CHAPITRE 33 - Sød og bitter
Claire se réveilla de sa sieste, l’esprit embrumé. Elle mit un petit moment avant de reconnaître les formes maintenant familière de la chambre du Domaine. Quelle heure pouvait-il être ? Presque quatre heures. Déjà ? Elle avait dormi plus profondément qu’elle ne l’avait imaginé. La fatigue émotionnelle des derniers jours sans doute, mais aussi la caresse intime qu’elle s’était offerte une fois sur le lit qui l’avait complètement anesthésiée.
« Allez ma fille, sous la douche pour te réveiller ! »
Au sortir de la douche, Claire prit le temps de rafraîchir son rasage des jambes, des dessous de bras et du pubis pour être impeccable pour le soir. D’ailleurs la pensée de la soirée, celle où elle allait faire définitivement de Pierre sa chose, continuait à la faire continuellement couler dans l’entrejambe et ce depuis le matin. Elle se sentait fébrile dans l’impatience de poser enfin SA marque sur son mari. Les filles avaient voulu savoir pendant le déjeuner où elle comptait poser le fer. « Secret défense ! », avait-elle répondu énigmatique. Cette question, elle y avait réfléchi depuis plusieurs semaines, pesant le pour et le contre, voulant tout et ayant du mal à se décider définitivement comme d’habitude. Au final, elle avait choisi de ne pas choisir ou plutôt de marquer SON chihuahua deux fois : sur le haut de sa fesse gauche et sur son pubis juste au-dessus de la racine du sexe. Et ça, il ne devait pas le savoir avant et les autres non plus pour éviter toute gaffe prématurée. Elle voulait voir ses yeux effrayés quand elle lui annoncerait juste après la souffrance du premier marquage, qu’il allait être marqué une seconde fois parce qu’elle l’avait décidé en tant que sa Maîtresse. Bien sûr il en serait paniqué, c’était normal après tout. Mais il voulait qu’il comprenne définitivement que c’était sa Maîtresse de femme dorénavant qui décidait tout pour lui… Une leçon apprise dans sa chair qu’il ne pourrait pas oublier ! Tel était le plan…
Claire sortit de la salle de bain et s’habilla rapidement sans attention. De toute façon, ce n’était pas les vêtements qu’elle porterait ce soir... Le souper de la fête du marquage était prévu à sept-heures. Elle avait encore trois heures à tuer, un peu moins en comptant le temps d’habillage dans le boudoir de la chambre de la danoise. Elle s’y maquillerait aussi. Que faire dans l’attente alors qu’elle était excitée comme une jeune mariée ?
Elle jeta un regard au contrat en danois qu’Elke ne doutait pas de lui faire signer. « Toujours aussi sûre d’elle, cette Elke, mais cette fois ci elle se trompe : elle ne m’aura pas. Pas envie de finir comme les autres… ». Elle ne résista pas cependant à essayer de déchiffrer l’étrange écriture et sans doute les folles folies qu’Elke avait dûes mettre ici ou là. Claire se doutait que ce type de contrat dans l’idée de la Danoise était tout sauf équilibré et qu’il refermait des pièges à chaque phrase pour la malheureuse qui se serait innocemment laissée attraper dans sa toile.
Le « contrat » avait la forme d’une seule et unique page calligraphiée qui commençait par un Slavinden navn, suivi d’un blanc. Sur le dictionnaire franco/danois, Claire chercha d’abord Slavinden esclave, puis navn. Esclave et Nom. Nom de l’esclave !
Le reste consistait en une vingtaine de ce qui semblait être des règles ou des articles, où apparaissait régulièrement le terme, maintenant connu, de Slavinden. Elle essaya au hasard d’essayer d’en comprendre un, le plus court, apparaissant à la quatrième place :
Det forlanges total lydighed af slavinden, og at ordre udføres umiddelbart.
- Voyons… Slavinden c’est l’esclave… total je crois savoir… lydhiged ? lydh… voilà… obéissance… cela donne total obéissance de l’esclave… et det forlanges ? quelque chose comme il faut… donc cela donc il faut total obéissance de l’esclave… bien voyons, ou sinon quoi ? og, c’est et. ordre, oui l’ordre/la commande. Udføres, c’est faire, effectuer… umiddelbart… donc… humm… immédiatement. Oui je vois tout ordre doit être fait immédiatement. Rien de plus classique pour un contrat BDSM.
