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Jeudi 20 décembre 4 20 /12 /Déc 06:00

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En fait mon week-end a commencé le vendredi à l'heure du goûter à partir de laquelle la machine m'autorisait à lire le contenu prévu par ma Maîtresse de N. pour ce jour. La veille j'en était resté sur l'obligation de porter grenouillère et donc couche jusqu'à Noël. Le genre de décision qui ne coûte pas grand chose à la Dominante mais si prenante pour le soumis.

En fait la verrouillage horaire est une nouveauté de cette année. J'étais loin de m'imaginer comment cela pouvait être frustrant. Avant je me levais et je savais immédiatement. Maintenant il faut attendre le bon vouloir de la machine qui des fois me dit quand et parfois ne dit rien. En tout cas, là je savais que c'était pour 16h. Et impossible de tricher l'heure se synchronise uniquement sur internet.

Pour assouvir ma curiosité de petit soumis, quand je suis au boulot, je n'ai bien sûr pas imaginer une seule seconde de passer par le réseau de mon entreprise. Trop dangereux ! J'ai bricolé une sorte de réseau wifi personnel sur mon portable à partir de mon smatphone qui lui me sert de borne internet. Ce n'est pas très rapide mais cela marche.

Au moment où j'ai cliqué sur le 14, j'étais sur parking à l'écart devant le cimetière, mais cela n'a aucun importance pour ce récit.

Quelques longues secondes à attendre et la boite s'ouvre ! Enfin ! Je lis...

Ce soir je vais m'occuper de toi : te caliner, t'embrasser, t'exciter...

Les hormones commencent à être à un niveau élevé au bout de 10 jours : ma chose réagit vivement de plaisir à ces promesses. Mais l'esprit craint que le piège. Je continue à lire..

Ah oui : tu gardes ta cage si tu n'as pas de chance...

Je me disais bien qu'il devait y avoir une entourloupe quelque part... Mais que veut-elle dire par là ? " Tu gardes la cage " ? ok là je comprends. Mais "si tu n'as pas de chance..." cela veut dire quoi. Il y a le "SI" dedans. Et puis je me suis rappelé une discussion que nous avions eu où j'avais évoqué l'idée d'un tirage d'une boule au sort. Une noire je perds. Une blanche je gagne. Avec un nombre total de boules noires et blanches que N. serait seule à connaître (ce qui évidemment lui laisse tout latitude de ne mettre que des noires, disons, à l'insu de mon plein gré). 

Rentré avant tout le monde à la maison, je vais vérifier ce qu'il reste dans notre sachet à boules. C'était à l'origine, si je me souviens bien, un jeu Abalone de voyage. 9 noires et 13 blanches. 1 chance sur 10. C'est quand même mieux que le loto... Je me mets à doucement rêver que je tire le soir la boule blanche et que je sorte de ma prison. Et puis même si j'y reste, avoir une femme douce qui s'occupe de vous, n'est pas un avenir désagréable.

La soirée est commencée. Nous regardons en famille la lucarne. Quand vers 9 heures et demi, N. dit qu'elle part se coucher et le fait. Et merde ! Finie la chance du chanceux... Finies les caresses et tutti quanti. Nette frustation face au rien. Reste plus qu'à mettre les enfants au lit et pour moi : mets ta couche, enfile ta grenouillère et va te coucher !

Nuit difficile. Beaucoup de réveils durs dans la cage. Douleurs lanscinantes au niveau de l'anneau. Et pas possible d'apaiser quoi que ce soit vu les épaisseurs entre ma main et mon sexe emprisonné. A 3 heures, je ne tiens plus et je me soulage avec toujours la même honte régressive dans le lange pour faire baisser la pression dans la cage.

A 5 heures, nouveau réveil en détresse d'encagé... Le lit est vide. Je cherche N. dans la maison et la trouve en bas. J'ai bien sûr ma grenouillère jaune et une couche déjà bien lourde. Immense sourire quand N. me voit !

