/vivait en Australie.

dyonisos

Par dyonisos - Publié dans : Centre de ressources BDSM
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Mardi 20 janvier 2 20 /01 /Jan 19:33

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 Une histoire qui débute en Occident au XVIIIème siècle et qui durera jusqu'à 1930.

Le XVIIIème siècle est le siècle des libertins y compris en matière sexuelle, qui cumule avec les écrits du Marquis de Sade, et le quasi catalogue de toutes les perversités humaines. Justine ou les malheurs de la vertu, le livre somme, est publié en 1791, déjà à l'heure de la révolution française. Je me souviens de sa découverte émue et coulante dans ma chambre d'étudiant, un vrai choc des sens et de l'esprit. Et au passage, je ne peux que vous conseiller de lire l'autre ouvrage que j'adore La philosophe dans le boudoir, qui révèle toute la plume de Sade. Car Sade est avant tout un excellent écrivain, avant d'être un pervers.

Non alors que le libertinage triomphe en ce XVIIIème siècle, un mouvement de fond prend naissance au même moment qui va dominer la sexualité des hommes en Occident, jusqu'à la démédicalisation de la sexualité en 1930. Ce mouvement réprime en particulier la masturbation - que Sade glorifiait comme la sodomie - comme source de tous les maux. C'est pour tout vous dire un mouvement d'origine médicale et non religieuse, bien qu'à l'époque il n'y avait as de frontière claire entre la médecine et la religion.

Ce mouvement débute donc en 1712 par la publication d'un pamphlet anonyme en Angleterre nommé : Onania; or, The Heinous Sin of Self-Pollution, and all its Frightful Consequences in Both Sexes. Quelque chose comme : Onania, ou le péché infâme de la souillure de soi. On y voit pour la première fois apparaitre le terme d'onanisme, qui, s'il parait désuet maintenant, désignait pour toute cette période la pratique solitaire de la masturbation.

Onan est un personnage du vieux testament. Il est marié et sa femme meurt. Selon la tradition, il prend donc en deuxième noce la soeur de sa femme décédée. Mais il refuse de lui donner des enfants, en pratiquant le coït interrompu et donc en lâchant à chaque fois, sa semence sur le sol. Cela déplait à Dieu et il meurt.

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Donc la masturbation déplait à Dieu. C'est prouvé : c'est dans la bible ! Et donc il faut prévenir à tout prix cette pratique solitaire, qui est tabou aux yeux de Dieu. C'est bien connu la masturbation rend aveugle ! Je me souviens d'un livre du début du XXème siècle trouvé dans un grenier et qui s'appelait : la prévention de l'onanisme chez les jeunes scouts.

Bon je passe sur "l'escroquerie intellectuelle" qui passe du coit-interrompu à la masturbation, voire à l'invalidité même de la pratique d'Onan. Je ne peux que vous conseiller cet excellent article. Il n'empêche dans l'histoire d'Onan se trouve la source de toute les interdictions religieuses (catholique, protestante, juive et musulmane - puisque l'ancien testament est reconnu par toutes ces religions) pour toute les pratiques sexuelles n'ayant pas pour but la procréation et pour des siècles et des siècles.

Bon revenons à notre masturbation, le véritable best-seller est publié en 1760 par le Dr Tissot, citoyen suisse devenu médecin de pas mal de cour européenne : L’onanisme, essai sur les maladies produites par la masturbation. Et sans cesse republié jusqu'au début du XXème.

Qu'est-ce que dit ce bon docteur Tissot, que la masturbation apporte son lot de pathologies, certaines même morbides. La masturbation rend l'homme  « pâles, efféminés, engourdis, paresseux, lâches, stupides et même imbéciles ».  En ce masturbant les hommes (et les femmes) se détournent de la reproduction, et s'adonnent à des plaisirs mortifères pour eux et la nation. 

C'est que derrière la naissance de ce mouvement, se cache une inquiétude plus profonde, celle du stagnation de la population, et la fin de l'espèce du XVIIème siècle et début du XVIIIième. Que cette stagnation ait historiquement pour origine les guerres et les maladies comme la peste qui a longtemps n'importe pas. La cause sur laquelle tout le monde se met d'accord est la perte de virilité des hommes et leur détournement de la seule reproduction. La masturbation - masculine et féminine - est tenue pour responsable, comme les coits interrompus ou la sodomie.

C'est une fausse image de l'humanité. Au XVIIIème siècle avec les progrès de l"hygiéne, de l'agriculture et la disparition des grandes épidémies, la population européenne explose (+30% en France, +100% en Angleterre, Espagne, Italie, +400% en Russie). N'empêche que la mal est fait et il régira la sphère sexuel pour les 150 ans à venir.

En clair, le seul leitmotiv qui surnage c'est que la masturbation est une maladie gravissime qui atteint au futur de l'espèce humaine. Nous sommes là loin de la masturbation qui rend sourd (ou non).

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A partir de ce moment une lutte "médicale" contre la masturbation se met en place dans les pays occidentaux. Il est de l'avenir de la race. Avec 2 phases, de la prévention on glisse peu à peu vers la répression au cours du XIXème siècle.