Et elle continua à déchiffrer dans le désordre les termes au hasard. Parfois les phrases traduites au final n’avaient aucun sens. Claire n’avais jamais été douée en version anglaise ou latine, alors en version danoise ! Il y avait aussi un mot qui apparaissait plusieurs fois dans les phrases. Kyskhedsbælte qu’elle traduisit…par ceinture de chasteté.
Evidemment, Elke devait faire signer une version que la soumise comprenait mal, cela laissait toute possibilité d’injustice après signature. Cela rentrait bien dans sa logique perverse. Et pourtant à force de traduire de ci et de là des bouts de phrases, une logique de dressage de la soumise qui avait le malheur de se remettre entre les griffes d’Elke, apparaissait. Le contrat semblait définir une sorte de période de noviciat où la soumise était gardée en permanence sous le contrôle d’une « cage à abricot », interdite de jouir, devant demander autorisation pour tout même à distance, pouvant être aussi régulièrement prêtée à d’autres Maîtres ou Maîtresses et ayant l’obligation de revenir immédiatement au pied de sa Maîtresse danoise dès qu'elle était sifflée. Cette période avait, par contrat, une durée minimale et irrévocable d’un an qui fit frémir Claire. L’avant dernier article évoquait une fin conditionnelle de cette période et le passage en « esclavage définitif » lors d’une « cérémonie ». Et le dernier précisait que la « Herskerinde » avait le droit de rajouter à tout moment des nouvelles obligations au contrat que la « slavinden » n’avait aucun droit de refuser.
- Bref Elke a tous les droits du monarque absolu et la soumise aucun. Terriblement dangereux. Mais ne perds pas ton temps ma fille, de toute façon tu as décidé de dire non.
Claire laissa le contrat et sortit respirer l’air frais. Le soleil brillait et réchauffait en ce milieu d’après-midi les âmes. Un vent léger bruissait dans les feuilles des bouleaux à proximité de la maisonnette.
La promenade de Claire l’emmena de chemins en allées au hasard, découvrant de nouvelles parties du Domaine. C’était une nature accueillante que la patte de l’homme avait quelque peu civilisée. Le grand œuvre de Joseph aussi pour sa Maîtresse danoise. Elle ne savait en fait pas grand-chose sur leur étrange couple. Lui avait un artisan doué et recherché dans la région, avant de tout laisser tomber pour passer sous le joug d’Elke qui fuyait un Danemark coincé. C’était tout ce que Claire connaissait de leurs débuts. Elle avait aussi compris que l’argent n’était pas un problème pour Elke pour vivre la vie de Dominatrice qu’elle avait souhaité sur le tard. Mais comment un petit artisan d’une région française paumée avait rencontré une Danoise aisée, cela restait un mystère.
Claire arriva finalement à la remise élégamment aménagée où logeait Thomas et Sophie. Cette dernière prenait le thé sur la petite terrasse sous l’ombre d’un grand saule. Elle salua l’arrivante et l’invita à s’assoir un moment pour « discuter entre filles ». Cette scène d’un thé champêtre aurait pu être complétement charmante, si un détail ne ramenait pas au statut trouble du domaine : Thomas accroché à la poutre de l’avancée de la remise, complètement nu et strié des pieds à la nuque de vilaines marques tournant maintenant sur le violet. L’œuvre d’une cravache vengeresse sans aucun doute !
Claire prit la chaise que Sophie lui offrit, tout en n’arrivant pas enlever les yeux du corps meurtri.
- Tu regardes le résultat de mon courroux sur Thomas ? Ce n’est pas beau, non ? Je n’en suis pas fière du tout… et Maîtresse Elke ne nous as pas laissé le choix de toute façon.
Sophie resta silencieuse un long moment que son invitée ne voulut pas interrompre.
- Bon… enfin... tu veux partager un thé avec moi ?
Claire accepta. Sophie disparu quelques minutes dans la remise pour revenir avec deux mugs fumant.
- Darjeeling.
- Merci, Sophie.