- Tu me fais penser à quelqu'un dans ta grenouillère...

Je réponds au hasard

- Casimir ?

- Non, non ce n'est pas cela...

Et elle se replonge dans son livre. Je négocie quand même avec succès de finir ma nuit au sec, ce qui me permet une grasse matinée jusqu'à 9 heures (yeah !). A mon réveil, jJuste le temps de lui faire un baiser avant qu'elle parte travailler... avec la clé de ma cage restée à son porte-clé. Grrrr. Donc douche en cage très sage. J'ai aussi reçu un changement de programme pour le week-end. Je me demande pourquoi et si c'est lié à ce que N. n'a pas pu me faire la veille... Heure d'ouverture : 10h.

10h, j'ouvre. 

J'ai envie d'une bonne queue aujourd'hui. Si tu as de la chance cela sera la tienne, sinon je profiterai d'une vraie queue d'homme !

Encore c'est chance que je poursuis. Et le "j'ai envie d'une bonne queue" me rappelle quelque chose du passé. Là au rappel de mes souvenirs cela me plait beaucoup moins comme idée. En prévision cependant, je désinfecte nos godes à l'alcool et les mets se nettoyer au lave-vaisselle (cela marche très bien pour info). La journée est longue tiraillée par la présence de la cage et un état de semi-érection quasi permanent. Je sens que mon pénis enfermé bave en continu du pré-sperme. J'ai une incidieuse envie de jouir mais je ne peux pas : il faut vraiment que je tire la boule blanche ce soir !

Mais je n'en aurais pas l'occasion. La soirée passe, passe et passe. N. est un moment prête à aller au lit, mais reste finalement à suivre une émission. Et il se fait tard, tellement tard que j'ai compris que je me suis fais avoir et que je resterai sur ma faim de jouissance et de soumission. 2 heures : au lit enfin, prêt à m'endormir. Presque...

- Attends ne te mets pas encore dans ta jolie grenouillère et installe toi à mes côtés sur le lit !

Je suis las. J'obéis en automate et me mets à ses côtés. Immédiatement Maîtresse me saisit les bouts des tétons et les écrase durement entre ses ongles. Aie ! Aucun échauffement : la pression maximale dès le départ et la sensation de 2 lames acérées prêtes à m'emporter un bout de chair. Je m'interroge sur pourquoi cela fait si mal pendant que je subis. N répond à voix haute à ma question silencieuse.

- Tu as le chance, mon petit soumis, j'ai coupé mes ongles ce matin. Les bords sont bien nets et aiguisés. Allez je continue !

Maîtresse accentue encore la pression en tenaille sur mes pauvres tétons. Je grimace en essayant à reprendre mon soufle. Mais elle ne me laisse pas le faire et s'amuse du bout de ses ongles à tordre les bouts de chair. Elle veut que je cède comme quand elle m'a pris par les couilles. Mais j'ai la volonté farouche de ne pas demander pitié comme l'autre fois.

Maîtresse semble déçue mais ne désarme pas : elle change de mode d'attaque. Sa tête bascule et ses lèvres viennent saisir mon téton droit. Non pas ses lèvres : ses dents ! Aie Aie ! Et déjà Maîtresse resserre la machoire comme si elle cherchait à me l'arracher, tout en continuant à m'écraser l'autre mamelon dressé entre ses doigts. Sa seconde main se pose d'autorité sur le paquet sous la cage. Non pas là, pas ça : pas d'attaque sous la ceinture ! Mais Maîtresse s'en fout et commence à serrer mes boules dans le creux de sa main.

3 spots douloureux dans le corps. A ce rythme, je ne vais pas tenir longtemps ! Je grimace de plus belle, je m'essouffle, je commence à gémir de douleur. Impossible de penser à autre chose qu'à la souffrance qui diffuse dans tout le corps, aiguisée par les craintes que je peux avoir d'être blessé par ses dents...

Je suis à deux instants de capituler quand Maïtresse arrête finalement. Je suis complétement essouflé mais elle semble contente de ma résistance.

