Mercredi 13 juillet 3 13 /07 /Juil 13:00

Prise au milieu d'un petit livre sur des nouvelles autour de la fellation tout à fait vanille. Auteur inconnu.

Laurent, un homme soumis dont j’avais la connaissance à l’occasion d’une soirée privée, était devenu mon « favori ». C’était du moins son statut officiel depuis qu’un soir d’égarement, je l’avais laissé accéder à mon corps, plutôt que de lui servir coups de fouet et brimades classiques de dominatrice. Son physique athlétique et son endurance exceptionnelle en faisaient un morceau de choix inscrit en tête de ma liste d’amants occasionnels. Je ne me privais donc pas de profiter  de ses remarquables services sexuels au gré de mes caprices, si bien que nos appétits charnels l’emportaient souvent sur les stricts codes du genre. Naturellement, je lui passais toujours un collier autour du cou lorsqu’il se présentait à moi et je le menottais dès que l’envie me prenait. Mais en dépit de ces modestes accessoires, nos entrevues s’apparentaient plus à des plans cul débridés qu’à des séances de domination. Cunnilingus et anilingus interminables, positions rocambolesques, sodomie, godemichés, jeux d’exhibition, mots crus, crachats, gifles… rien ne manquait à notre tableau pervers. Laurent ne me refusait rien, et pour la forme, il me vouvoyait toujours. Cependant, il n’hésitait pas non plus à exprimer des demandes peu orthodoxes. Un jour il m’adressa cette touchante requête :

- J’aimerais tant que vous m’accordiez une fellation.

Entendons-nous bien : sucer un beau mec bien membré n’était pas contre mes principes, au contraire. Mais quand ledit jeune homme se prétend soumis, j’ai tendance à devenir fainéante. Etiquette oblige. N’est-il pas là pour servir mon plaisir, et uniquement mon plaisir ? Je ne suis pas opposée à l’idée qu’il prenne son pied, mais de là de mettre la main à la pâte…

J’avais donc réfléchi avant de lui proposer un rendez-vous à la hauteur de ses attentes. En fait, j’avais en tête de lui offrir ce qu’il me demandait tout en redressant la barre de notre relation.

Laurent devait venir me chercher en voiture. Je ne l’avais pas convoqué chez moi, car je me sentais l’âme bucolique. Le rendez-vous était fixé dans la cour de l’immeuble. Il n’avait pas reçu d’autres instructions et demeurait en grande partie ignorant de son sort. Vous l’aurez compris, quand j’ai un scénario coquin en tête, j’adore entretenir le suspense. Pourtant, j’étais loin d’imaginer la tournure que prendraient les événements.

Laurent m’apparait, tout sourire, la mine ravie et le regard brillant, sous le porche de l’immeuble. Visiblement, le mystère qui plane autour de la soirée ne le laisse pas de glace. Toutefois, pour le remettre à sa place et l’empêcher de prendre des libertés d’amant, je sors son collier de mon sac et le lui accroche autour du cou, sous son col de chemise, avant d’exiger le baise main protocolaire.

Le contact de ses lèvres me transporte aussitôt, et, comme je ne suis pas femme à tergiverser, je décidé de passer tout de suite aux choses sérieuses. Je suis vêtue d’une veste noire ajustée sur une robe légère, qui laisse voir mes jambes parées de bas couture. En revanche, je ne porte pas de culotte. Sans plus de cérémonie, je saisis Laurent par l’anneau de son collier pour le contraindre à s’agenouiller devant moi. Les éclairs de vice qui valsent dans ses yeux laissent prévisager une soirée haute en couleur. D’un geste ferme, je fais passer sa tête sous ma jupe, le guide entre mes cuisses écartées.

- Applique-toi, mon grand !  J’ai envie de jouir.

Machinalement, Laurent a ressurgi de sous ma jupe pour regarder à droite et à gauche. Mais la crainte d’être surpris dans cette posture semble redoubler son excitation, et il disparait de nouveau sous ma jupe, caressant déjà mon sexe de son souffle chaud.

Sa langue se montre encore plus adroite que d’habitude. Il ne ménage pas ses efforts pour faire de cette situation incongrue un moment d’intense volupté. Il y a quelque chose de grisant dans cette combinaison inhabituelle d’éléments du quotidien et de stimulations intimes. Les vêtements sur ma peau, les bruits de la vie du quartier, les odeurs de cuisine, la brise légère qui court sur mon visage : tous ces détails contrastent avec l’humidité de la langue experte qui s’agite sur mes muqueuses échauffées. Débordée de sensations, je me laisse vite emporter par un orgasme qui me fait vaciller sur mes talons aiguilles. Etourdie par les répliques entêtantes du plaisir, je m’agrippe aux épaules de mon lécheur pour ne pas perdre l’équilibre. Laurent, soucieux du travail bien fait, n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Il connait mon appétit et sait le satisfaire. Mais, alertée par des bruits dans la cour, je dois l’interrompre d’urgence. Il quitte mes jupons de justesse : une voisine nous salue en surgissant de la cage d’escalier.

