Il y a une constance dans cette soirée : je reste à 4 pattes et aveuglé, là dans le salon aux pieds de ma Maîtresse.
Point de gamelle du fauve, Maîtresse N. a décidé que nous allions jouer à un nouveau petit jeu...
- Cela s'appelle : devine ce que je donne à manger à MON dyonisos. A chaque mauvaise réponse, tu gagnes un coup et la chance d'en redonner une autre. Nous ne passerons à la dégustation suivante que quand tu auras trouvé la précédente...
Le jeu est intéressant, mais aie ! J'ai peur de ne pas être du tout à la hauteur, voir même d'être eu et dégouté, tant il est vrai que Maîtresse a l'avantage de vivre avec ce qui lui sert pour le moment de chose, depuis des années, et donc de connaître ses goûts et dégoûts.
Ne rien voir est aussi un handicap déstabilisant qui me livre, désarmé, à ma Maîtresse. Il me faut donc une sacrée dose de courage pour me laisser aller et obéir docilement. Heureusement Maîtresse N. est très directive et me maintient étroitement sous sa coupe.
- Ouvre la bouche !
J'ouvre et je me vois mettre dans le palais un premier "machin"...
- Ferme la bouche !
Je referme sur la chose inconnue, peut être immonde, les papilles déjà en alerte...
- Mâche !
Le goût du premier machin m'est connu. Je sais... un radis !
- Beep, mauvaise réponse. 1 coup !
Comment cela, mauvaise réponse ?!? ... oui que je suis con, c'est évidememnt une carotte !
- Oui. Mais tu aurais pu trouver tout de suite, allez au suivant...
Et des suivants, il y en a beaucoup. Je tremble à chaque nouvelle intromission toujours avec le même rituel. Je compense mon peu de connaissance gustative, par une attention aigüe au temps de préparation entre "mets", l'appel à ma mémoire de ce que N. a pu probablement acheter et l'analyse des maigres indices...
Mais je me trompe si souvent... Les réponses doivent être précises et complètes. Je me fais avoir sur le toast, passé du pain de mie au blinis. Je suis bon sur le tarama mais j'hésite longuement sur ce machin au wasabi. Ma bouche s'ouvre, ma bouche se ferme. Et mon compteur d'erreur s'aggrave : 17 au total quand j'ai fini la première partie de mon "repas"...
- Passons au plat de résistance...
Je suis autorisé à quitter ma position à 4 pattes pour être sur mes genoux, "tes fesses contre tes talons". Le bandeau m'est laissé. La position m'est inconfortable : je décide de désobéir un peu et pose finalement mon popotin sur le sol. Maîtresse N. me laisse faire et se moque de ma "souplesse perdue, si du moins elle a été un jour là..."
- Tiens.
Une gamelle m'est tendue que je prends avec méfiance...
- Bien sûr aucun couvert : avec tes doigts seulement ! Et sois content, cela aurait pu être que ta bouche...
Pas sûr que cela me rassure : cela sent le piège infâme. Je pars à la découverte de ma gamelle du bout des doigts... C'est froid, gluant et visqueux. Aie ! Je prends tout mon courage pour avaler un premier morceau, cela sent la marée et me révulse immédiatement avec des hauts de coeur qui me gagnent...
- Mais qu'est-ce qu'il peut être con ! Allez enlève ton bâillon et regarde...
Je me dépêche de le faire.
- Oui un innocent tartare de saumon fumé. Aucun problème, tu aimes...
Mais qu'est-ce-qu'on peut avoir peur de son ombre !
Maîtresse N. me regarde tranquillement finir ma gamelle avant de me servir un grand verre d'eau que je bois avec plaisir. Je suis bien en soumis nu à ses pieds. Je passerais bien la soirée ainsi...
Mais mon bonheur est de courte durée. Je suis saisi par la rudesse de la décision qui tombe...
- Tu ne crois quand même pas que tu vas rester ainsi. Tu es là pour en chier. A 4 pattes, dyonisos !