- Tu sais, on ne se connait pas trop encore. Enfin peut être plus intimement finalement que nombre de nos amis… Mais sache que je n’aime pas ce que j’ai fait au corps de mon homme. Je m’en veux même. Je ne l’avais jamais frappé ainsi. Elke si, moi non. Ce n’est pas moi cela, cette colère, cette aigreur, cette méchanceté. Ce n’est pas pour cela que je me suis marié à mon Thomas. Je sais bien que je ne suis pas la Maîtresse parfaite de ses rêves et qu’il a évolué dans son besoin de soumission beaucoup plus que moi je l’ai fait dans ma volonté de dominance. J’ai bien vu que son sexe bandait en cage quand j’ai commencé à le frapper. Je ne lui en veux pas, il fonctionne ainsi maintenant. Peut-être que c’est moi qui ne sait pas lui donner ce dont il a besoin au fond...
Nouveau silence.
- J’ai agi sur le coup de la colère. Je n’ai jamais aimé le sperme mais ce n’est pas cela. Je lui en voulais pour s’être laissé aller dans ma bouche à ses bas instincts d’homme, loin de ce que j’ai essayé de lui enseigner ces longues années. Et je n’en suis pas fière du tout. Maîtresse Elke nous manipule tous et toutes, en tirant sur nos ficelles. Et cela marche ! C’est sur son seul désir finalement si j’ai massacré mon amour. Elle nous fait toujours tomber dans les chausse-trappes qu’elle dissimule devant nos pas. Je m’en veux de me laisser avoir à chaque fois. Un conseil ? Ne tombe pas sous ses fourches, fuit le Domaine avec ton mari quand il en est encore temps…
Claire sentait de la triste résignation chez cette femme … Elle répondit simplement.
- C’est ce que je crois que je vais faire. Trop dangereux de rester à portée de main de cette femme, mais pas avant d’avoir procédé au marquage de mon mari chihuahua…
- Tu as tort. Tu joues avec le feu là ! C’est ce que j’aurai du comprendre quand je suis venue seule la première fois au Domaine ! J’étais…
Claire se taisait pour l’inciter à continuer.
- J’étais…, disons, très naïve à l’époque. Je ne me suis pas aperçue que je venais de me jeter volontairement dans la gueule d’une louve en chasse. Je rêvais d’une vie D/S romantique, très chevalier et princesse, avec mon merveilleux Thomas, mais j’avais compris que cela devait passer par une phase de ‘dressage’ que je ne me sentais pas capable de faire. Alors j’ai passé un pacte avec le Diable en personne ! Mais je n’avais pas compris qu’on ne fricote pas avec le Diable sans y laisser son âme. Quand je suis venue à l’insu de Thomas au Domaine quérir l’aide d’une Maîtresse expérimentée pour dresser rapidement mon futur mari avant notre mariage, j’ai rapidement su quel en serait le prix : moi. Elke a été très nette sur ce sujet. Mais je ne pensais pas que cela irait au-delà d’une simple partie de baise plus ou moins consentie avec une femme. Je n’ai jamais été dans le cœur lesbienne, tu sais, même maintenant. Elke m’a eu un peu par ruse pour me faire partir d’un orgasme non assumé avant de me faire découvrir à mes dépends une partie de la perversité qu’une femme peut affliger à une autre. Le dernier soir avant mon départ, Elke m’a annoncé le vrai prix : elle acceptait de dresser mon Thomas mais à la condition expresse que je devienne à terme sa soumise. Je lui ai demandé : et si je refuse ? Elle m’a répondu : « Je te fous dehors après avoir envoyé les photos de ton indécence à ton Thomas ! ». Alors que crois-tu que j’ai pu faire ?
- Tu as accepté sous la contrainte.
- Oui, j’ai signé que je deviendrai une soumise de Maîtresse après notre mariage. Maîtresse Elke avait trouvé un moyen de me le rappeler en permanence. Une adresse internet où je devais aller chaque mois réinitialiser le compteur à l’insu de Thomas. Elle avait mis quelques photos de moi prises au Domaine. C’était le genre de photos dégradantes qui montreraient à tout le monde quelle traînée j’avais été ce week-end là. Au-dessus, il y avait simplement l’adresse de mon père et de mes frères. A chaque fois l’adresse du compteur changeait et je devais noter l’adresse suivante. Je réinitialisais le compteur avant qu’il se termine. Nous avons vécu nos deux premières années de mariage sans que Maîtresse Elke exige que je tienne mon engagement. Nous avons eu notre fille un an juste après le mariage. L’été, j’envoyais Thomas en recyclage au Domaine. Puis un jour, le bouton de réinitialisation disparut : Maîtresse attendait que je me livre maintenant. Impossible pour moi de m’y dérober. Thomas fut très déçu que je ne passe pas notre anniversaire ensemble de mariage avec notre fille. Alors je les ai laissés pour rejoindre le Domaine et mon destin de soumise…
Encore un long silence que respectait Claire.