- Allez ouste dans ta grenouillère ! On dort maintenant...

C'est plus un ordre qu'une suggestion. La nuit est aussi pénible que celle d'avant. Les hormones me travaillent et me cause plusieurs vaines et douloureuses érections. Avec toujours le même sentiment de déprivation de tout contact - disons intime pour le peu à quoi la cage laisse accès  - avec mon sexe. Et là cela déstabilise. Et l'humidité aussi que arrive fatalement au milieu de la nuit. Tu préfères, toute ta vie porter un vélo sur l'épaule, ou une paire de patins à glace accrochée au cou ? disait Palmade. Pour moi c'est plutôt : Tu préfères avoir très mal aux couilles ou boire ta honte à pisser dans la couche comme un bébé ? J'ai choisi. Et la honte revient en bomerang aussi le lendemain quand il faut s'en débarasser dans une poubelle quelconque. Jamais la même...

Levé donc vers 6 heures. Je vire ma couche lourde et passe au-dessus de ma grenouillère, un pantalon et un pull pour aller prendre l'air dehors et fumer une première cigarette reconfortrice. La maison dort encore pour 2-3 heures. Je m'occupe tranquillement du blog et surfe un peu sur internet. La maison s'éveille peu à peu. Les enfants émergent ainsi que N. Ils rigolent bien ensemble à regarder un de ces films familiaux du dimanche.

Je vérifier mon message du jour : pas possible de le lire avant 20h ! Je passe mes commandes sur internet et la fin de matinée arrive vite. A un moment, je m'aperçois que je suis toujours en grenouillère et je ne m'en suis pas aperçu. Elle est à demi cachée sous les vêtements passés à la va-vite, mais on voit le col qui dépasse du pull et les pétons emballés de jaunes à travers les larges trous de la paire de sandales que je porte. Je frissonne d'être si imprudent. Je m'aperçois aussi que ma Maîtresse de femme a réussi aussi son coup à me faire porter une grenouillère à la maison, sans que j'y fasse plus attention (et elle adooore me voir dedans). Mince où nous mène nos jeux...

Nous sommes invités chez des amis à midi. Il est plus que temps de me laver. Sans sortir de la cage puisque stupidement j'ai laissé N. aller chercher le cadeau en emportant la clé. 3 jours sans se laver intimement : cela va être dur sur la peau. Les saletés finissent par abraser l'épiderme au niveau de l'anneau. Mais bon je n'ai qu'à m'en prendre à moi-même.

La visite chez des amis en cage est toujours aussi dérangeante. Il y a d'abord le sentiment primaire d'avoir été mis sous clé par sa Maîtresse de femme et donc lui appertenir corps et âme. Très humiliant ! Impossible de se sentir tout à fait normal. Et puis l'appareil finit toujours par coincer quelque repli. Et l'impossibilité de réajuster cela devant tout le monde, ajoute à la contrainte. La visite devient vite un petit calvaire, physique et aussi psychologique. Heureusement je sais que le petit modèle que je porte est indétectable, cela soulage la pression de ce côté.

L'après-midi se passe avec les hormones qui me demandent d'enfin jouir. Une après-midi encore baveuse dans l'entrejambe. J'espère que ce soir...

Retour à la maison pour faire toutes les tâches de la vie de famille d'un dimanche soir. Nous dinons en famille. Après avoir tout débarasser et fait la vaiselle, et avant le long mouvement des enfants vers leurs lits, j'ai un moment de libre pour consulter ma messagerie de soumis à Maîtresse. J'espère avoir cette fois une vraie chance de sortir. Je clique avec envie sur le jour. Miracle la boite s'ouvre et...

Et je lis que Maîtresse m'ordonne de disparaitre de sa vue ce soir en m'envoyant me coucher en même temps que les enfants ! 