Je suis de nouveau aveuglé et tiré, plus qu'emmené, vers le couloir et "ma" barre. Je n'ai rien vu venir et je suis pris à froid. En un tour de main experte, je suis enchainé, cette fois les menottes prises sur mes deux poignets, le tout bien cadenassé pour ne laisser aucun espoir de s'échapper... Et en plus, Maîtresse rajoute une couche de torture psychologique avant de me quitter !
- Tu vas m'attendre là pendant que je regarde les derniers épisodes de ma série...
Aie ! Un épisode c'est 40 minutes, deux 1h20, trois ? Je ne suis pas sûr de pouvoir tenir... une vague de désespoir me submerge. Je me sens terriblement sous la coupe de ma Dame version dominante, sans peur et sans pitié.
La maison est désespérémment silencieuse. Je n'entends pas la télévision, je n'ai aucun repère du temps qui passe. Et déjà dès les premières minutes, je trouve l'attente trop longue. Oui dominé, complètement dominé.
Je tente le coup d'oeil hors du bandeau. Maîtresse a laissé la porte du couloir ouverte. Le jour est entre chien et loup. Je n'arrive pas à lire l'heure sur la pendule en travers. Je remets le bandeau avant de recommencer ce qu'il me semble être un moment suffisamment long plus tard : rien n'a changé ! Putain, cela va être comme une nuit d'insomnie... Longue et chiante.
J'ai déjà froid et le silence me pèse alors je commence à chanter et à danser sous ma barre. Au moins je fais quelque chose... Une chanson puis une autre et encore une autre. J'ai de nouveau chaud mais un nouveau problème arrive : une envie de pisser qui monte. Dans la vie normale, cela serait rien, mais là cela devient un BIG problème ! Et si je n'arrivais pas à tenir, jusqu'à son retour ? Et si je pissais là directement sur le carrelage ? Cela m'obnubile tant...
Alors je chante et danse, encore et encore. Pour oublier l'attente, pour oublier la vessie, pour oublier l'ennui... coincé dans mon couloir.
Et à un moment une chose inattendue se produit !
Un crac et mes mains qui descendent de quelques centimètres... J'arrête étonné de danser et de chanter... Que c'est-il passé ?
Et là je comprends : je viens de faire glisser la barre hors de ses supports à force d'avoir bougé dessous.
MIRACLE !!!!!
Me voilà libre pour échapper à mon réduit. Mais je garde mes mains menottées emportant ridiculement dans mes paumes une grande longueur de chaines maintenant inutiles. Je me dépêché d'aller taquiner ma Dame...
- Mais ??? Que ??? qu'est-ce que tu fais-là toi ???
Je regarde l'avancée de sa série. C'est la fin de l'épisode. Donc cela faisait quasiment une heure que j'étais enfermé...
dyonisos
Chronique des jeux BDSM d'un couple : Elle Dominante et lui soumis. Maîtresse N. et dyonisos.
Page officielle du Ruban Bleu |
Dungeon furniture MAJ Juillet 2010
Cabinet de dessins
Index
Liste de nos pratiques - Index thématique
Carnet de punitions et discipline
Centre de ressources BDSM
Calendrier de l'Avent
Projets SM
Projet #0 : le Tribunal de la Reine (logiciels de punition,...) | |
Projet #1 : la Trayeuse de Soumis | |
Projet #2 : la Box | |
Projet #3 : la Cage de Dressage du Toutou | |
|
Projet #4 : le Grainetier |
Coups de coeur HI-TECH
DL2000 - Système de dressage de soumis
Fond Of Writing - logiciel de dressage
Histoires SM persos
Les 40 ans de David
Le domaine 11000ème visite
Petits contes D/S
et l'Humour SM perso
1 visiteur(s) en ligne
Félicitations transmises à Maîtresse N. !
