Que voilà une question délicate, presque taboue, dans nos sociétés égalitaires.
Le jeu BDSM - car pour moi cela reste un jeu à la base chez nous - repose sur un déséquilibre institué entre deux personnes dans un but de satisfactions sexuelles mutuelles. Et le châtiment corporel arrive presque naturellement dans cette logique. Un des 3 piliers du jeu, avec l'humiliation et la perte de liberté.
Drôle de mot que ce châtiment. Presque mystique. En fait il l'est en dérivant du latin castus, l'état de pureté. Qui aime bien, châtie bien, dit la sagesse populaire, effectivement, mais c'est pour aider le châtié à rester sur la droite ligne. Je ne crois pas être masochiste, mais je ressens une communion d'esprits dans ces séances de flagellation entre dominant et dominé. Quelque chose qui remplir l'âme au fur et à mesure que le corps souffre.
A bien réfléchir, faire mal à l'homme que l'on aime, n'est définitivement pas une chose facile, surtout dans un couple où les fondements de la relation sont ailleurs que dans une relation D/S. Nous avons lu il y a quelques années, certaines des fameuses procédures d'E. Sutton, dont la communauté qui a créé le personnage fait commerce... sic et passons... Mais plus qu'une liste de recettes pour transformer à coup-sûr son compagnon en parfait soumis à l'autorité de Madame, j'y ai vu autre chose : celle d'un double apprentissage et sans doute bien plus poussé pour la dominante en herbe que pour l'homme en mâle de soumission. Ce dernier est souvent une encyclopédie vivante de l'art du BDSM, des multiples possibilités sadiques et techniques, la femme non. Le chemin de l'apprentissage est sous doute plus long pour elle. Et du confort obtenu dans son rôle de Maîtresse, dépend finalement la réussite ou l'échec de ce type de relation sexuée, que cela soit pour une séance ou pour la vie.
N. a aussi fait son apprentissage, peu à peu, avec des dispostions naturelles évidentes. Au départ essentiellement pour moi - il y a beaucoup d'amour dans ce type de jeu - puis au fil des années pour son plaisir propre. Comme beaucoup de femmes, N. parle peu de ce qu'elle ressent quand elle agit en Maîtresse. C'est là où l'homme diffère souvent de la femme. Nos Dames n'aiment pas s'interroger sur elles-mêmes. Elles font ce qu'elles ont décidé de faire sur l'instant sans se demander pourquoi elles font cela. L'homme que je suis, en est réduit à ne voir que quelques ombres de la réalité sur la paroi de la caverne de Platon. C'est certe déstabilisant et frustrant au début, mais on finit pas l'accepter finalement, d'autant mieux que ce type de mise en obscurité fait aussi partie des règles du jeu D/S.
C'est ainsi, que le couple avance dans la réalisation de ses envies, et du paddle du tout début - qui m'a tant surpris lors de la première séance et reste un de ses préférés - nous sommes passés peu à peu à des instruments plus incisifs (le fouet, la canne,...) maniés avec une dextérité accrue par N. au fil du temps. Le martinet n'a jamais trouvé grace à nos sens, beaucoup trop léger et carressant. Et nous avons fait une erreur au début sur un fouet équestre de dressage, muni d'une mêche au bout, dont le comportement est erratique et dangeureux. Une fois sur les fesses et une fois sur les couilles (aie !).
S'il y a dissymétrie de statut sous le fouet, il y a aussi dissymétrie de sens.
Pour le fouetté, le sens premier est le toucher. Le contact remonte le long des nerfs, jouant de la physiologie humaine, déclenchant des vagues d'homornes et des ruades réflexes, avant de se terminer dans un étrange trouble de l'esprit.
Pour la fouettante, point de sens tactile avec l'instrument entre les deux corps, mais le festin de la vue et de l'ouïe. La joie d'un corps qui prend peu à peu des couleurs, qui se tord en tout sens et qui joue une synphonie dont vous êtes le chef d'orchestre. La satisfaction de l'esprit aussi à réaliser une oeuvre soignée sur ce corps et le plaisir de le forcer à reprendre position devant vous pour le coup suivant. Le ravissement aussi d'obtenir au final la reddition de l'esprit habitant ce corps.
Je préfère être étroitement attaché et baîllonné pour subir les attaques. C'est plus facile pour vivre la cinglée et décharger une partie de sa volonté sur le matériel. Mais des fois, Maîtresse me le refuse et me veux totalement libre et volontaire sous le fouet. Je sais que là, je vais déguster, livré à mon conflit intérieur entre vouloir obtenir ces sensations, et de ne pas les supporter sur l'instant.
Supporter la cinglée demande au départ un état d'esprit propice, à l'épanouissement des sensations, pour les deux. Des fois le terreau n'est pas assez fertile au départ, et les coups restent que de la douleur gratuite, sans obtenir leur sublimation. Cela ne diffère pas en fait des baises vanilles, il y a des moments mémorables, d'autres banaux et certaines fois des fiascos...
Cependant, d'une manière ou d'une autre, une cinglée finit toujours par ne plus être tolérable et l'esprit se retrouve toujours, au bout d'un moment, à souhaiter la fin des sévices. Cela est devenu, chez nous, un jeu entre Maîtresse et soumis. Elle joue la tentatrice en m'offrant la fin de ses attaques tout en attendant que je refuse sa proposition. Je réussis toujours à survivre une fois, deux fois, ... mais offre piteusement à la fin ma rédition inconditionnelle. C'est souvent l'objet d'un petit échange humiliant avec ma Maîtresse, avant d'être mis immédiatement ma tête entre ses cuisses, pour boire à la source mon humilation et éteindre l'incendie qui a pris durant la fouettée.
Après je découvre les marques sur la peau et mets sur telle sensation, à un endroit précis, une cause. Je suis souvent surpris de l'ampleur des dégats plus importante que je l'aurais imaginé, mais j'en suis fier. Ainsi va le cycle du fouet : je rêve longtemps de me retrouver sous son fouet ; sur le moment, je finis fatalement par souhaîter de ne plus subir sa morsure ; et après je suis fier de l'avoir subi et d'autant plus amoureux de ma Dame...
dyonisos
Une série de culs rougis et cinglés qui font tous référence à un article ou un autre de la chronique en cliquant dessus. A voir cela, je me dis qu'un cul est un cul, et que cette série est moche dans son accumulation. Mais bon c'est un bon résumé des 4 dernières années et certaines photos me rappellent des moments sublimes de complicité.
Chronique des jeux BDSM d'un couple : Elle Dominante et lui soumis. Maîtresse N. et dyonisos.
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Dungeon furniture MAJ Juillet 2010
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