Il est dur de motiver à coucher les enfants quand on sait que c'est aussi soi que l'on envoie coucher. Mais nous sommes tous booster par la Maîtresse de maison. Une fois les derniers calins faits, je descends dire bonne nuit à N. Je ne me suis pas encore mis dans ma tenue de nuit : trop risqué avec des enfants qui ne dorment pas encore tout à fait.

Je me présente au salon devant son fauteuil.

- Alors tu portais ta cage chez nos amis ?

- Oui Maîtresse.

- Vérification ! Baisse ton pantalon immédiatement et montre moi tout cela !

J'obéis. Evidemment je porte ma cage. Maîtresse vérifie que le cadenas est bien fermé.

- Tourne toi que je vérifie les boutons sur ton cul.

Je me tourne. Elle remonte mon slip sur le devant en cas d'arrivée impromptue.

- Ah ! Ah ! Des malheureux poils coincés par des vilains boutons !

Aie. Elle est partie à la chasse des boutons murs (ou pas). En clair : elle les décapsule entre ses 2 ongles un à un. C'est historiquement et de très loin sa première activité "sadique" sur ma personne et je crains plus que tout cela. Je crie à chaque bouton dont elle s'occupe !

- Je ne te comprendrais jamais mon chéri : tu pleurniches comme un enfant quand je fais une activité aussi légère comme cela, et tu endures mon fouet. Allez tourne-toi que je regarde le devant !

Elle en trouve un presque mur à un centimètre environ de la cage et s'y attaque. Je grimace de douleur. Je déteste vraiment cela et cherche à m'échapper en reculant. Maîtresse me rattrape par l'anneau de la Little Queen sur la cage et me ramène devant-elle en ne disant rien. Et je dois subir le scalp à vif du bouton...

Une fois place nette, Maîtresse est satisfaite de son action salvatrice des poils. Je m'apprête à remonter le pantalon quand elle me saisit par les couilles et captant mon regard commence à serrer. J'ai mal. Je recule. Mais sa main ne lâche pas et augmente au contraire sa pression sur le paquet tout en me tirant vers elle. Je crie. Je viens de recevoir une leçon de la part de ma Maîtresse : il est vain de vouloir fuir. Une dernière claque sur les fesses et elle me renvoie.

- Allez au lit. Tu mets ta couche puis ta grenouillère ! Pas de lumière, pas de lecture : rien !

Il était 9 heures passée de quelques minutes...

J'ai finalement immédiatement dormi comme un bébé.

dyonisos

Par dyonisos - Publié dans : Nous
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Mercredi 19 décembre 3 19 /12 /Déc 06:00

bl9weekend

Ce week-end, Maîtresse s'est levée tôt et m'a emmené faire son jogging matinal.

blfooting

Non je rigole. N. le week-end c'est plutôt cela...

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N'empêche que le week-end est enfin arrivé et que cela ne pouvait être que reposant vu la fatigue des mauvaises nuits que j'ai passées dans la semaine. Je savais aussi que j'étais condamné à la grenouillère et couche pour un bon moment.

Il se trouve aussi qu'il a coïncidé avec le début du pic des hormones de manque sexuel dans la cage, et c'est toujours un moment pénible à franchir. 

Mais avant de raconter ce qu'il m'est arrivé, je vais commencer par un conte édifiant. Pour la suite, il faudra revenir un autre jour...

dyonisos


Sous les caveaux de l’Official de Saragosse, au tomber d’un soir de jadis, le vénérable Pedro Arbuez d’Espila, sixième prieur des dominicains de Ségovie, troisième Grand-Inquisiteur d’Espagne, - suivi d’un fra redemptor (maître-tortionnaire) et précédé de deux familiers du Saint-Office, ceux-ci tenant des lanternes, descendit vers un cachot perdu. La serrure d’une porte massive grinça ; l’on pénétra dans un méphitique in-pace, où le jour de souffrance d’en haut laissait entrevoir, entre des anneaux scellés aux murs, un chevalet noirci de sang, un réchaud, une cruche. Sur une litière de fumier, et maintenu par des entraves, le carcan de fer au cou, se trouvait assis, hagard, un homme en haillons, d’un âge désormais indistinct.

