Mercredi 19 décembre 2012 3 19 /12 /Déc /2012 06:00

bl9weekend

Ce week-end, Maîtresse s'est levée tôt et m'a emmené faire son jogging matinal.

blfooting

Non je rigole. N. le week-end c'est plutôt cela...

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N'empêche que le week-end est enfin arrivé et que cela ne pouvait être que reposant vu la fatigue des mauvaises nuits que j'ai passées dans la semaine. Je savais aussi que j'étais condamné à la grenouillère et couche pour un bon moment.

Il se trouve aussi qu'il a coïncidé avec le début du pic des hormones de manque sexuel dans la cage, et c'est toujours un moment pénible à franchir. 

Mais avant de raconter ce qu'il m'est arrivé, je vais commencer par un conte édifiant. Pour la suite, il faudra revenir un autre jour...

dyonisos


Sous les caveaux de l’Official de Saragosse, au tomber d’un soir de jadis, le vénérable Pedro Arbuez d’Espila, sixième prieur des dominicains de Ségovie, troisième Grand-Inquisiteur d’Espagne, - suivi d’un fra redemptor (maître-tortionnaire) et précédé de deux familiers du Saint-Office, ceux-ci tenant des lanternes, descendit vers un cachot perdu. La serrure d’une porte massive grinça ; l’on pénétra dans un méphitique in-pace, où le jour de souffrance d’en haut laissait entrevoir, entre des anneaux scellés aux murs, un chevalet noirci de sang, un réchaud, une cruche. Sur une litière de fumier, et maintenu par des entraves, le carcan de fer au cou, se trouvait assis, hagard, un homme en haillons, d’un âge désormais indistinct.

Ce prisonnier n’était autre que rabbi Aser Abarbanel, juif aragonais, qui, prévenu d’usure et d’impitoyable dédain des Pauvres, — avait, depuis plus d’une année, été, quotidiennement, soumis à la torture. Toutefois, son « aveuglement étant aussi dur que son cuir », il s’était refusé à l’abjuration.

Fier d’une filiation plusieurs fois millénaire, orgueilleux de ses antiques ancêtres, — car tous les juifs dignes de ce nom sont jaloux de leur sang, — il descendait, talmudiquement, d’Othoniel, et, par conséquent, d’Ipsiboë, femme de ce dernier Juge d’Israël : circonstance qui avait aussi soutenu son courage au plus fort des incessants supplices. 

Ce fut donc les yeux en pleurs, en songeant que cette âme si ferme s’excluait du salut, que le vénérable Pedro Arbuez d’Espila, s’étant approché du rabbin frémissant, prononça les paroles suivantes :

— « Mon fils, réjouissez-vous : voici que vos épreuves d’ici-bas vont prendre fin. Si, en présence de tant d’obstination, j’ai dû permettre, en gémissant, d’employer bien des rigueurs, ma tâche de correction fraternelle a ses limites. Vous êtes le figuier rétif qui, trouvé tant de fois sans fruit, encourt d’être séché… mais c’est à Dieu seul de statuer sur votre âme. Peut-être l’infinie Clémence luira-t-elle pour vous au suprême instant ! Nous devons l’espérer ! Il est des exemples… Ainsi soit ! — Reposez donc, ce soir, en paix. Vous ferez partie, demain, de l’auto da fé : c’est-à-dire que vous serez exposé au quemadero, brasier prémonitoire de l’éternelle Flamme ; il ne brûle, vous le savez, qu’à distance, mon fils : et la Mort met, au moins, deux heures (souvent trois) à venir, à cause des langes mouillés et glacés dont nous avons soin de préserver le front et le cœur des holocaustes. Vous serez quarante-trois seulement. Considérez que, placé au dernier rang, vous aurez le temps nécessaire pour invoquer Dieu, pour lui offrir ce baptême du feu qui est de l’Esprit-Saint. Espérez donc en La Lumière et dormez. »

En achevant ce discours, dom Arbuez ayant, d’un signe, fait désenchaîner le malheureux, l’embrassa tendrement. Puis, ce fut le tour du fra redemptor qui, tout bas, pria le juif de lui pardonner ce qu’il lui avait fait subir en vue de le rédimer ; — puis l’accolèrent les deux familiers, dont le baiser, à travers leurs cagoules, fut silencieux. La cérémonie terminée, le captif fut laissé, seul et interdit, dans les ténèbres. 

Rabbi Aser Abarbanel, la bouche sèche, le visage hébété de souffrance, considéra d’abord, sans attention précise, la porte fermée. — « Fermée ?… » Ce mot, tout au secret de lui-même, éveillait, en ses confuses pensées, une songerie. C’est qu’il avait entrevu, un instant, la lueur des lanternes en la fissure d’entre les murailles de cette porte. Une morbide idée d’espoir, due à l’affaissement de son cerveau, émut son être. Il se traîna vers l’insolite chose apparue ! Et, bien doucement, glissant un doigt, avec de longues précautions, dans l’entrebâillement, il tira la porte vers lui… Ô stupeur ! par un hasard extraordinaire, le familier qui l’avait refermée avait tourné la grosse clef un peu avant le heurt contre les montant de pierre. De sorte que, le pêne rouillé n’étant pas entré dans l’écrou, la porte roula de nouveau dans le réduit. 