voila un jeu fort interessant qui pourait menner tres loin les soumis que nous somme car l'on peut l'imaginer a toute les sauces mais je suis quand meme surpris que toi un epicurien reconnu ce soit trompé si souvantet ce meme avec les yeux bandé quoi que il valait peut etre mieux que ce soit tes yeux qui soient bandé et non une autre partie de toi lol (trop facil celle là ) ..
en tout cas l on trouve là une maitresse fort avenante et tres attentionnée a son soumis ainsi que tres imaginative pour notre plaisir de lecteur et de son dyonisos de soumis (enfin j espere pour lui) bravo Madame remarqué avec un grand M car vous me voyez admiratif et presque envieux si je n avais un clone de vous a la maison bien que dans un registre differant de vous .
amitié Yanode
Lq suite finalemet tu la connais...faute des bugs de l'hébergeur de ce blog...
Pour l'épicuien, il te faut savoir que Madame qui le sait a été très exigeante et a rejeté toute réponse imparfaite... J'ai subi sa règle du jeu..
Oui je suis d'accord : j'avais droit à une Maîtresse en grande forme qui a apprécié a posterio ton commentaire d'admiration... Elle a presque craint en te liasant que tu essuies en répresailles les réactions de ta Dame Flo...
amitié, dyonisos
voila un jeux que j imaginerai bien legerement differant goute moi cette pisse et dit moi a qui elle est si tu pred tu n auras que cela a boir de toute la journée ..et bien sur degustation a l aveugle .
fini de rire la ,l ami je te trouve encore bien rebel surtout que la ta douce maitresse elle semble tres determinée a jouer et jouir te son soumis ,je remarque quand meme que l'on a tous les meme paradox quand la maitresse s occupe de nous directement , martinet , cravache l'on ne veux qu une chose que cela s arrete et la aussitot si elle nous lache et nous abadone pour vaquer a d autre occupation aussi l on trouve le temps bien long et le pire c est que c est la le plus dur a suporter LOL .
Meme si c est acsidentel ta subite liberation moi m aurait plutot fait peur que de crirer au miracle ..mai scela la suite nous le dira , en tout cas Madame semble bien s amuser et c est la une chose importante vivement la suite lol ...
amitié Yanode
Allez je m'y remets. J'ai un peu déconnecté du blog ces derniers jours... Alors oui le bandeau change beaucoup de choses comme tu sais, comme te faire craindre la plus banale des carresses ! Après tu évoques le recycle URO qui est l'épreuve de marathon du BDSM conjugal... Tu n'y es pas passée depuis combien de temps toi ? Cela me semble une antiquité de blog.. Maîtresse était joueuse ce jour là, que veux-tu... et je te suis complètement qu'il n'y a pire en soumission que n'avoir rien de plus à endurer qu'attendre ! Une vraie torture...
amitié, dyonisos
Ce qui est sympa avec ce récit, c'est que l'on se croirait en plein dans un de tes romans. Le récit est perfect (comme d'hab) et y a un zest de suspense. A chaque fois on se dit : mais que va-t'il se produire ?
Et de nous demander ce qui, effectivement, va se passer car on doute fort que ta belle apprécie que tu viennes l'ennuyer pendant qu'elle regarde sa série tv.
Mille doux bisous, l'ami !
Oh ne vous moquez pas. Je suis à la base un carnassier, et j'ai une Dame très exigeante que veut une réponse exacte... Merci pour tes remarques sur le style. Sans doute le résultat d'années d'écriture pour le blog et les récits. C'est même la même remarque que je me faisais que finalement il n'y plus beaucoup de différences entre la fiction et le réel, du moins dans l'écriture. Sauf que moi je sais ce que j'ai vécu... C'est peut-être aussi l'expérience de N. qui sait maintenant rendre les choses aussi denses que dans mes fictions... Je lui tire mon chapeau publiquement... (après l'avoir fait en privé).
Et non j'ai su être discret et je ne l'ai pas ennuyé pendant sa série. Mais elle ne m'a cependant pas oublié pour me servir son "final"...
Bisous
dyonisos
amitié Yanode
Transmis à Madame