Ce prisonnier n’était autre que rabbi Aser Abarbanel, juif aragonais, qui, prévenu d’usure et d’impitoyable dédain des Pauvres, — avait, depuis plus d’une année, été, quotidiennement, soumis à la torture. Toutefois, son « aveuglement étant aussi dur que son cuir », il s’était refusé à l’abjuration.

Fier d’une filiation plusieurs fois millénaire, orgueilleux de ses antiques ancêtres, — car tous les juifs dignes de ce nom sont jaloux de leur sang, — il descendait, talmudiquement, d’Othoniel, et, par conséquent, d’Ipsiboë, femme de ce dernier Juge d’Israël : circonstance qui avait aussi soutenu son courage au plus fort des incessants supplices. 

Ce fut donc les yeux en pleurs, en songeant que cette âme si ferme s’excluait du salut, que le vénérable Pedro Arbuez d’Espila, s’étant approché du rabbin frémissant, prononça les paroles suivantes :

— « Mon fils, réjouissez-vous : voici que vos épreuves d’ici-bas vont prendre fin. Si, en présence de tant d’obstination, j’ai dû permettre, en gémissant, d’employer bien des rigueurs, ma tâche de correction fraternelle a ses limites. Vous êtes le figuier rétif qui, trouvé tant de fois sans fruit, encourt d’être séché… mais c’est à Dieu seul de statuer sur votre âme. Peut-être l’infinie Clémence luira-t-elle pour vous au suprême instant ! Nous devons l’espérer ! Il est des exemples… Ainsi soit ! — Reposez donc, ce soir, en paix. Vous ferez partie, demain, de l’auto da fé : c’est-à-dire que vous serez exposé au quemadero, brasier prémonitoire de l’éternelle Flamme ; il ne brûle, vous le savez, qu’à distance, mon fils : et la Mort met, au moins, deux heures (souvent trois) à venir, à cause des langes mouillés et glacés dont nous avons soin de préserver le front et le cœur des holocaustes. Vous serez quarante-trois seulement. Considérez que, placé au dernier rang, vous aurez le temps nécessaire pour invoquer Dieu, pour lui offrir ce baptême du feu qui est de l’Esprit-Saint. Espérez donc en La Lumière et dormez. »

En achevant ce discours, dom Arbuez ayant, d’un signe, fait désenchaîner le malheureux, l’embrassa tendrement. Puis, ce fut le tour du fra redemptor qui, tout bas, pria le juif de lui pardonner ce qu’il lui avait fait subir en vue de le rédimer ; — puis l’accolèrent les deux familiers, dont le baiser, à travers leurs cagoules, fut silencieux. La cérémonie terminée, le captif fut laissé, seul et interdit, dans les ténèbres. 

Rabbi Aser Abarbanel, la bouche sèche, le visage hébété de souffrance, considéra d’abord, sans attention précise, la porte fermée. — « Fermée ?… » Ce mot, tout au secret de lui-même, éveillait, en ses confuses pensées, une songerie. C’est qu’il avait entrevu, un instant, la lueur des lanternes en la fissure d’entre les murailles de cette porte. Une morbide idée d’espoir, due à l’affaissement de son cerveau, émut son être. Il se traîna vers l’insolite chose apparue ! Et, bien doucement, glissant un doigt, avec de longues précautions, dans l’entrebâillement, il tira la porte vers lui… Ô stupeur ! par un hasard extraordinaire, le familier qui l’avait refermée avait tourné la grosse clef un peu avant le heurt contre les montant de pierre. De sorte que, le pêne rouillé n’étant pas entré dans l’écrou, la porte roula de nouveau dans le réduit. 

Le rabbin risqua un regard au dehors.

À la faveur d’une sorte d’obscurité livide, il distingua, tout d’abord, un demi-cercle de murs terreux, troués par des spirales de marches ; — et, dominant, en face de lui, cinq ou six degrés de pierre, une espèce de porche noir, donnant accès en un vaste corridor, dont il n’était possible d’entrevoir, d’en bas, que les premiers arceaux.

