Dimanche 7 février 7 07 /02 /Fév 18:00

10 janvier

C’est le dimanche soir que Claire me laisse me laver en enlevant la cage. Pour ma part, je souhaiterais ne jamais en sortir. Je trouve cela plus symbolique vis-à-vis de l’appartenance d’y rester confié. Mais il y a quand même une réalité d’odeur qui fait qu’il faut en sortir de temps en temps. Pas que je n’arrive pas à me laver efficacement dedans. Mais c’est les pipis de la journée qui sèchent contre le métal et finissent par donner une mauvaise odeur. Donc décager est nécessaire au moins pour récurer de fond en comble « l’instrument ».

Le premier dimanche tombait le 3 janvier. Je ne me suis pas inquiété de ne pas avoir le droit de sortir. Après tout cela ne faisait que 3 jours de cage. Allez donc pour 10 jours sans nettoyage. C’est limite, mais cela me va.

Mais ce dimanche soir quand c’était l’heure du coucher, je n’étais pas sorti de ma cage. C’est bizarre car c’est Claire qui gère cette partie et là elle n’a rien fait. C’est notre rituel et notre complicité du dimanche soir, après que les enfants soient endormis, souvent même à la fin du film de TF1 ou France 2. Mais là rien, Claire a enchaîné sur les Experts et je tournais à la maison comme un ours en cage…

Alors quand elle m’a rejoint au lit, je lui ai rappelé.

- Oui effectivement, tu pues en cage. Cela serait bien de permettre de la laver. Mais là je ne peux pas…

- Comment cela tu ne peux pas ? Tu m’ouvres, tu surveilles s’il le faut et en 10 minutes c’est fini. Paf : retour chaste en cage le mari…

- Non, je ne peux vraiment pas…

- Attends, comment cela ? Tu as décidé que j’y resterais 24/24 en 2016. En fait moi cela me dérange pas, mais il ne faudra pas venir me dire que cela pue !

- Non, tu pues déjà au bout de 10 jours et ta cage aurait bien besoin d’un lavage…

- Alors pourquoi tu ne m’ouvres pas ?

- Parce-que je n’ai plus la clé !

Il y a des révélations dans la vie qui vous mette sur le cul…

- Comment… comment cela, tu n’as plus la clé ?

- Emilie l’a emporté avec elle en partant…

L’homme étant toujours naïf, je crois d’abord à un accident… bien que je ne comprenne pas comment la clé a pu se glisser par inadvertance dans leurs bagages.

- Ah c’est une méprise Tu lui as bien sûr demandé de nous la renvoyer ?

- Non

- Alors tu vas le lui demander ?

- Non, tu ne comprends pas. Emilie est partie avec la clé parce que je lui ai confiée…

Là je vois un peu rouge.

- Tu as fait quoi ?

- J’ai donné la clé de ta cage à Emilie…

- Mais, quand ? Pourquoi ?

Là je suis à terre…

- Bon je vais commencer par le quand : c’était le 2 janvier quand tu es allé au cinéma avec Hervé revoir l’épisode 7 de Star Wars…

- Et ?

- Nous avons couché les enfants et nous sommes restés avec une bouteille de Chardonnay…

- Tu lui as vraiment donné ma clé ?

- Oui, je l’ai fait. Elle est repartie le 3 avec…

- Pourquoi ?

- Disons que l’on a pas mal déliré ce soir là entre filles. Tu n’imagines même ce que l’on peut se raconter sur nos doudous adorés, derrière votre dos. Disons que l’on a trouvé l’idée très marrante qu’Emilie récupère ta clé pour un moment… J’avais hâte de voir ta tête quand tu le saurais.

Qu’est-ce qu’elle me fait là ? Je me mets en colère.

- Mais tu es folle ma pauvre fille, complètement à l’ouest ! Comment peux-tu être stupide à ce point ? Là cela ne m’amuse plus du tout !

Et de fureur je vais chercher le coffret à combinaison de la clé de secours que je lance sur le lit.

- Allez ouvre ! Immédiatement !

Elle me regarde avec un de ses sourires espiègles, qui m’on fait craquer la première fois.

- Bien essayé Pierre, mais cela ne marche pas. Je ne connais pas la nouvelle combinaison. Emilie l’a changé : c’était plus sûr, pour être sûres que l’on irait jusqu’au bout de notre idée.

- Pour quoi ? Quelles foutues folles idées de filles, vous avez-pu avoir, pour lui donner la clé de la cage ?

- Tu as eu quoi comme idée quand tu as bandé devant elle ? Je lui ai demandé d’essayer juste avant curieux de ta réaction. Elle a dit top-là et elle la fait. C’est facile comme on peut être désinhibé avec un peu de champagne. Et bien, je n’ai pas été déçue du résultat !

Cela me coupe ma colère d’un coup, alors que je découvre que j’ai été piégé. C’est vrai aussi que je n’ai pas osé raconter ce qu’il s’est passé devant les toilettes… Je rougis d’une honte véritable et me sens piteux.

- Bon assez parlé, j’ai sommeil. Dodo maintenant. Il n’y a pas d’urgence après tout. Demain ton zizi sera toujours dans sa cage…

Claire se met sur la couverture et éteint la lumière de son côté. Sa façon à elle de mettre fin à la discussion. Elle me laisse seule face à mon désarroi et aux questions. J’hésite un moment à moment à lancer une dispute mémorable. Mais à quoi bon ? Cela me défoulera à chaud et je serais puni à froid par la bonne copine Emilie qui saura tout et ne me rendra pas plus la clé…

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Par dyonisos - Publié dans : Petits contes D/S
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