A guide to the correction of young gentlemen. Cela sonne terriblement so british !
Mais quesako ? La réimpression de 1991 donne le ton :
A Guide to the Correction of Young Gentlemen est un manuel conçu pour aider les femmes à terroriser et à opprimer les hommes non matures, rien de plus ou de moins qu'un Cook Book (livres de recettes) de châtiments corporels, sans doute pas le premier de ce genre mais peut-être le plus simple d'esprit jamais écrit, et si son but apparent devait être suivi (battre les garçons pour leur propre bien), cela serait un crime soumis à la justice.
Cela tient de la discipline victorienne mais les apparences sont trompeuses.
D'abord ce livre n'a jamais été publié, jusqu'en 1991. Oh une édition privée de 100 exemplaires a bien été produite en 1924 dans une imprimerie pornographique secrète installée dans un étable. Mais lors de la descente de la police, aucun n'avait été encore diffusé. Un célèbre procès fit suite, ou le propriétaire fut condamné à 7 ans de prison. Les 100 exemplaires furent détruits ainsi que les plaques originales.
Ensuite l'auteur identifié Alice Kerr-Sutherland (1870-1939) n'est en aucune façon une gouvernante mais une tenancière de bordel à St James Street qui a fait de la flagellation des lords et autres puissants son fond de commerce. En fait pas totalement car elle fut gouvernante dans un orphelinat dont elle a été virée en 1898 pour traitement 'cruel' envers les enfants. Lorsque son livre est imprimé en 1924, elle est en prison justement pour avoir tenu un bordel amoral.
Un exemplaire du livre est redécouvert en 1989 alors que tous les exemplaires avaient été normallement détruits en 1924, soit par qu'il y avait eu plus de 100 exemplaires imprimés en 1924 ou autre explication possible, il y avait dans le jury de 1924 un grand amateur de fouettées qui aurait subtilisé le livre.
C'est donc au final un livre qui n'a jamais servi pour sa destination première. Cela n'empêche pas que ce guide soit devenu très populaire dans le milieu de la suprématie féminine... Pour cette fois des hommes adultes à traiter comme des enfants...
Au centre du livre, l'auteur met comme punition ultime des garnements le birching. Birch est le nom anglais du bouleau. Le birching est le fait de fouetter le derrière nu avec un faisceau de fines branches de bouleau nouesses. Et cela a été dans les îles britanniques jusqu'au milieu du XXème siècle un moyen de punition très populaire. Par exemple pour la police pour punir des jeunes délinquants. Mais surtout dans écoles privés anglaises (public school) et d'abord dans la plus célèbre d'entre-elles le Eton College où toute la noblesse anglaise continue d'envoyer ses fils.
Le birching se faisait soit en public soit en privé sur un birching block. Le 'condamné' devait après avoir baissé son pantalon, s'agenouiller sur la première marche avant de courber son buste sur la seconde et poser ses mains par terre devant. Tout cela dégageait bien le postérieur et la flagellation commençait.
Au début de la période victorienne, les cinglés pouvaient être terribles 3 douzaines pour les 10-13 ans et jusqu'à 6 douzaines pour les plus grands. Mais les coups furent limités à la fin du 19ème siècle à 8 pour les premiers et 12 pour les seconds. Il y avait d'ailleurs 2 birching blocks de taille différentes correspondants aux 2 catégories d'âge. Mais bizarrement la longueur du faisceau était la même, ce qui était considérablement plus dur à supporter pour les derrières des plus jeunes.
Cela a duré jusqu'en 1964 où seule la canne continua d'être utilisée jusqu'au dernier cas d'élève fouetté à Eton, recensé en 1984.
Et c'est ainsi que se termine notre quinzaine SM anglaise. Mercu à tout ceux qui l'ont suivie.
dyonisos