Vendredi 29 avril 5 29 /04 /Avr 19:16

4 mars

Le soir même de notre retour, une fois la voiture déchargée et les enfants couchés, je me mets à l’ordinateur du bureau pour écrire pour Claire, mon cul encore un peu douloureux en rappel.

J’y fais face à l’angoisse de la page vide pour sa Maîtresse, en soumis en manque d’inspiration. Peut-être suis-je aussi un peu impressionné, allez savoir. Je commence sur une idée que j’efface avant d’en choisir une autre : décrire du point de vue la « leçon » reçue chez mes parents… 

Au bout d’une heure après plein de repentirs et de mal-à-l’aise, j’arrive difficilement à 10 lignes sur l’écran :

Madame,

Je vous remercie de l’éducation donnée et reçue ce matin dans ma chambre d’adolescent. Il est effectivement humiliant et cuisant d’y recevoir vos traitements, donc je pense avoir compris l’intention. Je n’ai définitivement pas aimé me retrouver coucher au travers de vos genoux pour recevoir, dans ces conditions, une fessée. Je n’ai pas pris de plaisir à me faire sodomiser sur le lit et ai eu peur d’y être découvert en mauvaise posture. Je vous remercie encore de vos actions d’éducation et j’essayerai à l’avenir de mériter l’attention que vous voulez bien me porter.

Votre dévoué soumis en repentance

- C’est tout ? Que veux-tu que je tire de cela en tant que Maîtresse ? Tu dis que tu n’as pas aimé. Pourquoi ? Qu’est-ce qui te dérangeait ? Qu’est-ce qui se passait dans ta tête ? Je suis déçue : tu étais définitivement plus bavard et ouvert quand tu écrivais à Emilie !

Maîtresse Claire me fait part en live de sa déception un peu jalouse et je n’encaisse pas très bien. Je relis le malheureux texte que j’ai laborieusement tapé et c’est vrai, elle a raison, c’est lamentable de pauvreté ! 

- Qu’est-ce qui ne va pas ? Tu rechignes à te confier à ta Maîtresse de femme ?

- Non je le veux de tout mon être. Mais je n’y arrive pas. Je ne me sens pas dans l’état d’esprit où les mots me viennent tout seuls… et je ne sais pas trop de quoi parler… ce que tu attends… je suis si désolé…

- J’attends que tu te livres entièrement à moi en confiance. Comment puis-je t’aider ?

- Cela serait mieux si je le faisais nu et avec mon collier autour du cou. Et si tu m’imposais d’écrire à la main… à l’ancienne… cela m’empêcherait de vouloir tout le temps recommencer…

- Si tu as en encore besoin pour mieux te livrer, pourquoi pas ? Mais il faut que tu comprennes que tout cela va devoir disparaître pour la phase suivante si tu t’y décides. Le contrat D/S que je te propose est ancré dans la réalité. Pour réussir, nous n’avons besoin que tu apprennes à devenir dépendant et obéissant. Pour cela, pas besoin de tout ce folklore BDSM que tu traînes. Je suis prête à mettre mon petit mari en soumission pas en esclavage. Quand je te demanderai de te mettre nu, il y aura forcément une raison pratique pour cela. Quand je sortirai la cravache, c’est que tu auras fauté et que tu devras en être puni. Aucune intention érotique ou sexuelle à cela. Juste les coups secs que tu apprendras à détester, qui seront ni excitants, ni plaisants pour aucun de nous deux, comme ceux de ce matin. J’ai lu que certaines femmes, pour faire apprendre la différence à leur soumis, les font éjaculer juste avant pour les fustiger pendant la période réfractaire asexuelle. Devrai-je aller jusqu’à là ?

J’en frémis par anticipation. Cela doit être effectivement très dur, l’excitation envolée. Après une éjaculation gâchée par le fait qu’elle est destinée à rendre la suite plus dure à supporter. 

- Tout le reste de ce que tu appelles « ta » soumission, n’est en fait qu’un immense jeu de rôle où l’un s’excite à être l’esclave bafoué en permanence et l’autre la vilaine petite Maîtresse sadique. Je ne dis pas que nous ne pourrons pas faire cela de temps en temps, pour le fun, mais il faut voir plutôt cela comme une récompense vu comment je constate que la réalisation de tes fantasmes depuis tant d’année t’apporte d’excitation. Ma domination devra être d’abord réelle, pas ludique. Attends-toi à y ressentir plus au départ l’ennui et la tristesse de voir ta liberté disparaître, avant que tu atteignes une nouvelle sérénité heureuse dans ton statut de partie soumise du couple…

Claire vient m’embrasser les lèvres d’un langoureux baiser d’encouragement qui me redonne de l’entrain. Je sais qu’il ne peut en être autrement, si nous choisissons cette voie, qui autant elle me fascine, me fait peur...

