Notre couple a définitivement 2 visages, le vanille comme Monsieur et Madame tout le monde, et le sombre des jeux des parents définitivement pas sages. En fait plus que le couple, qui reste constant, c'est notre sexualité qui varie selon l'humeur du moment et nos envies. Bien que tout cela ne soit pas aussi net : il y a évidemment une quantité infinie de nuances entre ces 2 extrêmes. Et parfois, la part sombre déborde de la simple sexualité du couple et s'invite en dehors de la chambre (pas physiquement mais métaphoriquement), mais ceci n'est pas le sujet ici.
Nous avons une grande expérience de notre sexualité sombre, maintenant. Elle demande beaucoup plus d'énergie à mettre en branle et beaucoup plus de temps qu'un coït vanille. Car elle joue de la durée comme élément fondamental. Et ce n'est pas la seule différence : elle est plus intellectuelle et se traduit chez moi par un ressenti différent, plus féminin peut-être. Plus de bite au vent, mais une petite chose qui mouille recroquevillée son plaisir sans arrêt. C'est toujours un étonnement renouvelé pour Maîtresse N. de me voir ainsi.
Le temps de liberté sans page envahissant, est la chose rare à trouver. Nos chérubins sont dans le milieu de l'enfance, suffisamment grands pour ne plus se coucher tôt et pas encore assez pour nous débarrasser le terrain de jeu. Encore quelques années à attendre... Nous sommes donc condamnés comme beaucoup à trouver le moment propice où nous aurons le temps et l'envie.
Nous avons eu quelques jours de temps dégagé de la présence des pages dont - oh joie - une journée quasi complète. Nous avions des envies du retour de Marguerite, en robe, talons et petite culottes, au service de sa "méchante" patronne. Nous nous attelons donc à préparer notre moment de jeu. Je vais d'abord docilement me raser le service trois-pièce à nu (il en avait besoin !). Je ne retrouve pas la clé de la cage de métal, allons donc pour une vieille cage en plastique. La robe prévue ne rentre pas ? Tant pis cela sera la jupe. Les armes, fouet, cravaches et godes sont sorties... On va voir ce qu'on va voir !
Avant même d'être habillé en Marguerite, N. me met d'autorité la langue entre ses cuisses... Cela me perturbe, je n'y suis pas vraiment, pas encore dans cet état d'esprit de soumission obéissante et dévouée. Ma langue est paresseuse et finalement j'arrête de mon propre chef... Non je n'y suis pas du tout, ni ma belle d'ailleurs. C'est à quoi je pense en regardant la télévision nu avec ma cage de plastique sur le canapé. Non finalement, j'ai envie d'autre chose. Un encastrement torride dans ma belle...
Je la rejoins donc. Son envie a cheminé de son côté : elle finit de se transformer en panthère noire, ayant retrouvé une vieille combinaison de résille au fond d'une de nos boîtes à malice. Elle me fait envie, je lui fais envie... Le temps d'un échange de regards, et hop le cadenas plastique de la cage est coupé. Et nous voilà partis pour une superbe chevauchée...
C'est bien ce que je disais, il faut le moment et l'envie en même temps... Là nous avions finalement envie d'une autre chose aussi agréable...
Le problème est que finalement les jours suivants, l'envie nous est revenue mais que nous n'avions plus le moment disponible. Des fois, nous avons l'impression de devenir chèvres...
La maison s'est finalement en partie repeuplée, nous laissant sur notre faim inassouvie... Dommage ! C'est un peu ça le problème, les moments de liberté étant rares, peut-être que nous voulons trop en profiter à tout prix même si l'envie n'est pas encore là ?
Mais heureusement il y a un Dieu bienveillant sur terre. Alors que tout semblait perdu, un miracle est arrivé. Une invitation inattendue pour notre page à aller passer la nuit chez un copain.
Là on se regarde N. et moi et nous comprenons que nous avons enfin le moment et l'envie.
dyonisos