S’allongeant donc, il rampa jusqu’au ras de ce seuil. — Oui, c’était bien un corridor, mais d’une longueur démesurée ! Un jour blême, une lueur de rêve, l’éclairait : des veilleuses, suspendues aux voûtes, bleuissaient par intervalles, la couleur terne de l’air ; — le fond lointain n’était que de l’ombre. Pas une porte, latéralement, en cette étendue ! D’un seul côté, à sa gauche, des soupiraux, aux grilles croisées, en des enfoncées du mur, laissaient passer un crépuscule — qui devait être celui du soir, à cause des rouges rayures qui coupaient, de loin en loin, le dallage. Et quel effrayant silence !… Pourtant, là-bas, au profond de ces brumes, une issue pouvait donner sur la liberté ! La vacillante espérance du juif était tenace, car c’était la dernière.

Sans hésiter donc, il s’aventura sur les dalles, côtoyant la paroi des soupiraux, s’efforçant de se confondre avec la ténébreuse teinte des longues murailles. Il avançait avec lenteur, se traînant sur la poitrine — et se retenant de crier lorsqu’une plaie, récemment avivée, le lancinait.

Soudain, le bruit d’une sandale qui s’approchait parvint jusqu’à lui dans l’écho de cette allée de pierre. Un tremblement le secoua, l’anxiété l’étouffait ; sa vue s’obscurcit. Allons ! c’était fini, sans doute ! Il se blottit, à croppetons, dans un enfoncement, et, à demi-mort, attendit.

C’était un familier qui se hâtait. Il passa rapidement, un arrache-muscles au poing, cagoule baissée, terrible, et disparut. Le saisissement, dont le rabbin venait de subir l’étreinte, ayant comme suspendu les fonctions de la vie, il demeura, près d’une heure, sans pouvoir effectuer un mouvement. Dans la crainte d’un surcroît de tourments s’il était repris, l’idée lui vint de retourner en son cachot. Mais le vieil espoir lui chuchotait, dans l’âme, ce divin Peut-être, qui réconforte dans les pires détresses ! Un miracle s’était produit ! Il ne fallait plus douter ! Il se remit donc à ramper vers l’évasion possible. Exténué de souffrance et de faim, tremblant d’angoisses, il avançait ! — Et ce sépulcral corridor semblait s’allonger mystérieusement ! Et lui, n’en finissant pas d’avancer, regardait toujours l’ombre, là-bas, où devait être une issue salvatrice !

— Oh ! oh ! voici que des pas sonnèrent de nouveau, mais, cette fois, plus lents et plus sonores. Les formes blanches et noires, aux longs chapeaux à bords roulés, de deux inquisiteurs, lui apparurent, émergeant sur l’air terne, là-bas. Ils causaient à voix basse et paraissaient en controverse sur un point important, car leurs mains s’agitaient.

À cet aspect, rabbi Aser Abarbanel ferma les yeux ; son cœur battit à le tuer ; ses haillons furent pénétrés d’une froide sueur d’agonie ; il resta béant, immobile, étendu le long du mur, sous le rayon d’une veilleuse, immobile, implorant le Dieu de David.

Arrivés en face de lui, les deux inquisiteurs s’arrêtèrent sous la lueur de la lampe, — ceci par un hasard sans doute provenu de leur discussion. L’un d’eux, en écoutant son interlocuteur, se trouva regarder le rabbin ! Et, sous ce regard dont il ne comprit pas, d’abord, l’expression distraite, le malheureux croyait sentir les tenailles chaudes mordre encore sa pauvre chair ; il allait donc redevenir une plainte et une plaie ! Défaillant, ne pouvant respirer, les paupières battantes, il frissonnait, sous l’effleurement de cette robe. Mais, chose à la fois étrange et naturelle, les yeux de l’inquisiteur étaient évidemment ceux d’un homme profondément préoccupé de ce qu’il va répondre, absorbé par l’idée de ce qu’il écoute, ils étaient fixes — et semblaient regarder le juif sans le voir !