Mon favori me conduit à sa voiture. Je m’installe à l’avant, sur le siège passager, où je lui fais part de notre destination ; un bois situé à une trentaine de kilomètres de la capitale. Il a beau me questionner, je ne lui révèle rien de mes projets. Le mystère doit être complet. Comme Laurent est bon conducteur, il me vient à l’idée de pimenter le jeu. L’orgasme écourté de tout à l’heure m’a laissé sur ma faim. C’est plus fort que moi : la disponibilité de son corps m’inspire toujours des envies de cochonneries !

- Tu te débrouilles pas mal au volant, mais sais-tu seulement conduire d’une main ?

- Je crois que c’est envisageable, répond-il, l’œil luisant de complicité.

- Caresse-moi, je m’ennuie. J’ai besoin d’un petit stimulant, dis-je en retroussant mas jupe sur mes hanches et en écartant les jambes.

Par ce procédé impudique, j’expose si bien mon sexe et ses dentelles ruisselantes que Laurent passe à l’assaut. De ses doigts agiles il entrouve délicatement mes lèvres pour prodiguer à mon clitoris des caresses appuyées. Ces frottements, toujours plus rapides, allument un incendie en moi. Le regard troublé par les égarements de plaisir, je m’abandonne aux massages en contemplant le paysage citadin paré de lumières multicolores. Aux feux rouges, Laurent me lande des regards lubriques, si chargés et expressifs, qu’ils me transpercent. J’ai ainsi un deuxième orgasme sur le périphérique. Puis, repue, je laisse Laurent tranquille quelques temps… mais c’est pour mieux l’attaquer sur la nationale. Il est temps de lui faire voir mon humeur conciliante. D’une main déterminée, je fouille dans braguette pour y dénicher un sexe déjà terriblement bandé, que je taquine sans détour ni pitié. Tantôt je l’agace du bout des ongles, tantôt je le branle plus franchement, mais sans jamais mener jusqu’au bout mes offensives. Sa frustration est un élément essentiel à mes projets.

Quand la voiture arrive à l’orée du bois, la nuit est en train de tomber, plongeant les lieux dans une pénombre inhospitalière. Nous pénétrons dans la forêt endeuillée comme dans une pièce sombre, en écarquillant les yeux pour me percevoir les formes menaçantes qui jalonnent notre route. Laurent ne sait toujours pas pourquoi nous sommes là. Pourtant, notre destination finale est toute proche : un terre-plein bordant un étang paisible, où je lui dis de stationner. Apparemment, nous ne sommes pas seuls : une paire de phares indique la présence d’un autre véhicule. « Parfait », je me dis. D’autres voitures approchent déjà, nous aveuglant de leurs feux. C’est à moi de jouer. Donnant à Laurent l’instruction de se tenir prêt à démarrer si ça sent le roussi, je sors du véhicule et entame ma quête. Inlassablement, je circule entre les automobiles, toquant aux portières, questionnant et parlementant afin de dénicher la perle rare. Puis, le devoir accompli, je retourne dans notre véhicule, où Laurent m’attend, intrigué par mes manigances. En pénétrant dans l’habitacle, je me fais plus caressante que jamais. Avec des manières de chatte câline, je me penche au-dessus de sa braguette pour réveiller son membre, chatouille son gland d’une mèche de chevaux, saisis ses testicules à pleine main pour parfaire son érection. Mon cher favori est sur des charbons ardents, impatient que je le prenne en bouche. Mais au lieu de cela, je me redresse pour le regarder dans les yeux.

- Tu te souviens de ta dernière demande ? Ton désir de fellation ?

- Et comment ! Vous me gâtez vraiment, cette forêt, ces voyeurs, vos caresses…

- Ce n’est qu’un début. Je vais t’offrir ce que tu me demandais. Ce sera l’occasion pour toi de me procurer beaucoup de plaisir. Tu vois cet homme, là-bas dans l’auto ? Il va se joindre à nous pour que tu le suces. Il est d’accord. Je m’installerai sur le siège arrière pour vous observer tous les deux. Tu n’imagines même pas combien ce gendre de spectacle me stimule. Je suis déjà trempée.

L’endroit est en réalité le lieu de ralliement d’intègres pères de famille en mal de frissons homosexuels. Pas de prostitution a priori, juste un échange de bons procédés. Mon plan était d’aller leur proposer les services de suceuse de mon favori, à la condition expresse que j’assiste, en tant qu’observatrice à leur petite affaire. J’ai fini par dénicher un complice en la personne de ca quadragénaire blondinet qui nous observe de l’habitacle de son auto. Il a accepté immédiatement mon offre. Je le soupçonne d’être au moins aussi corrompu que nous, ce qui augure bien de la suite.