- Tu sais, Claire, cela je ne l’avais jamais dit en entier à personne, même pas à Thomas. Il croit que je suis devenue soumise à Elke volontairement dès notre première rencontre en contrepartie de son dressage. Il m’a dit qu’il a vu une photo où je suis en train de brouter Maîtresse. Mais il ne sait rien sur le nombre de bites que j’ai dû prendre et doit prendre encore, ni sur le chantage d’Elke. Et je n’ai pas envie qu’il l’apprenne. Je veux garder son respect. Alors je prends sur moi…
- Tu regrettes ?
- … de m’être mise sous le joug de Maîtresse Elke ?
- Oui.
- En fait, même si cela peut te paraitre bizarre dans mes contradictions, non.
- Comment cela, non ? Tu me conseillais il y a quelques minutes de prendre mon mari et de fuir le domaine ?
- C’est ce que tu devrais faire, honnêtement. Mais moi, j’ai cru que je n’avais pas le choix. Mais je sais maintenant que ce choix je l’avais en réalité, mais je ne l’ai pas pris…et je ne le regrette pas finalement… c’est tout !
- Attends, je ne comprends rien !
- C’est compliqué. Je déteste ce que m’impose Maîtresse sur le moment. Je trouve cela si… humiliant et dégradant. Mais11 je me suis aperçu que j’aime me retrouver dans cet état, comme j’ai aimé que Maîtresse Elke me baise au gode devant vous toutes, tout à l’heure.
- Mais ce n’est pas possible, tu dis qu’Elke est la pire manipulatrice !
- Et elle l’est, crois-moi. C’est une femme inventive, exigeante et cruelle qui te force à faire de ces choses que tu ne penserais ne jamais faire ni accepter. Elle joue sur tes appréhensions et inhibitions.
Sophie regarda une Claire en pleine incompréhension…
- Je vais tenter de m’expliquer, si j’y arrive. Tu sais déjà que j’ai détesté mon enfance. Je suis la petite dernière d’une famille de quatre, le petit canard boiteux en fait. Papa a toujours préféré mes frères, qu’il entraînait dans ses parties de chasses avec ses amis dès leur plus jeune âge. Il a toujours considéré maman comme un accessoire, juste bonne à faires les repas, les lessives, le ménage et lui pondre des fils. Tu aurais vu comme il lui parlait et lui parle encore, car ce salop ne veut pas mourir. Et mes grands frères sont devenus aussi cons que lui. Quand papa avait sa dose d’alcool le soir, il trainait maman dans leur chambre et exigeait d’elle le « devoir conjugal ». Maman n’a jamais été branchée sexe mais cela ne l’empêchait pas de devoir le sucer à fond ou d’offrir ses trous pour qu’il se vide les couilles. D’ailleurs, il ne s’est jamais gêné pour les vider aussi avec plein d’autres femmes à l’extérieur. J’ai exhorté maman à se révolter, à réagir voire même à la quitter. En vain ! Elle ne voulait rien changer et m’incitait même à obéir à mon père et mes frères.
- Mais… Elke ne le savait pas avant de ce midi ?
- Evidemment si. Je lui avais tout raconté de ma vie avant même ma première visite au Domaine. Comme je suis sûr qu’elle te l’a fait raconter aussi lors de vos échanges par mail avant qu’elle t’invite au Domaine.
Claire rougit légèrement, car cela était ce qui c’était passé.
- En fait, tout le monde ici sait tout de mon enfance. Sauf vous deux qui êtes nouveaux dans le Domaine. Vois-cela comme une sorte de jeu de rôles que Maîtresse m’a imposé pour faire son petit effet devant ses nouveaux invités. Cela fait partie de sa stratégie de conquête. Ces petits moments tentateurs qui peu à peu te font envisager sérieusement la question de devenir SA soumise.
Sophie but une lente gorgée de thé avant de continuer.