La prévention donc d'abord. C'est à cela que sert le corset du Dr Jalade-Lafond qui prend bien soin que le dit corset ne contraigne pas physiquement le patient. Une véritable propagande anti-masturbation se met en place. On enseigne aux jeunes gens et jeunes filles, oh combien, cette pratique est détestable et pleine de risques dans l'espoir qu'ils l'évitent. On se met à soupçonner l'effet de contagion qu'apporterait la vie en collectivité dans les pensionnats.

  « Tous les élèves d'un collège trompaient quelques fois, par une détestable manœuvre, l'ennui que leur inspiraient les leçons […] qu'un très vieux professeur leur faisait en dormant »

Article Masturbation dans le Dictionnaire des sciences médicales - 1819

On transforme les collèges et pensionnats où l'ennui, la promiscuité et l'effet de foule, entraînent des classes entières dans le vice. On met le sport à l'honneur pour détourner l'énergie des jeunes hommes. L'espace est réorganisé pour garder un oeil en permanence sur les garçons, grand dortoir, surveillants en permanence et même la suppression ou l'ajourement des portes des toilettes. Il doit tout être fait pour qu'un garçon ne puisse être seul ou se soustraire aux regards pour se livrer au vice.

Mais bientôt la prévention atteint ses limites. La masturbation bien que prohibée n'est pas éradiquée. Alors vient le temps de la répression qui est rentrée dans notre imagerie populaire. C'est le temps des gouvernantes, des surveillants, des dispositifs de contraintes, des châtiments corporels pour celui qui se fait prendre voire même dans certains cas, l'enfermement en asile. Malheur à celui qui se fait prendre à se masturber ! Et en plus tout cela est pour le bien de l'enfant...

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Le masturbateur découvert est châtié par des moyens de plus en plus sévères alors que le siècle avance. Il se met même en place des mesures médicales préventives qui perdurent encore d'une certaine manière actuellement. Sur tout cela nous reviendrons, dans des prochains articles.

Finalement c'est pendant cette période de répression sexuelle que se développe la sexologie. Le XIXème siècle est l'inventeur du vibromasseur thérapeutique. La médecine étudie les pratiques sexuelles anormales comme autant de maladies qu'il faut combattre et vaincre. La psychiatrie naissante à la fin du XIXème rejoint ce combat.

Tout ce qui ne vise pas à la stricte reproduction est fermement condamné et combattu. Le Dr Pouillet en dresse un terrifiant catalogue en 1897, distinguant :

Les « abus génitaux » :

L’accomplissement ou la tentative d’accomplissement de l’acte génital d’une façon irrégulière, anormale, hors nature, en un mot, sans qu’il ait pour but la reproduction de l’espèce, constitue l’abus des organes de la génération, quels que soient l’âge et le sexe du sujet qui agit, et quelles que soient les causes [...]. Nous divisons les abus génitaux [...] en quatre classes : la bestialité [i.e. la sodomie], le coït incomplet, les coïts extragénitaux et la masturbation.

Les « excès vénériens » :

La répétition du coït normal, physiologique, en dehors d’un véritable besoin naturel, constitue l’excès vénérien, que cette pratique immodérée soit sollicitée par les ardeurs de l’imagination ou par l’usage d’excitants spéciaux.

Nous considérons, nous, le coït buccal et ses manœuvres – l’irrumation [cest à dire poussé à son terme jusqu'à la sortie du sperme] et la fellation – comme des crimes de lèse-nature, comme des actes dégradants et indignes de l’humanité qu’ils abaissent au-dessous de l’animalité. Il n’est point d’excuses à de semblables hontes, et quoi que disent les casuistes sur cette matière, nous sommes persuadé qu’il est du devoir de tout moraliste de signaler de telles turpitudes pour les stigmatiser comme elles le méritent.

Et puis le temps passe, le XXème arrive, les esprits s'éduquent et peu à peu la croisade anti-masturbation perd de son intensité jusqu'à finalement quasiment disparaitre arrivé dans les années 30. La sexualité se démédicalise enfin.

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Par dyonisos - Publié dans : Centre de ressources BDSM
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Vendredi 16 janvier 5 16 /01 /Jan 22:00

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Voilà l'histoire de sans doute une des plus anciennes cage de chasteté pour contenir les ardeurs des mâles. Il y a presque 2 siècles. Une éternité.

Chez les jeunes sujets, chez les enfants principalement, chez les adolescents et les jeunes gens qui vont arriver et qui arrivent à la puberté, que l'onanisme peut être funeste. Les adultes n'en sont point exempts, et il n'en deviennent que plus coupables. Nous avons connus des hommes du plus grand mérite, des littérateurs distingués qui se livrent à la masturbation, ont perdu, par cette manoeuvre indigne, tout leur jugement et toute leur imagination.

