Dimanche 9 août
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Je suis arrivé avec N. dans une relation BDSM débutante avec des fantasmes SM avec forces de rituels, de matériels et de punitions. Le soumis débutant que j’étais, mais ayant lu des centaines de
textes et conseils BDSM, attendait des situations de domination explosives et sans issue que m’imposerait N. Sans d’ailleurs savoir si j’en supporterais la rigueur. Cela aboutissait toujours à
une certaine frustration dont je faisais bruyamment part à N. En ce sens, le soumis se voulait dominateur et je reprochais à N. finalement de ne pas avoir la même connaissance encyclopédique du
SM. Quand nous avons approfondi notre expérience de D/S, j’ai appris à mes dépends qu’il y a une grande distance entre s’imaginer supporter une centaine de coups sur les fesses, et faire
l’expérience de 20 coups de paddle. Ne vous imaginez pas que cela amène directement à l’extase dans le sous-espace. Au contraire lorsque N. me fouette j’ai envie rapidement que cela s’arrête car
finalement les coups font vraiment mal. Après je suis toujours fier d’en avoir supporté autant mais sur le moment une petite voix me dit « arrête, tu n’es pas soumis, pourquoi recherches tu
cela ? » et je vis dans mes ambiguïtés de recherche des relations BDSM tout en vivant le reste du temps une vie de couple beaucoup plus équilibrée entre l’homme et la femme. Au final
tout repose sur N. qui a le pouvoir de repousser peu à peu mes limites. Je demande souvent à être attaché et bâillonné pendant que N. me fouette pour ne pas interférer avec sa fragile
détermination quand elle me fouette. Pour N. au contraire, il est très difficile de « battre » (un de ses mots ) l’homme qu’elle aime et qu’elle a épousé, même si elle adore par exemple
me tordre les couilles. Son but ultime n’est pas de me soumettre ou de me dresser, il n’e s’agit que de jeux D/S entre nous où chacun cherche à trouver son satisfecit. Nous avons décidé
dans notre pacte BDSM ne pas changer les fondements du couple mais de les enrichir de pratiques nouvelles et psychologiquement extrêmes. C’est parce que nous nous connaissons très bien et que
nous avons confiance dans la solidité de notre couple, que nous sommes allés sur ces terras incognitas dangereuses. Mais ce pacte BDSM n’est pas allé de soi, il est venu d’une crise du
couple que ‘j’ai provoqué pendant l’été 2007. Nous avons toujours eu et nous gardons une merveilleuse entende spirituelle. Mais l’entende sexuelle s’est peu à peu dégradée au fil des années. Nous
adorions au début de notre relation « baiser » de toutes les manières possibles avec nombre d’accessoires qui ont fait partie de tout temps de nos relations. Je suis arrivé au bout de 8
ans de vie commune dans une impasse sexuelle. Ce n’était par N. qui était en cause et je continuais à la combler sexuellement même si la plupart du temps je me servais des mes doigts ou lui
prêtais mécaniquement ma queue. Je pense que le principal problème est que je ne retirais qu’un plaisir physique limité de mes rencontres sur l’oreiller avec elle. Je suis sans doute possesseur
d’une tare sexuelle qui affecte nos relations : je suis tout le contraire d’un éjaculateur précoce et il me faut être complètement relaxé pour pouvoir jouir en N. Au fil du temps, cela m’a
paru limité et vain. Alors j’ai demandé à N. à passer au BDSM… plutôt que des chercher des aventures extra-conjugales. Les pratiques BDSM ont réveillé l’ensemble des facettes de notre
sexualité BDSM ou non.
Mais revenons au sujet de cet article : le cachot. Dans mes fantasmes BDSM du début, un cachot était indispensable. J’imaginais excité que N. me forçait à y passer la nuit et que je m’y
interrogeais longuement sur mes manquements de soumis. Il ne pouvait en être autrement. J’en entrepris sa construction au printemps 2008 pendant un week-end où ni les enfants ni N. étaient
présents. Il prenait place dans le réduit sous l’escalier et était surtout démontable pour qu’il n’en reste pas de trace lorsque la femme de ménage viendrait à la maison les mardi et vendredi. Il
consistait en une paroi de prison munie de barreaux et d’une porte qui fermait une partie de l’espace sous l’escalier. Un socle en T était prévu pour que la paroi ne puisse pas basculer ni se
déplacer. L’ensemble se montait à l’aide de vis à écrou papillon. J’avais particulièrement investi du temps pour que les différentes parties ne puissent pas être détachées par la personne
enfermée à l’intérieur soit par des protections qui lui empêchaient d’accéder aux écrous soit pas des cadenas lorsqu’il n’était pas possible de faire autrement. La porte elle-même était une
ancienne barrière de bébé en acier et un système à cadenas à code empêchait son ouverture. Toutes les parties avaient été peintes en noir. Au final, il m’avait fallu 20h environ pour bricoler
l’ensemble.
Au retour de N., les enfants étaient avec elles : il n’était donc pas possible de l’essayer. L’été 2008 est arrivé sans que nous l’ayons expérimenté.
Une fois les enfants en vacances, j’ai remonté le cachot un week-end, mais N. était très fatiguée et n’avait en tête aucune envie sexuelle et donc non plus BDSM. La tension est montée peu à peu
tous le samedi et dimanche. N. me voyait errer dans la maison en maugréant. Cela l’énervait au plus haut point alors qu’elle travaillait pour son travail sur l’ordinateur. Alors a fait ce que
toutes les dominantes font : elle a mis son soumis à la niche. Elle m’a fait mettre nu, m’a envoyé à 4 pattes dans le cachot, m’a enfermé puis est sorti en éteignant la lumière en me
souhaitant « bonne nuit » . Le tout a pris quelques secondes. Elle m’avait eu et je suis retrouvé idiot enfermé avec pour seul habit ma cage. Je vous jure que l’excitation sexuelle qui
était la mienne pendant la construction avait complètement disparu : je ne pensais qu’à une chose comment j’allais réussir à y passer la nuit. Car l’endroit que j’avais moi-même choisi,
s’est révélé rapidement glacial (normal pour un cachot) et j’essayais de garder ma chaleur corporelle.
N. est venue me voir en se couchant à 1h du matin. Elle m’a laissé le choix entre y rester toute la nuit ou demander à en sortir. Honteusement je ne m’imaginais pas y passer une longue nuit
dedans dans de telles conditions. J’ai demandé piteusement à N. de me laisser sortir. Il y avait là aussi une grande distance entre l’envie et la réalité. Et je remercie N. de m’avoir ainsi donné
une leçon.
Le plus drôle dans l’histoire du cachot, c’est que N. ne s’est jamais rappelée la combinaison du cadenas et qu’elle n’a pu ouvrir la porte. J’ai alors du lui indiquer pas à pas comment démonter
le machin et ce fut long…
NB : Désolé pour les photos du cachot, elles étaient sur une clé USB qui a crashé en début d’année avec la majeure partie des photos de 2008.
Mise à jour de l'article du 3 septembre 2009 : 1 photo du montage du cachot retrouvée. Il manque la partie supérieure.