- Bref, je n’ai commencé à respirer qu’avec mon entrée au collège. J’y ai rencontré ma meilleure copine. Chez elle, c’était si différent… J’adorais son père, sa mère et son grand frère, si gentils et si normaux. Dès que je le pouvais, je m’échappais de la lourde atmosphère de la maison pour me réfugier chez elle. Bref je suis redevenue peu à peu une ado normale, s’intéressant aux garçons, flirtant et sortant avec l’un ou avec l’autre alternativement, comme toutes les copines et finissant même par perdre ma virginité lors de l’été de mes 17 ans, sans enthousiasme. Finalement j’ai définitivement quitté la maison après mon bac, m’arrangeant pour trouver des petites boulots éloignés l’été pour y revenir le moins de temps possible.
- Je comprends. Mais Elke…
- Attends j’y arrive. Tu te souviens de mon petit ami des années d’université Nathan dont je vous parlé le premier soir ?
- Euh… oui. Cela ne s’est pas bien passé à la fin…
- Oui. Nathan a été un amant attentif au début, puis avec les années, il a changé, me laissant pour sortir avec ses potes, ne s’occupant plus de rien dans l’appartement et le soir venu me baisant sans égard. Je sais aussi qu’il ne s’est pas gêné à l’occasion pour coucher avec une autre. J’ai quand même fini par le présenter à mes parents et à mes frères. Et là vérité crue m’est apparue. Il s’entendait comme larrons de foire avec eux : il fonctionnait comme eux ! Je me suis vue devenir comme maman, bobonne au service de mon mari et de mes fils et ça non je n’en voulais pas ! Je l’ai largué quelques semaines après avec soulagement.
Nouvelle respiration silencieuse.
- C’est pour cela que j’ai tout de suite apprécié Thomas quand je suis sorti avec lui à l’IUFM. Avec lui, pas de crainte de devoir subir le niveau de testostérone qui rendent les garçons malotrus. Tu parles, puceau quand je l’ai connu, à 24 ans ! Une petite bite et même pas capable de la faire bander au début. Heureusement une bouche et des doigts doués. En fait l’antithèse du mâle dominant, si sécurisante pour moi. Un nounours parfait et si agréable à vivre au quotidien qui s’est confirmé lus tard comme un père formidable. Mais j’ai eu rapidement le problème de savoir comment gérer ce genre d ‘homme moins viril au quotidien. Je voulais un mari, pas un sous-homme. La clé a été de découvrir son penchant pour la soumission. C’était un sujet complètement neuf pour moi, mais je savais que je devais passer par là pour me l’attacher définitivement. Alors en bonne étudiante, j’ai étudié et je me suis décidé pour une domination exigeante mais assez soft qui nous a très bien réussie. La contrepartie de ce style de vie, c’est que si cela lui allait parfaitement, moi je me sentais frustrée dans les limites de cette relation. J’aurais finalement préféré vivre dans un couple plus égalitaire même si je sais que je n’aurais jamais eu le courage de tenter l’aventure au risque de découvrir au bout de quelques années un nouveau Nathan. Il faut se contenter de ce que l’on a de façon sûre. Et c’est là où est intervenue Elke.
- Ah, nous y voilà !
- Désolé mais pour que tu comprennes, il fallait que tu saches d’où je venais. En fait l’âge passant, je ne me suis aperçu que je n’étais pas sorti indemne de mon enfance. J’ai un besoin vital de me sentir humiliée et rabaissée en tant que femme, comme ma mère l’était avec mon père. Oui je sais, ce n’est pas logique. J’ai lutté toute une partie de ma vie pour éviter de me retrouver un jour dans la même situation de maman. Et je cours après cette même déchéance maintenant. L’esprit humain est tortueux. Et Elke apporte cette noirceur d’âme que je me trouve finalement avoir besoin.
Sophie chercha le regard de Claire.