Cela commence fort. Nous sommes en 1819 et la personne qui écrit cela est un médecin spécialisé en orthopodie : Guillaume Jalade Lafon dans son traité : Considérations sur la confection des corsets et de ceintures propres à s'opposer à la pernicieuse habitude de l'onanisme.
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Nous sommes au début de cette période de prohibition de la masturbation qui a duré du milieu du XVIIIème siècle aux années 30. Ce qu'un historien, lui bien de notre temps, résume en une seule grande peur des dégâts de la masturbation qui a pris les esprits occidentaux à cette période. Nous sommes encore dans la prévention avant que la seconde moitié du XIXème siècle bascule dans la repression, en particulier sous le reigne de Victoria.

J'ai pensé que le seul moyen de parvenir à un résultat heureux était de garantir les personnes adonnées à la masturbation de toute possibilité à l'extérieur, en cachant les organes de la génération sous des enveloppes qui, pouvant permettre l'excrétion de l'urine, s'opposeraient à l'onanisme. C'est après avoir essayé de tous les autres moyens, tels que le inaillot , la ligature des mains , des pieds et du tronc lui-même pondant la nuit, après avoir usé de tous les secoure de l'hygiène, que j'ai été convaincu qu'il n'y aurait, pour parvenir à une réussite certaine, qu'à mettre un obstacle aux attouchements de la main sur les parties génitales.

C'est sûr que si on ne peut pas toucher, on ne peut pas toucher. Ce moyen est clairement destiné aux jeunes garçons et à même de rassurer "les parents contre les habitudes vicieuses que leurs  enfants ne contractent que trop fréquemment dans les lieux consacrés à l'éducation en commun."

Et ce moyen sans plus vous faire attendre, le voilà :

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C’est un bandage ou corset. Il se compose d’une large ceinture en toile grise ou en nankin, quelquefois d’une espèce de chemise ou juste-au-corps, en toile lacé par derrière, que des épaulettes retiennent en haut, et qu’un demi caleçon assujettit inférieurement, de manière qu’il ne peut ni descendre ni monter . Une suite d’élastiques se voient en avant , pour que ce bandage se prête aux différents états d’expansion ou de resserrement de la poitrine ou du ventre, un écusson en argent, en vermeil ou en or, ayant la forme des parties génitales, et proportionné à leur volume est placé en bas de la ceinture, et reçoit la verge et les bourses […] . Le canal qui reçoit le pénis est plus grand que l’organe lui même […] . Les érections elles-mêmes peuvent avoir lieu; mais n’étant plus exitées par des attouchements manuels, elles sont de peu de durée et deviennent de plus en rares; et c’est ainsi que le sujet finit par perdre l’habitude de l’onanisme.

En fait, je me dis que si un jour je me transforme en fabriquant de contraintes de chasteté pour homme, je prendrai moi aussi l'option de créer un modèle combinaison. Les ceintures de chasteté à la Neosteel ou autre, même complète, n'offrent finalement que peu de garantie. Je lisais cette semaine le témoignage d'un malin qui savonnait la ceinture pour pouvoir l'enlever et la remettre discrètement. Une combinaison harnais qui enserrerait les épaules et le torse serait sans doute plus sûre. Mais malheureusement, elle ne serait pas compatible avec la vie sociale. Dommage...

L'autre point à noter est que le cage, que l'ortophédiste appelle écusson, est suffisamment grande pour ne pas contraindre l'érection. C'est même un avantage pour le produit. Le réceptacle "peut,  par sa capacité, se prêter aux différents états de la verge". Nous en sommes encore au temps de la prévention :

Le bandage ne doit ni comprimer les parties, ni gêner les mouvements et autres fonctions.

 Les érections elles-mêmes peuvent avoir lieu ; mais n'étant plus excités par des attouchements manuels, elles sont de peu de durée et deviennent de plus en plus rares ; et c'est ainsi que le sujet finit par perdre l'habitude de l'onanisme.

Sinon la réflexion est poussée loin par ce cher Docteur. Tout y est ou presque.

- l'hygiène :

L'extrémité de l'écusson est perforé pour permettre l'évacuation de l'urine. 

D'autres ouvertures sont pratiquées en divers points de cet écusson, pour permettre l'entrée de l'air, afin de favoriser l'évaporation de la transpiration, et de s'opposer à une plus grande chaleur, ou à de l'humidité sous cette machine.

Nous recommandons aux personnes qui voudront faire usage de notre bandage pour des enfants, d'avoir soin d'entretenie la proprété des parties sur lesquelles il est appliqué. C'est pourquoi il convient de ne pas le laisser en place plus de huit jours, sans faire prendre un bain de propreté à l'enfant ou sans laver avec une éponge douce inhibée d'eau froide, dans laquelles on aura ajouté un peu d'eau-de-vie, les parties génitales et l'intérieur de l'écusson.

- la sécurité :

Le corset [...] est fermé de plus par de petits cadenas, afin que les domestiques gagnés ou des amis trop complaisants ne défassent pas le bandage.

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Texte sur Gallica

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Par dyonisos - Publié dans : Centre de ressources BDSM
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Chronique des jeux BDSM d'un couple : Elle Dominante et lui soumis. Maîtresse N. et dyonisos.

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