- Donc avant d’essayer de construire autre chose ensemble, si tu te décides d’essayer, il va falloir te « purger » de toute l’imaginerie SM que tu as pu accumulée depuis des années et que tu as transformée en fantasmes.

- Comment cela me « purger » ?

- Te faire vivre tant et tant de fantaisies fantasmées, que tu as en finisses déboussolé et finalement écœuré, que tu n’aspires plus qu’à revenir à une vie calme et simple : Madame commande et Monsieur obéit.

C’est un de ces moments où Claire me terrifie dans la compréhension de mes mécanismes sous-jacents. Je n’ai qu’une envie, lui demander quand et comment ? Mais je me restreins car j’ai la sensation que ce n’est pas le moment. Je la laisse à la place continuer, pour voir jusqu’où elle a prévu de se dévoiler. Car plus que jamais, et dans le respect  pour l’intelligence situationnelle de ma Claire qui monte de plus en plus chaque jour, je la laisse gérer. Et ne pas savoir est finalement pas si dur que cela.

- Oui le moment de la purge nécessaire viendra. Tu sauras quand tu y seras. Mais pour l’instant tu as tes devoirs à faire. Ce soir, il est trop tard. Je préparerai un poste d’écriture de soumis pour toi demain, puisque tu ne sais pas encore t’en dépêtrer sans.  Allez c’est l’heure d’aller nous coucher et oui j’oubliais, comme ton comportement m’a déplu, demain tu seras puni avant de te mettre à ta page d’écriture.

Le lendemain soir : je me retrouve nu avec mon collier devant Maîtresse Claire. Je tremble un peu devant le paddle qu’elle tient en main.

- Pas envie d’aller en bas. Couche-toi en travers le dossier du fauteuil et ne fais pas de bruit pour aller réveiller les enfants !

Sa voix est comme à son habitude autoritaire quand elle va fesser son homme. Je suis humilié et troublé d’être puni à la volée là au cœur de notre maison et pas dans un lieu un peu isolé. Sa main s’impose sur mon cou pour me faire courber l’échine et y reste en contrôle tout le long des 10 coups secs que je reçois, heureusement pas trop appuyés, sans doute pour que j’arrive à retenir mes cris.

- Humm très joli cul rouge. J’adore voir le résultat esthétique de mes actions. Allez dans ton alcôve d’écriture !

Claire me mène à l’entrée du placard sous l’escalier. Elle y a installé la table d’enfant que nous avons avec sa petite chaise, recouverte du paillasson de l’entrée qui me fait grimacer. Un cahier d’écolier m’attend sur la table avec un stylo plume. Claire sait que je n’aime écrire à l’encre et je vois cela comme une petite taquinerie. Sans un mot, j’’installe mes fesses sur les poils désagréables du paillasson.

- Je t’ai laissé le sujet de réflexion du jour. Cela canalisera tes réflexions et permettra enfin d’avancer.

Je suis surpris de me retrouver enfermé à clé dans le placard. Sur la première page du cahier, je lis le  « sujet » écrit à l’encre rouge : 

RESSENTIS EN CAGE : appartenance, contrainte, contrôle de la sexualité, fierté…

Le sujet m’inspire et je m’y attèle tout de suite. Quand Claire vient me rechercher, j’ai rempli 4 pages du cahier au stylo plume, quasiment d’une traite. Je suis un peu surpris que 2 heures viennent de passer !

Claire a cette fois un sourire de satisfaction.

- Va te coucher maintenant mon Amour. Je te rejoindrai plus tard, le temps d’étudier ta prose du soir.

Et cela est ainsi tous les jours à suivre. Je passe de une à deux heures à remplir mes « devoirs » du soir. Mes réponses sont fouillées et autopsiées par une Maîtresse de femme qui veut que son mari soumis n’est plus aucune part d’ombre pour elle. Je perçois une certaine cohérence à la suite des sujets imposés. La cage, le collier avant d’être interrogé, 3 jours de suite sur mes goûts et craintes  en termes de pratiques BDSM, celles-là précisément dont Claire veut me faire oublier la nécessité…

- Vous êtes d’ailleurs bizarres vous les hommes. Vous adorez ouvrir en virilité votre grande gueule. Mais quand il s’agit de parler de choses plus intimes, il n’y a plus que des moines voués au silence éternel. Vous avez besoin de passer par l’écrit pour vous livrer. Et tu n’es, semble-t-il, par le seul petit mâle dans ce cas.