- Ma mise en soumission a été, cet automne là, un choc émotionnel terrible. Comme si Elke avait toujours su ce dont les tréfonds de mon âme avaient besoin finalement. Elle m’a ordonné de prendre le train, non ma voiture. Les gares défilaient lentement et j’avais peur de notre avenir. A un moment, Joseph s’est installé sur le siège d’à côté à ma grande surprise. J’ignorais qu’il était dans le train. Il me dit simplement de me tenir prête à descendre à la prochaine gare et de me taire. L’angoisse m’a pris. Ce n’était pas ma destination. Pourquoi ? Que voulait-il me faire ? Elke ? Il m’a tenu serrée quand il nous a fait descendre du train et monter dans la voiture. Il s’est arrêté finalement, nous a fait marcher quelques temps dans les sous-bois avant que je me retrouve exactement dans la même clairière où j’avais livré Thomas à Elke deux ans avant ! J’ai blêmis... J’ai voulu m’enfuir, m’échapper, mais Joseph m’a rattrapée, m’a déshabillée de force avant de me passer les mêmes bracelets et collier que j’avais passé à Thomas. Et je me suis retrouvée seule en pleurs sous ma cagoule enchaînée à l'arbre !
- Ouah ! C’est de la torture psychologique. Tu as raison Elke est terriblement dangereuse dans sa perversité. Joseph t’a touchée ?
- En fait non, mais j’aurais voulu qu’il le fasse ! Cela aurait donné une raison à ma détresse du moment. Elke me faisait ressentir ce que mon Thomas avait ressenti. C’est si terrible de se sentir abandonnée de l’humanité. Et encore ce n’est pas l’être en qui j’avais le plus confiance qui m’avait livrée à cet arbre. Moi c’est ce que je lui avais fait, insouciante et irresponsable. J’en pleurais de honte. Il était si grand, et moi j’étais si minable de lui avoir fait ce coup tordu. J’ai attendu longtemps dans le noir de la cagoule. Les bruits que l’on ne voit pas sont terrifiants. Mais il fallait que je tienne, parce que mon amour avait tenu, dans des conditions de détresse morale pire que les miennes. Je suis si fier de lui ! Finalement et sans doute au bout de plusieurs heures d’attente, ma Maîtresse est arrivée. Elle ne m’a dit qu’une phrase : « Tu t’appelleras dorénavant lille fjols, retiens, lille fjols et je vais maintenant te marquer de mon fouet. ». Maîtresse m’a battue alors pour la première fois. Tu crois pouvoir être plus fort que le fouet mais tu te trompes. Au début, j’étais soulagée d’expier dans ma chair l’infamie que j’avais faite à mon Amour. Je serrais les dents. Puis j’ai crié, hurlé, supplié, demandé grâce. Maîtresse n’en tenait jamais compte et sans cesse abattait la lanière sur ma peau depuis mes mollets jusqu’à mes épaules, sans rien épargner, ni mon entrejambe, ni ma poitrine. Je ne l’a voyais pas. Elle ne disait rien. Sa seule conversation se résumait à la morsure de son fouet. Et loin au-delà de ce que j’aurais cru possible d’endurer – et pourtant je m’en suis pris quelques-unes par mon père - elle arrêta enfin. La douleur criait de tout mon corps. Crois-moi pars et évite cela tant qu'il est encore temps !
- Je partirai demain sans faute. Ne t’inquiète pas.
- Tu joues là avec le feu mais je t’aurais prévenue. Maîtresse m’a détachée et retirée la cagoule pour que je la suive vers son véhicule, une camionnette spécialement aménagée pour le transport de ses soumis et soumises, avec une cage à l’arrière. Je raconte aujourd’hui cela froidement, mais j’étais à ce moment-là totalement terrorisée. Ma nouvelle Maîtresse me faisait peur. Tout ce que je voulais, ce n’était de surtout pas retourner sous son fouet. J’ai abdiqué toute velléité. Surtout obéir et ne surtout pas la froisser. Elle m’aurait demandé à ce moment de manger sa merde, je l’aurais fait immédiatement sans question. Elle m’avait transformé en animal apeurée... Le début du dressage.
Claire voyait que Sophie était émue.
- Bref… nous avons roulé un peu jusqu’à une ferme. Un homme nous y attendait que je n’ai jamais revu depuis. Maîtresse est entrée dans la maison en me laissant entre ses mains, le temps d’être lavée au jet d’eau, sodomisée et me retrouver munie de ma ceinture de chasteté. Je ne savais pas à l’époque que je l’ai garderai dix-sept mois d’affilée sans en avoir le droit d’en sortir.
Le souvenir de cette journée était manifestement douloureux : Claire essaya une esquive.
