Voici Zeus ou Poséïdon, statue grecque antique, trouvée en mer au large du cap Artemision. Un corps d'athlète, la tablette de chocolat, les fesses puissances et musclées. Bref le Mâle incarné !
Sauf qu'il y a toujours quelque chose qui cloche. Ce dieu est vraiment très mal monté !! Tout au plus un zigounet de petit garçon... Bizarre, vous avez dit bizarre. Surtout dans nos sociétés du XXIème siècle qui a élevé au rang de dieux vivants, les hommes éléphants. Pour les grecs et les romains, small is beautiful !
J'ai cru un moment que c'était une réminiscence du goût des jeunes garçons qu'avaient les grecs. Oui vous savez le grec ancien était culturellement et sociologiquement pédéraste. Le jeune devenait un adulte dans la société par un rythme de passage culturo-sexuelle, que notre morale réprouve. Une sorte de transmission de virilité in-vivo.
Prenait par exemple le rite du rapt crétois. Un adulte de 25 ans enlevait publiquement le fils pubère d'un voisin. C'était une grande fête, le futur kidnappé recevait des cadeaux et sa famille jouissait d'un grand honneur. Au contraire, si le garçon n'était pas l'objet de désir d'un autre, la famille se sentait insultée. Autre temps et autre moeurs... disait l'autre. Cela me rappelle la tribu africaine où tous les hommes de village passent sur la mariée pendant 3 jours avant que le marié le puisse finalement.
Bref kidnappeur et kidnappé partaient pour quelques mois dans la brousse, pour chasser et parler, et autres choses entre mecs. Leur Brokeback Mountain à eux. Une sorte de passage initiatique vers l'âge adulte pour le jeune, d'où la nécessité de l'arracher symboliquement de son cercle familial par l'enlèvement. L'adulte enseignait au jeune comment devenir adulte effectivement. Le jeune remerciait l'attention de l'adulte en s'offrant sexuellement. C'est sûr, plusieurs mois dans la brousse, c'est long... J'imagine la scène. Tu la sens ma grosse lance d'homme viril, petit ? Quoi que tout n'est pas aussi simple, encore une déformation de l'esprit contemporain. Certains ont doutés que même de la réalité de cette exploitation sexuelle entre l'éraste (l'adulte) et l'éromène (l'ado). Dèja même dans l'antiquité où les auteurs se moquaient facilement de telles relations. Mais les faits sont là, et vu le nombre de représentations trouvés sur les vases grecs ou d'allusion dans les textes grecs, il n'y aucun doute à avoir. Leur relation était consommée physiquement. Parfois en sodomisant le jeune (on trouve de nombreuses périphrases qui décrivent cela en grec ancien), mais souvent dans un coit intercrural (entre les cuisses).
Finalement le couple finissait par revenir à la ville. Encore des cadeaux puis le jeune racontait en public ce qu'il avait vécu dans la montagne à la grande fierté de ses parents (tu es enfin un homme, mon fils !).
Bon ce rapt crétois est assez ancien et bien sûr dans la suite les cités de Grèce ont perverti ce rite initiatique. Sparte et Thébes en utilisant la pédérastie pour créer des guerriers sans peur et sans reproche à la lance effilée. Athènes dans une sorte décadence incitant ses plus nobles et beaux éléments à se prostituer pour des faveurs pendant leur adolescence dans les gymnases, ce que Platon appelait la "saillie des mâles", loin de l'idéal platonique justement.
Mais la Grèce antique avait quand même une morale. Pédérastes oui. Homosexuels non. Si les relations amoureuses et charnelles entre adulte et jeune adolescent étaient encouragées, les relations entre 2 hommes adultes étaient très mal vues. Le citoyen grec se devait prendre femme et avoir de nombreux enfants pour la cité. La société grecque ancienne est fortement misogyne voire même un peu D/S. Dans la relation hétérosexuelle, l'homme (actif) est supérieur à la femme (passive). Dans la relation pédéraste, l'adulte actif qui jouit sexuellement du jeune, est aussi supérieure. Mais 2 mâles qui jouissent ensemble, cela pose un problème moral, car ils sont trop égaux. Donc dès que barbe apparaissait, tout devait cesser...
Donc là notre dieu nu a une barbe, donc est un adulte dans la symbolique grecque, et donc ne devrait pas avoir de zizi de garçonnet... ???... La vérité doit être ailleurs...
Non l'érotisme des sociétés grecquo-romaines est bien différent de ce que nous connaissons dans nos jours. La volupté ne vient pas des relations sexuelles, de ses organes internes, mais des baisers et des caresses échangés. La pénétration, c'est trop dégueulasse pour les hommes libres, c'est réservé aux esclaves. Le combre du plaisir c'est les baisers sur la peau qui fait la beauté, surtout autour de la bouche, et non l'éjaculation au fin fond d'un corps près des glaires visqueuses et des humeurs internes. Dans ces sociétés, et cela ferait plaisir à Yanode, le sperme c'est pas beau donc pas bien !
Si l'homme accepte finalement de coucher avec Madame, c'est moins par plaisir que par devoir citoyen pour faire des enfants pour la nation. C'est plus proche de la corvée conjuguale. Et qu'il n'y prenne pas trop de plaisir, car la femme est en droit d'aller s'en plaindre à son beau-père, comme quelque chose d'amoral. Un homme qui enfile les conquête est admiré dans notre société moderne. Il est méprisé dans ces sociétés antiques. L'accouplement est dévalorisant, seule compte la beauté des corps. "Il couche" devient une insulte. Pour les besoins irrépressibles du corps, il existe le lupanard que chaque homme se doit de fréquenter mais pas trop souvent, ou alors cela devient dévalorisant. Là il trouve des esclaves hommes ou femmes pour littéralement se vider et éviter de recourir à sa femme pour cela, car cela serait indécent.
Donc on a une société qui met au sommet la beauté des corps que l'on admire et caresse et au plus bas la sexualité que l'on dirait classique. Dire d'un homme "ce type a une grosse bite", c'est l'insulter. La société grecquo romaine aime l'harmonie du corps et rien n'est plus disgracieux pour eux qu'un gros pénis. Le canon de la beauté est dans la petitesse du sexe.
Ceci pour expliquer cela.
dyonisos
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