Dans l’eau pècheresse, il n’y a pour l’instant que les hommes cette nuit. E. a promis de nous y rejoindre mais j’ai comme un doute. Je me suis complètement rasé le sexe ce matin en éradiquant des mois de laisser-aller. Je l’ai fait surtout parce que hier à l’apéritif excité, les filles ont arraché à T. la promesse qu’il le fasse pour ce soir. Alors j’ai rajouté qu’en solidarité, je le faisais moi aussi. Mais lui n’a pas tenu son engagement. Ses tendres poils de naissance sont toujours là à faire un nid douillet à l’oiseau toujours recroquevillé. N. m’a commenté le geste manqué après coup :
- Il n’a pas rebondi sur notre demande. Il aurait pu demander que l’on fasse tous la même chose ou et que E. ou moi vienne lui faire très érotiquement, avec une magnifique pipe au bout. Mais non, il bride tous ses fantasmes et n’ose pas demander !
Juste remarque qui fait écho à ce qu’il me dit dans l’eau des possibles ce soir, alors que nous attendons encore la troisième larronne. Je passe sur le « moi quand je veux pas, je ne bande pas ». Je ne comprends pas où il veut en venir ainsi. Si je ne bande pas dur moi en ces moments affriolants, c’est que les émotions viennent perturber la fonction érectile, qui a été toujours complexe chez moi comme l’éjaculation. Les premières fois, je n’ai jamais réussi à être totalement au garde à vous. Mais il a aussi l’héritage de nos jeux d’adultes avec N. qui m’a ouvert sur d’autres formes de plaisir, sur d’autres caresses érogènes, que j’ai peu à peu acceptées puis appréciés. Et je n’ai plus besoin de bander et pénétrer pour prendre mon pied. Mon ami semble loin d’être de cette acceptation.
- J’aurais besoin que l’on me dise que tout est open et là je banderais. Mais on ne me le dit pas, alors je contrôle mon érection. Mais j’aime faire plaisir !
Je pense que sa remarque est plus destinée à lui-même qu’à moi. Je sais qu’il n’aime pas l’inconnu et le risque, ce que j’ai fait le premier soir avec sa femme. Je ne savais pas justement si elle était « open ». Mais l’ouverture une fois gagnée en est plus que délicieuse. N. me disait l’autre jour, qui si elle ne l’avait pas demandé à T. de descendre ses mains plus bas et encore plus bas, il en serait encore à lui masser le cuir chevelu ! Comment peut-il dire que ce n’est pas ouvert, après des invitations comme celle-ci ? Etrange esprit de l’homme… qui a du mal à s’adapter.
E. se fait toujours attendre comme l’arlésienne que l’on ne voit jamais. Il me dit qu’elle ne viendra pas, qu’elle a peur de se retrouver avec deux mâles en rut. N., de toute façon, a passé son tour pour ce soir, trop fatiguée de sa nuit sous mes doigts.
Je regarde son corps nu. Son zizi recroquevillé est tout mignon à gentiment se reposer sur son nid de couilles détendues et petit duvet fin. Il est peut être tant de lui dire jusqu’où va mon ouverture à moi. Difficile moment de vérité qui aurait fini de toute façon par sortir un jour ou l’autre. Quand on joue avec le feu, on apprend à aimer le feu. Je lui dis, je lui bafouille plutôt, sans doute légèrement rougissant, que mon ouverture à moi, que ma notion d’échange l’inclut lui aussi en tant qu’homme et Mâle. Voilà alea jacta est, j’ai franchi mon Rubicon personnel.
Il ne dit rien. Je regarde avec envie son sexe et j’ose ma main. Point de rebuffade de sa part, ni de sursaut. Sa peau est fine et douce. Je décris le contour de ses testicules dans leur sac détendu. Je suis les plis et remonte vers la hampe rétractée, que je presse délicatement entre deux doigts. J’aime le moelleux de son pénis.
- Va-s-y mais tu ne feras pas ne bander pas. Quand j’ai décidé je ne bande pas !
Toujours la même rengaine que je préfère ignorer. Moi ce que je vois c’est que je caresse le sexe d’un autre et qu’il ne se refuse pas et cela me suffit. Je suis bien dans ce geste hors du temps. Je me demande à quoi son phallus ressemble en pleine érection. A demi érigé, il s’effile vers le haut, comme je l’ai déjà constaté.
Non impossible d’obtenir même un début d’érection, c’est complètement bloqué à l’état rikiki. Je redescends les doigts sur le paquet et fait rouler délicatement ses boules sous la peau de longues et intenses minutes. Il ne dit plus rien, mais ne se refuse pas à ma caresse langoureuse, sa tête légèrement en arrière… Je donnerais cher pour savoir ce qu’il se passe dans sa tête à ce moment-là…
Puis tout s’arrête quand la première porte du sas du spa s’ouvre. Les filles reviennent. Surpris, il m’enlève vite – presque paniqué - ma main de sur son sexe. Les filles sont déjà devant nous et nous racontent leurs difficultés à coucher tout notre petit monde. Nous les invitons à venir nous rejoindre. Elles refusent déjà trop tard. Nous nous relevons prêts à quitter l’eau, mais N. a une idée derrière la tête et vient me prendre le sexe dans sa bouche. Aurait-elle l’idée de nous partager au sortir de l’eau en bouche avec E. ? Mais la manœuvre ne prend pas, E. sans doute trop crevée…
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Chronique des jeux BDSM d'un couple : Elle Dominante et lui soumis. Maîtresse N. et dyonisos.
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