Samedi 25 juin 6 25 /06 /Juin 12:10

CHAPITRE 11 - Morgen vækkelser

Il était exactement neuf heures, quand Joseph frappa doucement à la porte de Maîtresse Elke. Ainsi le voulait l’étiquette de l’étrange domaine.  En fait sa journée à lui avait commencé bien plus tôt à six heures moins vingt exactement dans la petite chambre au-dessus des cuisines du domaine. Il passait d’abord  vingt minutes à adorer nu, la face courbée contre le sol, la photo de sa Maîtresse dans une espèce de petit temple de vénération qu’elle lui avait fait installer dans un ancien placard à proximité. Il y psalmodiait chaque jour un par un les quarante-un articles de son contrat de soumission, le cul pris par son plug favori et des pinces fixées à ses tétons. Puis il prenait une douche à l’eau froide, s’habillait de sa tenue de domestique avant de descendre prendre un frugal déjeuner dans la cuisine. Il effectuait ensuite le ménage complet du rez-de-chaussée de la bâtisse avant d'aller vers sept heures trente au village acheter le pain frais, les viennoiseries et faire quelques courses pour les repas du jour.  A son retour, il distribuait rapidement les paniers du petit déjeuner des invités, avant de commençer à cuisiner pour le repas de midi jusqu’à neuf heures où il retrouvait - enfin - sa Maîtresse.

En fait cela était le rituel pour un jour banal de sa vie d’esclave. Mais pour ce jour il n’avait pratiquement pas réussi à dormir pendant la nuit qu’il venait de passer, les entrailles régulièrement dévastées par les fortes décharges électriques déclenchées par le terrifiant plug électrique fiché dans son rectum. De plus il avait été surpris par une très désagréable nouveauté au moment de sa dévotion matinale. La machine infernale s’était emballée pendant les vingt minutes qu’il y avait consacré, lançant des chocs à intervalles très brefs et l’obligeant à serrer les dents de douleur pendant ses psalmodies. Maîtresse Elke n’était jamais à court d’une idée machiavélique pour l’affliger. Et pour ce qu’il en savait, sa cage de chasteté intégrale en inox était une création unique d’un artisan allemand, ami de sa Maîtresse, régulièrement améliorée sur ses directives. Il y a quelques mois, il s’était fait attraper à s’être arrêté au village pendre un café et avait découvert à l’occasion que la cage avait été équipé d’un système GPS qui retransmettait en temps réel tous ses faits et gestes à sa Maîtresse. 

Joseph entra dans la chambre avec le plateau du petit déjeuner de sa Maîtresse qu’il posa sur le guéridon. Le soleil filtrait sur les côté des lourds rideaux de velours et éclairait la pièce d’une douce lumière chaleureuse. Maîtresse Elke était déjà levée et il entendait le bruit de l’eau tombant dans la douche. Il se dirigea pour refaire le lit. Un désordre inhabituel y régnait avec les draps complétement défaits : elle n’avait pas manifestement passée la nuit toute seule. Il en eu un bref moment de jalousie, même si avec Elke les choses avaient été très claires depuis le début. Cependant, il n’était jamais totalement arrivé à se débarrasser de l’impression d’abandon que chaque découverte de l’activité de sa Maîtresse sans lui, lui procurait. Et il enviait ceux qu’elle acceptait dans son lit, alors qu’elle le maintenait dans une activité sexuelle minimale et surtout jamais comme dans un couple normal. Pour lui, son lit lui était irrémédiablement interdit.

Elke sortit de la salle de bain en peignoir, une serviette autour des cheveux. Il la trouva, comme à chaque fois, magnifique, et renouvelait pensivement son vœu d’amour absolu. Il s’agenouilla pour lui baiser cérémonieusement le bout de ses pieds parfaits.

- Bonjour bjørneunge. As-tu bien dormi ? demanda-t-elle malicieusement.

- Très mal Maîtresse

- Ah oui, le plug t’a tenu réveillé… Tant mieux ! Il est bon de te tenir attentif de temps en temps, ou sinon je trouve que tu as tendance à trop te ramollir. Au fait que penses-tu de la dernière modification que m’a fait Gunter ? Efficace, non ?

Joseph savait qu’elle parlait là de son ami artisan allemand.

- Ce fût terrible, Maîtresse.

- A la bonne heure, me voilà heureuse que cela t’ait fait cet effet.  C’était le but ! Allez viens que je te libère le cul.

Elle lui démonta le plug et libéra son anus, sans lui avoir fait méthodiquement nettoyer avec sa bouche les salissures restantes.