La surprise de Laurent est à la mesure de l’ampleur de mon piège : je l’ai bel et bien roulé ! Cependant, il n’est pas dans sa nature de se dégonfler, et encore moins de me refuser quoi que ce soit. Il ravale sa déception, pour me répondre, grand prince :

- Je ferai de mon mieux, Maîtresse…

Son sexe raide, que je tiens toujours dans ma main, trahit son désir persistant. Je n’en attendais pas moins de lui.

- Ne fais pas l’innocent… je sais que ça t’excite de jouer les suceuses pour moi, avoue !

Laurent rougit, sourire en coin.

- Vous devez avoir raison… merci.

- Tu as déjà fait ça ?

- Pas vraiment, j’ai juste branlé un mec une fois dans un club, pas trop mal d’ailleurs, me dit-il d’un air fier.

- Il faudra que tu me racontes. J’adore ce genre d’histoires. Mais tu verras, avoir un sexe en bouche est une sensation incomparable.

- Peut-être. Mais oserais-je ajouter que c’est votre regard voyeur, qui m’excitera le plus ? J’ai besoin de votre autorité, de votre présence féminine, de votre plaisir, ça me rend… invincible.

Laurent m’en sert plus encore que je le désirais. Ma chatte s’enflamme d’impatience à chacun de ses mots. J’imagine déjà ses belles lèvres charnues odieusement distendues par la verge raide, ses yeux mi-clos, des doigts robustes taquinant les couilles. Toutes ces évocations m’échauffent le ventre. Je ne peux plus attendre.

Je sors du véhicule pour m’installer derrière. Ce signal indique au partenaire qu’il peut nous rejoindre. L’inconnu se dirige vers nous d’un pas déterminé. Il est grand et bien fait, ce que je n’avais pas eu le loisir de remarquer. Beau programme ! Les deux compères formeront un couple à mon goût.

Le croyez-vous ? La rencontre entre les deux sbires est des plus touchantes. Tels des garçonnets introvertis, ils se saluent poliment, le regard rivé sur leurs chaussures. Puis Laurent se penche timidement vers la braguette de l’individu. Il en extrait une belle verge : longue, large, bien dure. Un modèle de pénis ! On ne pouvait rêver mieux pour une initiation, n’est-ce pas ? Dès les premiers instants, je suis épatée par la conviction avec laquelle mon favori endosse son nouveau rôle. Laurent sait qu’il n’a pas le droit à l’erreur. Oubliant ses inhibitions, il prend le membre imposant en bouche. Pas de coup de langue, ni de taquineries préliminaires, il va droit au but. Le gland rosé passe la barrière de ses lèvres, puis c’est toute la longueur du pénis monumental qui disparait dans les profondeurs de sa bouche accueillante. Seuls quelques centimètres débordent encore des commissures de ses lèvres que chatouille l’abondante toison pubienne du blondinet. « Belle entrée en matière », me dis-je. Le favori fait montre d’une gourmandise que je ne soupçonnais pas, et qui commence sérieusement à m’exciter. En signe d’encouragement, l’inconnu le gratifie d’un long râle de plaisir. Puis il enfouit une main dans les cheveux de Laurent pour contrôler la vitesse des va-et-vient, puis le contraint d’un coup sec à engloutir son manche jusqu’à la garde.

- Tu vas t’y coller à ma façon, lopette ! s’exclame le grand blond dans un sursaut de franchise.

Au même instant, il tourne vers moi un regard interrogateur, cherchant encouragement ou réprobation. Séduite pas son initiative, je hoche la tête pour lui signifier mon accord.

Dès qu’il sent la queue violer sa gorge, les dernières réserves de Laurent s’évanouissent pour laisser la place à un appétit vorace de véritable suceuse. Appliqué, il pompe goulûment la verge à la cadence que la poigne de son partenaire lui impose. Je devine, aux gémissements de l’inconnu, que la langue de Laurent donne aussi le meilleur d’elle-même, titillant et agaçant la base plissée du gland. Rien de bien étonnant, il a toujours été bon lécheur. Par souci, d’excellence, Laurent pense même à honorer régulièrement les testicules, qu’il traite avec presque autant de soin que le gland. Sa main ne chôme pas non plus, branlant le pénis à la base au rythme du massage de ses lèvres. De temps à autres, en bonne suceuse toujours insatiable, il sait enfoncer bien loin l’énorme queue au fond de sa gorge pour mener son partenaire au paroxysme du plaisir. Pour ma part, je n’ai jamais été autant stimulée par le spectacle de deux hommes ensemble. D’une main glissée sous ma jupe, je me frictionne énergétiquement le clitoris sans perdre une miette de leurs ébats. A force, mon sexe engorgé inonde mes cuisses. Un puissant orgasme me frappe sans prévenir quand l’inconnu se fait plus dominateur : raidi par le plaisir, il s’agrippe avec rage à la tignasse de Laurent. L’attirance que je ressens pour ce dernier explique en partie mon été d’excitation, mais je me délecte aussi de l’avoir si bien berné. Tout à l’heure sûr de lui, il est à présent rabaissé pour mon plus grand bonheur. Pourtant, Laurent n’est pas en reste. Le zèle qui guide ses lèvres dénonce le plaisir inavouable qu’il prend à ces opérations. Une suceuse est née. Combien de fois, en effet, le vois-je gober la queue jusqu’aux amygdales à s’en donner des haut-le-cœur, sans pour autant battre en retraite. 