- Mais… mais comment as-tu fait pour, tu sais, l’hygiène ?
- Tu es encore bien naïve. L’humain est ingénieux. La ceinture se relie à une machine qui lave l’intérieur à grande eau via tout un réseau de buses intégrées. Nous appelons cela entre nous la lavette à foufoune. Quinze minutes de séquence à faire tous les jours.
- Et pour les périodes de règles ?
- Pilule obligatoire et il vaut mieux crois-moi. Bref après une heure nous quittons la ferme jusqu’à un bar à la lisière de la ville. A l’intérieur que des hommes. Notre entrée est tout sauf discrète. Tous les yeux sont fixés sur ma nudité. Je ressens ma première honte infinie. Maîtresse discute un moment à voix basse avec le patron derrière le bar qui nous invite bientôt à le suivre derrière le rideau de la remise. Et là tout va très vite. Je suis installée à genoux sur le sol crasseux. Mes bracelets de métal sont reliés entre eux. Ma bouche est équipée d’un bâillon écarteur dont je comprends très vite la destination alors que le barman tombe son pantalon et enfonce sans égard sa bite malodorante dans ma gorge. Maîtresse me regarde suffoquer alors que l’homme prend son plaisir. Le premier sperme au fond de ma vie ! Infect ! Papa aussi imposait cela à maman. Je me souviens l’avoir surprise un jour à essuyer rougissante un reste sur ses lèvres. Maîtresse me quitte. Je l’entends annoncer à la cantonade que la bouche de SA soumise est à la disposition de ceux qui veulent se vider les couilles. Voilà ce que je suis devenue un vide-couilles pour ces Messieurs, tout seuls ou par groupes de deux ou trois s’encourageant mutuellement et s’agaçant que mes autres trous restent inaccessibles sous la ceinture, tous m’envoyant dans un râle leur purée en fond de gorge. J’en ai compté dix-sept, plus le patron qui s’est resservi à la fermeture. Dix-huit liqueurs gluantes de mâle que je ne connaissais pas la minute d’avant. Je suis tombée dans un état second. J’avais la craquette toute excitée d’être rabaissée ainsi à un trou ouvert. J’allais à la rencontre des nouvelles bites qui se présentaient. Je m’imaginais en maman avalant la bite de papa. Peut-être que finalement, elle adorait ce rabaissement. Les chiens ne font pas des chats. Cela a été une révélation : j’étais devenue une pute au service des mâles et cela me mettait dans tous mes états! El cela je le devais à ma nouvelle Maîtresse. Mais Maîtresse enseigne ses leçons en vitesse accélérée. Elle m’avait abandonnée. Le patron était incapable de me libérer les mains et les pieds, mais il m’enleva le bâillon avant de faire basculer le corps sur le côté. Il me laissa après m’avoir recouverte gentiment d’une couverture. La nuit fut infiniment longue dans le froid avec la douleur des crampes. Une nuit de cauchemar ! Mais finalement Maîtresse est revenue au matin à mon grand soulagement et je dirais même joie, comme une chienne fête le retour de sa Maîtresse. Elle m’a intimé l’ordre de me taire pendant qu’elle me détachait. De toute façon elle m’a re-bâillonnée avant que l’on quitte le bar et que je me retrouve dans la cage de la camionnette. Nous sommes rentrées au Domaine où Maîtresse n’a eu aucun mal à obtenir de moi tous les hommages qu’elle désirait…
- Démoniaque ! Tu crois qu’elle savait que cela te mettrait dans tous tes états dans le bar ?
- Oui je pense. En quelques heures, plus d’hommes m’ont possédée que dans toute ma vie d’avant et j’ai aimé tellement être traitée en pute à mâles. Evidemment quand elle a proposé à Thomas de jouir quasi de force dans ma bouche, elle a joué du trouble de voir mon mari faire ce que les hommes m'ont fait. Mais je ne voudrais pas que tu te trompes sur ses intentions. Le fouet c’est horrible. Et pour une pratique qui t’apporte un plaisir trouble, elle t’en impose des dizaines d’autres dégradantes où tu ne trouves aucun plaisir, juste de la honte et de la douleur. Tu es sa soumise inconditionnelle, tu fais, tu avales, tu subis ou alors elle saura te dissuader de lui échapper. C’est un dressage, pas une relation consensuelle !
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