- Va finir de le nettoyer à la salle de bain. Après tu pourras partir. Je n’ai plus besoin de tes services ce matin. J'ai envie d'un sauna ce matin.

Au même moment, Claire se réveillait dans la chambre baignée de lumière.. Elle était d’humeur mal réveillée après une nuit difficile, très perturbée par un chihuahua qui n’avait pas cessé de remuer dans sa cage métallique sans arriver à s’y faire. A quatre heures du matin, énervée d’être réveillée sans cesse, elle avait fini par le faire sortir de ses barreaux pour lui donner une courte mais vive cinglée de désapprobation à la cravache, avant de le remettre pour la fin de la nuit à mariner dans sa cage bien muselé pour que ses récriminations ne la dérangent plus. Elle ne l’avait pas vraiment fait de gaité de cœur car finalement elle aurait honnêtement préféré l’avoir à ses côtés dans le lit, à sentir la chaleur de son corps. Mais au moins avait-elle réussi à obtenir un peu de calme. Sur le moment, Claire s’était sentie mal à l’aise d’affliger ainsi l’amour de sa vie. Pourtant elle devait reconnaitre qu’elle avait adoré le fouetter au cœur de la nuit. Cela lui avait servi de défouloir.  

Sur la longue route du D/S, il n’y avait vraiment pas trente-six chemins pour dresser un homme une fois pour toute et atteindre un nouvel état d’équilibre dans une relation de couple. Et c’est ce nouvel eldorado où Pierre lui serait complètement et définitivement attaché, que Claire appelait de ses vœux. Et cela supposait qu’elle mate le libre arbitre de son mari et qu’elle-même accepte de sévir quoi qu’il leur en coûte. Un peu honteuse, la future Reine ne pouvait s’empêcher de voir cela comme une trahison égocentrique et cela la dérangeait. Comme elle le connaissait très bien et l’aimait, elle savait que, malgré la douleur, il adorait au fond de lui-même ce qu’il lui arrivait en ce moment. Sans encore avoir totalement compris que ce n’était plus un jeu mais sa vie dorénavant. C'était la stratégie d'Elke mais tout cela l'embêtait, car ce n'était pas à l'image de ce qu'ils avaient déjà vécu ensemble. Claire avait mis peu de temps à se rendormir anesthésiée  par le déferlement d’hormones dans son corps de dominante. 

En s’étirant à son réveil, elle jeta un coup d’œil dans la cage. Pierre avait fini lui aussi par tomber, gagné par la fatigue, dans une position hasardeuse, toujours le bâillon en bouche. Les nouvelles  balafres striaient sur sa peau nue de traits encore vifs qui se superposaient aux autres marques de la veille. Elle le trouvait tellement mignon et encore plus dans la fragilité où elle l’avait jeté. Quelque peu honteuse de l’accabler ainsi, elle décida de laisser son Pierre reprendre quelques forces et se dirigea à la place vers la salle de bain pour prendre une bonne douche réparatrice.

L’aspirante Reine avait conscience que sa rencontre avec Elke, avait quelque peu changé le rythme. Elle ne doutait pas que son envie de domination permanente serait venue se renforcer au fil du temps, mais ce que lui offrait la Maîtresse danoise, était la possibilité d’aller encore plus vite. Ses longues discussions par mails avaient renforcé sa volonté de soumettre Pierre définitivement. Cette femme tentatrice l’avait incité à développer les désirs secrets qu’elle avait toujours eu en elle et que maintenant elle aspirait à réaliser dans la vraie vie, même si cela devait être apparemment au détriment de son amour. Elle lui offrait l’expérience qui lui faisait défaut et la scène où leur nouvelle relation de domination/soumission pouvait éclore à l’abri des turpitudes de la vie quotidienne. Mais la trahison programmée troublait la dominante en devenir ce matin.