Car c’est ce que recherche une Maîtresse en préparation : tout connaître de penchants et décrypter la clé de mon esprit compliqué. Certains verraient cela comme une sorte de viol, mais pas moi. Cela fait du bien de partager avec son amour, tous ces excitations tordues et fantasmes, que d’habitude on cache minutieusement aux yeux du monde, même au sein d’un couple.  Là tout y passe, toutes ces pratiques que l’Homme inventif des plaisirs de sa sexualité a développées, même les plus taboues. Certaines me fascinent, d’autres me font peur, mais Claire ne me laisse garder silence sur aucune. Et elle s’impose de me répondre si bien que ces échanges deviennent passionnants. Je suis même surpris de certains de ses envies que je n’aurais jamais pu imaginer, et qui quelque part donnent un frisson dans le sexe et le dos. Lesquels, me diriez-vous ? Laissez-nous garder cette intimité pour nous seuls.

- Ne crois pas cependant que tu es devant un catalogue où tu seras en droit de tout obtenir.  Même si je crois qu’il sera nécessaire que je t’offre ces espaces de défoulement doux-amers, ils seront rares et plutôt soit offert comme récompense, soit utilisé – pour ce que tu repousses – comme un moyen de prendre encore plus le pouvoir sur toi en te les imposant. Moi, je n’ai à ce stade aucune inhibition définitive qui pourrait me faire dire : « Ne t’inquiète pas, Pierre : tu n’auras jamais à les subir ». C’est aussi une conséquence que dans un mode de couple D/S, la femme finalement décide seule finalement ce qui est acceptable…

Le plan de Claire, qui se révèle beaucoup plus organisé, que je l’ai cru à l’abord est en marche. Je sais - et elle sait - que dans ces conditions de stimuli incessants, je vais « signer » avec un enthousiasme plein d’excitation, ma première période de test de 6 mois. Le vrai tournant de vie sera au bout de ces 6 premiers mois, où j’ai confiance que Claire me laissera librement choisir.

Une autre pierre à l’édifice est mise en place en parallèle et je ne l’ai pas compris tout de suite. J’appellerais cela un lent assèchement des sens. Dans notre vie de famille, il n’y a finalement que dans notre chambre et le lit, que notre intimité est la plus forte. Et là il y a eu un ensemble de changements notables. Claire qui avait l’habitude de dormir nue sous une nuisette où ma main ou ma langue venait naturellement se glisser, est devenue « Fort Knox » avec un sage pyjama très serré quand elle finit par me rejoindre le soir. J’ai bien essayé de forcer la protection jusqu’à la culotte de coton blanc (!), mais Claire m’a renvoyé dans mon coin du lit.

- Non bas les pattes ! Le plaisir c’est quand ta Maîtresse en a envie, non quand toi tu le veux, même si être en cage te parait une contribution suffisante !

J’en suis sur le cul de me voir repousser ainsi. D’autant que Claire met un soin particulier à ce que je la vois plus nue. Elle se déshabille le soir après que je sois envoyé au lit et s’enferme le matin dans la salle de bain.

Ce qui ne veut pas dire que toute sexualité est arrêtée. Elle m’a sodomisé 2 fois supplémentaires cette semaine, mais reste maintenant habillée pour me prendre au gode ceinture. Et les soirs ou surtout les matins où elle est en envie, elle me met au travail entre ses cuisses, aveuglé par un épais bandeau et depuis peu privé d’odeur par un serre-nez de piscine et d’ouïe par des boules quies. 

C’est très déstabilisant et donc envoûtant pour mon esprit compliqué, de la sucer dans ces conditions. Comme un homme à demi amputé… la langue réduite à l’état de sex toy…

- Mais non que vas-tu inventer là ? C’est juste une façon de t’éduquer à mon goût intime pour que tu apprennes les nuances dans la progression de mon plaisir, que tu en deviennes aussi complètement drogué. Je n’ai rien inventé. J’ai juste repris une méthode d’éducation – ou de dressage – si tu préfères, qui me plaît beaucoup. Car je ne suis pas dupe, passer en mode D/S  du couple, rendra les plaisirs de queue plus rares, sauf à prendre un amant, ce que je ne conçois pas. Cela pourrait être un obstacle, si j’en n’étais pas à une période de ma vie sexuelle où je préfère de loin l’habilité des doigts et la douceur de la langue. Mais en faisant quand même un sacrifice partiel de queue, je suis en droit de vouloir obtenir un petit suceur parfait, dans la durée et la garantie à 100% de l’orgasme final. Et là tu as encore, mon nounours, quelques petits progrès à faire…

Je n’ai pas encore dit oui que déjà mon éducation a commencé. Et finalement, cela me plait.

dyonisos


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Par dyonisos - Publié dans : Petits contes D/S
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Chronique des jeux BDSM d'un couple : Elle Dominante et lui soumis. Maîtresse N. et dyonisos.

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