Le rabbin risqua un regard au dehors.

À la faveur d’une sorte d’obscurité livide, il distingua, tout d’abord, un demi-cercle de murs terreux, troués par des spirales de marches ; — et, dominant, en face de lui, cinq ou six degrés de pierre, une espèce de porche noir, donnant accès en un vaste corridor, dont il n’était possible d’entrevoir, d’en bas, que les premiers arceaux.

S’allongeant donc, il rampa jusqu’au ras de ce seuil. — Oui, c’était bien un corridor, mais d’une longueur démesurée ! Un jour blême, une lueur de rêve, l’éclairait : des veilleuses, suspendues aux voûtes, bleuissaient par intervalles, la couleur terne de l’air ; — le fond lointain n’était que de l’ombre. Pas une porte, latéralement, en cette étendue ! D’un seul côté, à sa gauche, des soupiraux, aux grilles croisées, en des enfoncées du mur, laissaient passer un crépuscule — qui devait être celui du soir, à cause des rouges rayures qui coupaient, de loin en loin, le dallage. Et quel effrayant silence !… Pourtant, là-bas, au profond de ces brumes, une issue pouvait donner sur la liberté ! La vacillante espérance du juif était tenace, car c’était la dernière.

Sans hésiter donc, il s’aventura sur les dalles, côtoyant la paroi des soupiraux, s’efforçant de se confondre avec la ténébreuse teinte des longues murailles. Il avançait avec lenteur, se traînant sur la poitrine — et se retenant de crier lorsqu’une plaie, récemment avivée, le lancinait.

Soudain, le bruit d’une sandale qui s’approchait parvint jusqu’à lui dans l’écho de cette allée de pierre. Un tremblement le secoua, l’anxiété l’étouffait ; sa vue s’obscurcit. Allons ! c’était fini, sans doute ! Il se blottit, à croppetons, dans un enfoncement, et, à demi-mort, attendit.

C’était un familier qui se hâtait. Il passa rapidement, un arrache-muscles au poing, cagoule baissée, terrible, et disparut. Le saisissement, dont le rabbin venait de subir l’étreinte, ayant comme suspendu les fonctions de la vie, il demeura, près d’une heure, sans pouvoir effectuer un mouvement. Dans la crainte d’un surcroît de tourments s’il était repris, l’idée lui vint de retourner en son cachot. Mais le vieil espoir lui chuchotait, dans l’âme, ce divin Peut-être, qui réconforte dans les pires détresses ! Un miracle s’était produit ! Il ne fallait plus douter ! Il se remit donc à ramper vers l’évasion possible. Exténué de souffrance et de faim, tremblant d’angoisses, il avançait ! — Et ce sépulcral corridor semblait s’allonger mystérieusement ! Et lui, n’en finissant pas d’avancer, regardait toujours l’ombre, là-bas, où devait être une issue salvatrice !

— Oh ! oh ! voici que des pas sonnèrent de nouveau, mais, cette fois, plus lents et plus sonores. Les formes blanches et noires, aux longs chapeaux à bords roulés, de deux inquisiteurs, lui apparurent, émergeant sur l’air terne, là-bas. Ils causaient à voix basse et paraissaient en controverse sur un point important, car leurs mains s’agitaient.

À cet aspect, rabbi Aser Abarbanel ferma les yeux ; son cœur battit à le tuer ; ses haillons furent pénétrés d’une froide sueur d’agonie ; il resta béant, immobile, étendu le long du mur, sous le rayon d’une veilleuse, immobile, implorant le Dieu de David.

Arrivés en face de lui, les deux inquisiteurs s’arrêtèrent sous la lueur de la lampe, — ceci par un hasard sans doute provenu de leur discussion. L’un d’eux, en écoutant son interlocuteur, se trouva regarder le rabbin ! Et, sous ce regard dont il ne comprit pas, d’abord, l’expression distraite, le malheureux croyait sentir les tenailles chaudes mordre encore sa pauvre chair ; il allait donc redevenir une plainte et une plaie ! Défaillant, ne pouvant respirer, les paupières battantes, il frissonnait, sous l’effleurement de cette robe. Mais, chose à la fois étrange et naturelle, les yeux de l’inquisiteur étaient évidemment ceux d’un homme profondément préoccupé de ce qu’il va répondre, absorbé par l’idée de ce qu’il écoute, ils étaient fixes — et semblaient regarder le juif sans le voir !

En effet, au bout de quelques minutes, les deux sinistres discuteurs continuèrent leur chemin, à pas lents, et toujours causant à voix basse, vers le carrefour d’où le captif était sorti ; ON NE L’AVAIT PAS VU !… Si bien que, dans l’horrible désarroi de ses sensations, celui-ci eut le cerveau traversé par cette idée : « Serais-je déjà mort, qu’on ne me voit pas ? » Une hideuse impression le tira de léthargie : en considérant le mur, tout contre son visage, il crut voir, en face des siens, deux yeux féroces qui l’observaient !… Il rejeta la tête en arrière en une transe éperdue et brusque, les cheveux dressés !… Mais non ! non. Sa main venait de se rendre compte, en tâtant les pierres : c’était le reflet des yeux de l’inquisiteur qu’il avait encore dans les prunelles, et qu’il avait réfracté sur deux taches de la muraille.