Claire s’essuya en sortant de la douche et passa un peignoir blanc, puis elle se dirigea dans la cuisine en croisant la cage du chihuahua endormi. Elle récupéra d’abord la corbeille de produits frais sur le seuil de la maisonnette avant de se préparer un thé earl grey dans un mug qu’elle commença à boire lentement comme à son habitude. Finalement, pensa-t-elle, Pierre n’avait pas été aussi récalcitrant à l’imposition de toute cette nouvelle autorité qui s’était abattue sur lui depuis leur arrivée au domaine. Bien sûr elle avait dû un peu forcer le passage – comme l’avait prédit la danoise - mais bien moins qu’elle ne l’aurait cru. Et l’aide des autres Maîtresses pour cette immense tâche de conversion était plus que bienvenue. La stratégie d’Elke fonctionnait avec un chihuahua qui était sans cesse balloté d’une épreuve à une autre, sans répit, à la fois excité par le tas d’aventures qui lui arrivait – sans doute déjà plus que dans une année à la maison – et qui craignait en même temps ce qu’il subissait réellement. Le paradoxe du soumis. Et cette distorsion de sensations allait s’accentuer au fil du week-end, jusqu’à essaye de le faire complétement basculer dans la soumission. C’était le but mis en place avec Elke, mais Pierre ne le savait pas bien sûr et cela embêtait sa femme.

Cette dernière idée redonna de l’énergie à Claire. La fatigue de la nuit semblait s’atténuer. Elle se refit un thé et avec cette fois un petit déjeuner complet – croissant, yaourt et fruit – et, comme à son habitude, elle lança le café de son mari.  Quand il eut fini de passer, Claire prit une gamelle en inox dans le placard, y versa des céréales avant de mouiller le tout avec le café frais. 

Il est temps de réveiller la bête adorée dans la chambre !

- Debout là-dedans, dit Claire en frappant de sa main le dessus de la cage. Il est temps de s’ébrouer.

Ce qui eut la conséquence voulue, à savoir un chihuahua hébété réveillé en sursaut et qui se cogna comiquement aux barreaux. Déjà sa Maîtresse lui ouvrait la porte après une nuit vécue par Pierre comme un calvaire aggravé par la cinglante colère de sa Maîtresse. Jamais, il ne l’avait vu s’emporter comme cela sur sa personne avec son doux regard devenu soudainement si dur. Mais il était heureux et fier d’avoir survécu à cette nuit obscure. Il se glissa maladroitement en dehors de la cage, s’étira et machinalement se remit sur ses jambes comme il l’avait toujours fait depuis qu'il était en age de marcher.

- Mais que fais-tu ? Mais cela ne va pas ! Par terre tout de suite chien ! Ou ton postérieur n’a pas fini de chauffer… Tu n’as pas compris tu es un toutou soumis dans ce domaine, un TOUTOU, qui marche humblement à quatre pattes.

Pierre se pressa d’obéir et de se remettre le nez contre le sol. Cette femme – sa femme – lui faisait peur maintenant et il ne voulait surtout pas être de nouveau frappé, alors qu’il sentait toujours, au cœur de sa chair, les blessures qu’elle lui avait infligées cette nuit. Le bâillon lui distendait les coins de la bouche, mais il jugea préférable de ne pas s’en plaindre vu la crise d’autorité que Claire lui servait actuellement.  Sa Maîtresse revenait déjà avec une longue laisse qu’elle lui attacha au collier de son cou. Au passage, elle huma l’odeur de son soumis.

- Mais c’est que tu pues le fauve, mon chéri. Il va falloir corriger cela mais avant :  en avant ! Marche devant moi que je mate ton cul remuer…

Pierre regarda interrogatif sa Maîtresse. Il n’avait aucune idée de là où il devait aller.

- Mais qu’il est con ce chien ! Où on va ? Allez déjeuner en tête à tête sur la terrasse au bord de la piscine… Non je rigole. Réfléchis chihuahua, qu’est-ce qui motive une Maîtresse à sortir son chien en laisse ? Plusieurs fois par jour même ! Réfléchis bien…

En un instant les yeux du chihuahua passèrent de l’interrogation au désespoir, alors qu’il comprenait que sa Maîtresse l’emmenait faire ses besoins, comme un chien justement. Et il n’était vraiment pas excité par l’idée. Mais il n’eut pas le temps de réfléchir longtemps sur la précarité de son sort, que déjà Claire le tirait par sa laisse dehors. 

A l’extérieur, le soleil matinal flirtait à travers les bouleaux. Elle lui fit choisir un arbre, lui déclara que toutes toilettes humaines lui étaient interdites dans le domaine, que cela se ferait tout le temps de cette façon à la chienne, et qui plus est quand sa Maîtresse le déciderait. Il devrait donc apprendre la patience et perdre toute pudeur à se laisser aller à la petite ou à la grosse commission, à quatre pattes, devant n’importe quel pédestre dominant ou non. Et elle entendait que ce dressage commence dès ce matin et devant elle, malgré son interrogation de lui avouer ou non.