En effet, au bout de quelques minutes, les deux sinistres discuteurs continuèrent leur chemin, à pas lents, et toujours causant à voix basse, vers le carrefour d’où le captif était sorti ; ON NE L’AVAIT PAS VU !… Si bien que, dans l’horrible désarroi de ses sensations, celui-ci eut le cerveau traversé par cette idée : « Serais-je déjà mort, qu’on ne me voit pas ? » Une hideuse impression le tira de léthargie : en considérant le mur, tout contre son visage, il crut voir, en face des siens, deux yeux féroces qui l’observaient !… Il rejeta la tête en arrière en une transe éperdue et brusque, les cheveux dressés !… Mais non ! non. Sa main venait de se rendre compte, en tâtant les pierres : c’était le reflet des yeux de l’inquisiteur qu’il avait encore dans les prunelles, et qu’il avait réfracté sur deux taches de la muraille.

En marche ! Il fallait se hâter vers ce but qu’il s’imaginait (maladivement sans doute) être la délivrance ! vers ces ombres dont il n’était plus distant que d’une trentaine de pas, à peu près. Il reprit donc, plus vite, sur les genoux, sur les mains, sur le ventre, sa voie douloureuse ; et bientôt il entra dans la partie obscure de ce corridor effrayant.

Tout à coup, le misérable éprouva du froid sur ses mains qu’il appuyait sur les dalles ; cela provenait d’un violent souffle d’air, glissant sous une porte à laquelle aboutissaient les deux murs. — Ah ! Dieu ! si cette porte s’ouvrait sur le dehors ! Tout l’être du lamentable évadé eut comme un vertige d’espérance ! Il l’examinait, du haut en bas, sans pouvoir bien la distinguer à cause de l’assombrissement autour de lui. — Il tâtait : point de verrous ! ni de serrure. — Un loquet !… Il se redressa : le loquet céda sous son pouce ; la silencieuse porte roula devant lui.

— « ALLELUIA !… » murmura, dans un immense soupir d’actions de grâces, le rabbin, maintenant debout sur le seuil, à la vue de ce qui lui apparaissait.

La porte s’était ouverte sur des jardins, sous une nuit d’étoiles ! sur le printemps, la liberté, la vie ! Cela donnait sur la campagne prochaine, se prolongeant vers les sierras dont les sinueuses lignes bleues se profilaient sur l’horizon ; — là, c’était le salut ! — Oh ! s’enfuir ! Il courrait toute la nuit sous ces bois de citronniers dont les parfums lui arrivaient. Une fois dans les montagnes, il serait sauvé ! Il respirait le bon air sacré ; le vent le ranimait, ses poumons ressuscitaient ! Il entendait, en son cœur dilaté, le Veni foras de Lazare ! Et, pour bénir encore le Dieu qui lui accordait cette miséricorde, il étendit les bras devant lui, en levant les yeux au firmament. Ce fut une extase.

Alors, il crut voir l’ombre de ses bras se retourner sur lui-même : — il crut sentir que ces bras d’ombre l’entouraient, l’enlaçaient, — et qu’il était pressé tendrement contre une poitrine. Une haute figure était, en effet, auprès de la sienne. Confiant, il abaissa le regard vers cette figure — et demeura pantelant, affolé, l’oeil morne, trémébond, gonflant les joues et bavant d’épouvante.