On comprendra aisément qu’avec un tel partenaire, l’inconnu ne résiste pas longtemps. Déjà, les premiers spasmes de l’orgasme s’annoncent, et il jouit, le sexe lové dans la bouche de Laurent. C’est malheureusement le préservatif qui recueille sa semence, si bien que je reste sur ma faim. La gorge du favori aurait fait un réceptacle à foutre idéal. Et j’aurais tant voulu voir Laurent, les lèvres barbouillées de sperme, se pourlécher avec appétit jusqu’à effacer toute trace. Ce sera pour une autre fois. Pour l’instant, j’ai une autre idée en tête. Sans nous embarrasser de la forme, nous congédions l’inconnu, qui regagne son véhicule d’un pas chancelant. Puis, sans perdre une minute, nous remettons le contact : la belle application de mon favori a allumé en moi des désirs animaux qu’il faut satisfaire au plus vite.

Je commande à Laurent de nous conduire jusqu’à un petit chemin forestier de l’autre côté de l’étang. L’endroit est désert. Les phares allumés, je luis ordonne de sortir de la voiture avant de la rejoindre à l’extérieur. Le chant des oiseaux de nuit orchestre ma sortie.

A présent que j’ai assouvi mes pulsions voyeuristes, un appétit plus féminin me vrille le ventre. Sans réfléchir, je m’assois sur le capot pour profiter de la queue du favori, que j’arrache, superbe et bandant, de sa braguette.  Mon sexe moite, surexcité par les événements, n’a pas besoin de préliminaires : seule lui manque un présence oblongue massive. Lorsque sa verge puissante me traverse, j’éprouve une insigne volupté, comme une soudaine détente de tous les nerfs. D’un pied, je presse la croup de Laurent à une cadence étudiée pour lui indiquer le rythme qu’il doit adopter. Par moments, ses pulsions masculines reprennent le dessus, mais il me suffit de la rappeler à l’ordre d’un « Holà ! », comme on commande à un cheval, afin que tout rentre dans l’ordre. Puis, quand mes besoins se font plus impérieux, je l’autorise à s’emballer pour me mener vers l’orgasme à grands coups de reins.

Cependant, la jouissance passée, je ne suis pas tout à fait satisfaire. Il me décharger en lui. J’ordonne :

- Maintenant, à genoux, entre mes jambes !

Laurent obéit et s’apprête à me lécher, mais je l’arrête en ricanant :

- Tu rêves !  Je vais plutôt finir le boulot : tu n’as encore rien avalé, un comble pour une suceuse !

Comprenant mes projets, Laurent me présente sa bouche béante tel un calice. J’y déverse un remarquable jet d’urine. Une furieuse volupté, pareille à une seconde jouissance, m’emporte tandis que je me soulage dans sa gorge. Pourtant, je prends soin de marquer des pauses régulières afin qu’il avale tout sans s’étouffer et ne perde pas une goutte de l’élixir doré. Laurent boit avec une ferveur émouvante jusqu’à la dernière giclée du précieux liquide.

Sur le chemin de retour, je remarquai une fiche cartonnée posée sur le tableau de bord. Interpellée, j’interrogeai Laurent du regard. Il m’expliqua, non sans fierté :

- Le type m’a laissé sa carte de visite en partant.

-  C’est vraiment flatteur, il ne s’y est pas trompé ! rétorquai-je en me saisissant du document. J’y lus :

«  Loïc Floc’h
Aux Plaisirs de Paimpol
Restaurant »

- Formidable ! Je sais où nous allons dîner samedi soir. J’ai le sentiment que t’as pas encore goûté à toutes les spécialités bretonnes !

La voiture fendait la nuit. Je me souviens encore que son vrombissement ne parvenait pas  couvrir le rire, libre et heureux, qui montait de ma gorge.

 


Par dyonisos - Publié dans : Vacances de N. & dyonisos
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