Pierre avait beaucoup de mal à accepter de faire ses besoins, surtout les plus infâmes qu’il sentait ne pas pouvoir éviter ce matin, devant les yeux de la femme qu’il aimait. Jusqu’à présent même soumis, il avait eu l’orgueil de penser qu’il restait sexuellement attirant pour Claire même dans les pratiques qu’elle lui imposait. Mais il ne voyait pas comment elle pourrait être excitée par ce qu’elle lui demandait de faire. C’était juste l’expression d’un ordre en son encontre, auquel il allait obéir pour ne pas être fouetté de nouveau. Rien de sexuel dans tout cela, rien dont il pût tirer un bout de fierté. Pierre comprit avec désespoir à quel point Claire était sérieuse quant à sa volonté de le dresser ! Il était prêt à en pleurer… Et devant les beaux yeux noisette qui le transperçaient de part en part, et le regardaient intéressés comme quand on voit un film animalier, il finit par boire sa lie et s’exécuter, tombant dans une nouvelle étape de déchéance.

Une fois la chose subie, Claire nettoya son chihuahua au jet d’eau froide n’oubliant ni la cage, ni les fesses. Elle insista longuement pour enlever l’odeur macérée du soumis par propre, avant de tout reposer une fois qu’elle fut contente du résultat. Elle le laissa un instant pour aller chercher une serviette pour le sécher elle-même amoureusement en vérifiant scrupuleusement l’état de sa peau. Les instruments avaient bien marqués, mais rien qui ne nécessitait un soin. Elle s’intéressa aussi au zone en contact avec la cage : non, aucune blessure. Pas de problème de ce côté-là. Satisfaite, elle ramena son chihuahua dans la maison.

- Allons manger, maintenant. J’ai une faim de loup.

Une fois dans la cuisine, elle décrocha la laisse et le bâillon, tout en le mettant en garde d’une main ferme sur son encolure, de toute tentative vaine pour se relever. Puis elle posa la gamelle sur le sol devant lui et finit par s’asseoir sur la chaise devant la petite table. Tout en trempant son croissant dans son thé, Claire lança la discussion. 

- Comment te sens-tu Pierre ? Je t’autorise à parler librement. Mais n’oublie pas de rester poli avec ta Maîtresse.

Pierre fut un peu déboussolé par la question. Il ne savait pas s’il agissait d’une interrogation ouverte ou d’une nouvelle facétie faussement innocente destinée à le perdre à nouveau.  Aussi il choisit la prudence et répondit timidement.

- Assez… Bien…,.

- Tutt !  Erreur, je connais bien mon animal favori, et là il fait sa tête des mauvais jours. Cela ne va pas bien toi. Allez ! Raconte ! 

- C’est dur…

Elle ne lui laissa pas finir la phrase.

- Qu’est-ce qui est dur pour MON chihuhua ?

Elle avait insisté exprès sur l’article de propriété.

- La nuit a été dure et longue… entre les barreaux, j’ai eu du mal à trouver une position et la cage sur ma bite tirait sur les couilles.

- Bien sûr que c’est dur, il s’agit de SM. Mais tu y es arrivé à ce que j’ai vu, tu dormais, donc cela a été possible, il fallait juste que tu te lances comme quand nous avons enlevé les roulettes aux vélos des gamins. Tu as réussi et je suis fier. Quant à la cage, rappelle-toi aussi les premières fois, cela a été dur puis au bout d’une semaine cela allait mieux.. Cependant, je reconnais que ce qui tu subis depuis notre arrivée, est intense et… voulu.

Claire venait de prendre sa décision. Non elle ne pouvait pas décider toute seule ce qui engageait gravement l'avenir de leur relation. Ekke avait tord sur ce point ! Pierre reprit troublé le dernier mot.

- Voulu ?

- Oui voulu et même appelé de mes vœux les plus intimes. Tu n’as pas encore compris, mon chéri ? Il ne s’agit pas d’un week-end de soumission, mais le début d’une nouvelle phase de notre couple, qui correspond plus à ce que nous sommes. J’ai toujours été honnête avec toi et désolé de t’avoir rien dit depuis notre arrivée. Tu te souviens de notre première rencontre ? 

- O.. Oui, répondit un Pierre ne sachant pas où elle voulait venir.

- Tu avais flashé sur moi – moi aussi d’ailleurs - mais tu as été incapable de m’inviter. Il a fallu que je fasse tout le boulot. Que je t’offre mon premier baisé et te force presque à monter dans ma chambre. Tu étais même vierge rappelle-toi.  Idem pour la demande en mariage où j’ai dû lourdement insisté pour te motiver. En fait à bien y réfléchir, chaque fois qu’il a fallu prendre une décision importante pour nous deux, c’est moi qui l’ai prise. Et cela continue même pour les enfants, tu ne fais que suivre. N’ai-je pas raison ?