— Horreur ! il était dans les bras du Grand-Inquisiteur lui-même, du vénérable Pedro Arbuez d’Espila, qui le considérait, de grosses larmes plein les yeux, et d’un air de bon pasteur qui retrouve sa brebis égarée !… 

Le sombre prêtre pressait contre son cœur, avec un élan de charité si fervente, le malheureux juif, que les pointes du cilice monacal sarclèrent, sous le froc, la poitrine du dominicain. Et, pendant que rabbi Aser Abarbanel, les yeux révulsés sous les paupières, râlait d’angoisse entre les bras de l’ascétique dom Arbuez et comprenait confusément que toutes les phases de la fatale soirée n’étaient qu’un supplice prévu, celui de l’Espérance ! le Grand-Inquisiteur, avec un accent de poignant reproche et le regard consterné, lui murmurait à l’oreille, d’une haleine brûlante et altérée par les jeûnes :

— Eh quoi, mon enfant ! À la veille, peut-être, du salut... vous vouliez donc nous quitter !

Par dyonisos - Publié dans : Nous
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Lundi 17 décembre 1 17 /12 /Déc 06:00

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L'ordre de Maîtresse est tombé à 16h. 

D'abord les 200 lignes à copier à la main sur mon cahier d'écolier, à faire fesses nues sur mon paillasson favori. Phrase à copier à l'habitude de ma Maîtresse : "je suis un gros con qui pue". A faire le soir pendant que ma Maîtresse est de sortie...

En fait c'était ma tâche de lundi dernier que je n'est pas faite en petit désobéissant. Elle est donc accompagner de punitions : suppression de la moindre parcelle d'alcool jusqu'a Noël et l'obligation de ressortir les boitiers à cigarette pour rationner ma consommation. Je m'attendais à quelque chose de ce genre après ma désobéissance... Cela va être surtout difficile pour les cigarettes.

Le soir N. rentre bien plus tôt que je l'espérais et elle me surprend. Je viens juste de mettre mon petit monde au lit. Ils ont la primeur de leur mère avant qu'elle s'occupe de moi.

- Alors ces lignes ? Tu n'as pas commencé ?

Je lui explique que je ne vois pas comment je pouvais me mettre fesses nues sur un paillasson avec les gamins autour. L'excuse semble acceptée mais Maîtresse me demande de m'y mettre rapidement. Je décide de me cacher derrière la nappe de la table à manger, à l'opposé de l'arrivée de l'escalier pour parer tout arrivée impromptue d'un enfant ne voulant pas dormir, ayant oublié de dire quelque chose de vachement important ou aya,t peur d'une bètre imaginaire dans la chambre. Et je m'y attaque... une phrase par ligne en les numérotant une à une comme exigé par Maîtresse.

A mi chemin de ma corvée, N. se rapproche et regarde par dessus mon épaule l'avancement de mon travail.

- Allez courage...

Puis elle a comme un regret.

- Je ne suis pas assez perverse : j'aurais du te demander de le faire de la main droite en t'immobilisant l'autre !

Je suis gaucher alors la main droite serait certainement un handicap. Je décide d'écrire ainsi la ligne suivante. Au moins 5 fois plus de temps pour former les lettres en s'appliquant. Oui cele serait vraiment pervers... 

Je continue à copier mes lignes. Pour les 30 dernières, N. qui va se coucher s'arrête pour discuter avec moi des dernières nouvelles. Rien de D/S. Une discussion de couple banale pendant que je continue ligne par ligne à me rapprocher de la fin.

200. Voilà c'est fini ! Maîtresse me prend le cahier et contrôle une à une les pages...

- Tu aurais pu plus t'appliquer !

J'ai une dernière question à poser avant qu'elle monte dans la chambre.

- Et pour ce soir, comment je dors, Maîtresse ?

- Dans ta grenouillère avec ta couche et cela sera ainsi jusqu'à Noël, mon petit canari.

Je grimace et je réponds bougon.

- Cela veut dire que je vais mouiller ma couche toutes les nuits ?

- Ca c'est ton problème ! Moi je ne me réveille pas la nuit pour pisser.

Et merde, elle a l'air de vraiment trop aimer me voir dans ma grenouillère jaune.

dyonisos

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Par dyonisos - Publié dans : Nous
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Chronique des jeux BDSM d'un couple : Elle Dominante et lui soumis. Maîtresse N. et dyonisos.

    Nous & le pacte BDSM


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