En marche ! Il fallait se hâter vers ce but qu’il s’imaginait (maladivement sans doute) être la délivrance ! vers ces ombres dont il n’était plus distant que d’une trentaine de pas, à peu près. Il reprit donc, plus vite, sur les genoux, sur les mains, sur le ventre, sa voie douloureuse ; et bientôt il entra dans la partie obscure de ce corridor effrayant.

Tout à coup, le misérable éprouva du froid sur ses mains qu’il appuyait sur les dalles ; cela provenait d’un violent souffle d’air, glissant sous une porte à laquelle aboutissaient les deux murs. — Ah ! Dieu ! si cette porte s’ouvrait sur le dehors ! Tout l’être du lamentable évadé eut comme un vertige d’espérance ! Il l’examinait, du haut en bas, sans pouvoir bien la distinguer à cause de l’assombrissement autour de lui. — Il tâtait : point de verrous ! ni de serrure. — Un loquet !… Il se redressa : le loquet céda sous son pouce ; la silencieuse porte roula devant lui.

— « ALLELUIA !… » murmura, dans un immense soupir d’actions de grâces, le rabbin, maintenant debout sur le seuil, à la vue de ce qui lui apparaissait.

La porte s’était ouverte sur des jardins, sous une nuit d’étoiles ! sur le printemps, la liberté, la vie ! Cela donnait sur la campagne prochaine, se prolongeant vers les sierras dont les sinueuses lignes bleues se profilaient sur l’horizon ; — là, c’était le salut ! — Oh ! s’enfuir ! Il courrait toute la nuit sous ces bois de citronniers dont les parfums lui arrivaient. Une fois dans les montagnes, il serait sauvé ! Il respirait le bon air sacré ; le vent le ranimait, ses poumons ressuscitaient ! Il entendait, en son cœur dilaté, le Veni foras de Lazare ! Et, pour bénir encore le Dieu qui lui accordait cette miséricorde, il étendit les bras devant lui, en levant les yeux au firmament. Ce fut une extase.

Alors, il crut voir l’ombre de ses bras se retourner sur lui-même : — il crut sentir que ces bras d’ombre l’entouraient, l’enlaçaient, — et qu’il était pressé tendrement contre une poitrine. Une haute figure était, en effet, auprès de la sienne. Confiant, il abaissa le regard vers cette figure — et demeura pantelant, affolé, l’oeil morne, trémébond, gonflant les joues et bavant d’épouvante.

— Horreur ! il était dans les bras du Grand-Inquisiteur lui-même, du vénérable Pedro Arbuez d’Espila, qui le considérait, de grosses larmes plein les yeux, et d’un air de bon pasteur qui retrouve sa brebis égarée !… 

Le sombre prêtre pressait contre son cœur, avec un élan de charité si fervente, le malheureux juif, que les pointes du cilice monacal sarclèrent, sous le froc, la poitrine du dominicain. Et, pendant que rabbi Aser Abarbanel, les yeux révulsés sous les paupières, râlait d’angoisse entre les bras de l’ascétique dom Arbuez et comprenait confusément que toutes les phases de la fatale soirée n’étaient qu’un supplice prévu, celui de l’Espérance ! le Grand-Inquisiteur, avec un accent de poignant reproche et le regard consterné, lui murmurait à l’oreille, d’une haleine brûlante et altérée par les jeûnes :

— Eh quoi, mon enfant ! À la veille, peut-être, du salut... vous vouliez donc nous quitter !

Par dyonisos - Publié dans : Nous
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Commentaires

moi je rigole pas j aimerai te voir faire un petit jogging nu en laisse derriere ta maitresse .....
l'espoir qui n en a pas mais la j'adore ton recit je ne sais ou d'ou il est extrait mais il exprime le pire de la pervessité , mais comme toujour en voulant lire entre les lignes je me demande si ta divine maitresse ne t aurait pas fait miroité une possible sortie de cage ou de la grenouillére avant de ce raviser ....
quand a ce ravisé moi c est fait le bouquin restera chez le libraire lol pas fol la guépe trop bien en liberté
amitié yANODE
commentaire n° :1 posté par : yanode le: 19/12/2012 à 10h19

Si je me souviens bien, tu en as fait un une fois le zizi coincé entre 2 plaques de plexi au vu de tout le monde. Mais le plus dur pour moi ne serait pas d'être nu mais de courir. 

Le récit s'appelle "la torture par l'espérance". Il a été écrit à la fin du 19ème par Villier de l'Ilse Adams et j'aime beaucoup son côté édifiant.. Le recueil de contes s'appelle "nouveaux contes cruels" tout un programme...

Dommage pour le bouquin

amitié, dyonisos

réponse de : dyonisos le: 19/12/2012 à 18h43

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Chronique des jeux BDSM d'un couple : Elle Dominante et lui soumis. Maîtresse N. et dyonisos.

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