- Un peu…

- En fait ce n’est pas totalement vrai, une décision tu en as prise au moins une dans notre couple, quand tu as décidé de m’initier à tes fantasmes BDSM. Tu sais que je ne connaissais rien à ces pratiques BDSM, avant que tu m’en parles et que je teste avec toi. J’ai toujours soupçonné que tu m’avais proposé cela que guidé par les besoins de ta bite, comme tous les hommes. Mais il se trouve que j’y ai pris goût et j’aime cela.

- Mais… tu me l’as jamais dit !

- Oui peut être, … parce qu’il ne m’était pas facile de se l’avouer. Mais là je fais mon coming-out devant toi. Oui j’aime te dominer. Oui j’aime t’entendre crier sous mes coups. Oui j’aime t’agacer la bite ou de l’enfermer bien sage dans sa petite cage. Mais plus que tout, j’adore que tu sois aux petits soins pour moi quand tu es mon soumis. Alors au fil de ces deux dernières années, une envie est montée, celle de t’avoir pour moi à tout jamais !

- Mais je suis déjà à toi, mon amour.

- Non pas tout à fait. Pas comme je voudrais que tu le sois. Tu rentres de ton travail et tu t’enfermes dans ta bulle. C’est comme si nous – les enfants et moi – n’existions pas tout le temps dans ton monde. Tu restes fondamentalement égoïste envers les autres, dans la famille. Moi j’aspire aussi à plus de liberté, pouvoir prendre part dans des associations, sortir, avoir du temps pour moi. Mais qui s’occupe d’amener les enfants chez le médecin, de les garder quand ils sont malades ou tout simplement pour les courses et les lessives à la maison, toujours moi et encore moi.

- Mais je t’aide.

- Oui à un moment quand je râle et pour une courte période, et après tu repars dans ta bulle. Je t’aime de tout mon cœur et j’adore ta présence forte, mais je crains de ne plus pouvoir tenir longtemps seule à la barre. J’ai l’impression d’avoir un enfant de plus à la maison : toi. J’ai pas mal réfléchi cet hiver, et je me suis convaincu, qu’il n’y avait qu’une seule façon que pour notre couple perdure : te soumettre définitivement pour mes désirs et mes besoins propres. Ainsi que pour ta sauvegarde.

- …

- Alors pour la première fois de ta vie tu vas devoir décider par toi-même. Que veux-tu ? Que désires-tu ? La décision que je te demande de prendre n’est pas facile. Je ne te cache pas que ta petite vie en sera chamboulée. Finie la bulle. Tu devras être à l’écoute des besoins de la famille et surtout des miens. Cela sera dur, les tâches domestiques te reviendront pour grosse partie. Tu auras moins de liberté égoïste. Je pourrai être la Maîtresse complète que tu aspires que je devienne au fond de toi-même. Toi je t’offrirai les pratiques que tu aimes tellement, du moins tant que tu seras un soumis obéissant. Dans le cas contraire, tu seras puni. Bien sûr les enfants ne sauront jamais rien sauf s’ils le découvrent eux-mêmes.  Veux-tu être ce mari soumis pour moi ?

- Je…

- Non tais-toi maintenant, tu as toujours parlé trop vite, et réfléchis y à la place, longuement et profondément. Tu as tout le week-end pour y penser et en attendant tu resteras mon soumis. Et tu subiras tout ce que moi ou les autres femmes auront envie. Mais à la fin du week-end je te poserai la question de notre avenir. Cela sera la première fois, où toi tu devras choisir tout seul. Il y aura des témoins. Si tu réponds oui, tu sais à quoi t’attendre. Si c’est non, on verra comment nous pourrons réparer ce qui peut être réparé. Mais c’est ta décision, que tu dois prendre tout seul. Je ne peux pas t’aider…

- Oui.

- Oui, Maîtresse

- Oui, Maîtresse, reprit Pierre.

- Bon prend ton petit déjeuner,chihuahua, il va être froid !

Et Claire trempa le reste de son croissant dans sa tasse, pendant que son mari, après un long moment d’hésitation, se résolu à attaquer le contenu de la gamelle.

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Par dyonisos - Publié dans : Fiction
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Chronique des jeux BDSM d'un couple : Elle Dominante et lui soumis. Maîtresse N. et dyonisos.

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