Pour compléter le précédent article, je vous livre l'histoire d''A.L. Enterprises, Inc la boîte de Frank & Doris Miller, le fabriquant des CB2000, 3000, 6000 raconté dans un article du The Salt Lake Tribune en 2008.

Mettre la luxure sous verrou - Le business de la chasteté masculine s'épanouit à Price dans l'Utah

L'entreprise a débuté à Las Vegas. Pas de surprise là-bas, compte tenu de l'extravagance de la ville.

Mais le fait que l'entreprise est en plein essor dans une ville d'hommes virils comme Price dans l'Utah, est un peu choquant.

Car c'est, tenez vous bien, une entreprise Internet qui vend des produits pour la chasteté masculine.

Gaines en plastique. En quatre tailles. La plupart sont en plastique transparent, mais certaines sont noires. Une est même en rose fluo. Tous les produits sont conçus pour garder un homme chaste. Des petits systèmes de verrouillage assurent cela.

«Cela énervent certaine personnes, qui pensent que c'est inacceptable : je ne peux pas croire qu'ils en vendent beaucoup ", déclare Carla Tryon, un des six employés de A.L. Enterprises, qui occupe un immeuble quelconque sur l'avenue Carbon à Price.

Mais nous en vendons, dit Doris Miller, 65 ans, qui est la propriétaire de l'entreprise avec son mari, Frank. Il est arrivé avec cette idée après en avoir assez de voir certains collègues de travail devenir de vrais dragueurs fous pendant leurs voyages d'affaires.

Je ne peux pas vous dire combien sont encagés , dit-elle, mais je peux vous dire des milliers et des milliers d'hommes portent ce système.

Pas à Price, sans doute. Mais en Europe? Certainement, certainement.

«Nos produits sont vendus partout dans le monde", a déclaré Annette Bigelow, adjointe administrative d'AL ENTERPRISES, citant des relations d'affaires avec plus de 70 grossistes du Royaume-Uni et la République tchèque à l'Australie et le Canada.

«Dans les pays européens où ils sont ouverts à la sexualité, cela devenu en quelque sorte un jouet», a t-elle ajouté. "Mais 90% des ventes américaines ont pour objet de traiter des problèmes graves de masturbation chronique ou de conjoint infidèle"

Ce n'est pas le genre de phrases que l'on trouve habituellement dans une histoire de conte de fées où un homme et une femme tombent amoureux lors d'une réunion d'anciens élèves avant de repartir chacun de leur côté. Mais c'est exactement ce qui s'est passé ici.

Doris et Frank ont été diplômés de l'East Carbon High School, puis se sont perdus de vue. Mais il y a 14 ans, ils se sont revus à une réunion, célibataires de nouveau, et cela a été un nouveau coup de foudre. Ils se sont mariés, formant une famille avec 13 petits-enfants, et se sont établis à Las Vegas, où Frank avait été le gérant américain pour une société d'ingénierie japonaise spécialisée dans le tunnel et les travaux du métro.

Quelques années plus tard, a rappelé Doris, ils étaient assis dans leur maison lorsque Frank lui a dit: "j'ai une idée. Ne dis rien jusqu'à ce que je finisse sa conversation". "Frank est un penseur et un genre de calme, alors j'ai dit OK."

C'est alors que Frank énoncé son plan.

"Il en avait marre de partie avec ses collègues en mission, et à la minute où ils était arrivés, ceux-ci commencer à draguer à tout va" dit-elle. "Il déteste voir arriver le divorce et souffrir les enfants. C'est un homme très compatissant et il a regardé ce que l'on pouvait faire pour maintenir les couples ensembles."

Frank a commencé à construire des prototypes de sa conception à la maison, chauffant le plastique dans le four de la cuisine et cintrant les pièces dans des formes qui épousaient l'anatomie masculine. Il les a essayées sur lui, trouvant les endroits où elles n'étaient pas confortable puis remaniait les prototypes. De nombreuses et nombreuses fois.

Finalement, son produit a atteint un point où Doris a acquis la conviction que "voilà c'est ça". Nous avons dit: "Quittons nos emplois, prenons un congé sabatique et faisons tout pour que ce produit marche jusqu'à la mort"

Cela a marché. "AL Enterprises a pris un sous-traitant qui pourrait produire en masse de pièces moulées en plastique", dit Doris, qui a pris des photos du produit et écrit des descriptions de la façon dont cela devait fonctionner. "Nous avons embauché un étudiant pour s'occuper de notre site Web sur Internet et nous avons commencé à réaliser des ventes", a t-elle ajouté. "Presque du jour au lendemain, nous avons commencé à être inondés de commandes."

Mais fatigués de Las Vegas, les Millers aspiraient à la qualité de vie offert par Price dans l'Utah. "C'était notre région d'origine et nous y sommes revenus", dit Doris.

Géré par la fille de Doris, Christi, AL Enterprises n'a aucune difficulté à obtenir un permis d'affaires à Price ou, plus tard, à recevoir du Conseil municipal l'autorisation de déménager dans le bâtiment sur l'avenue Carbon.

«Ils ne sont pas très visible dans notre collectivité", a déclaré le maire Joe Prix Piccolo. "Ils se sont installés le plus discrétement possible et, il n'y a pas eu de commentaires négatifs des voisins. Mais cela a été bien évidemment un succès. Ils n'avaient pas d'autre problème de financement que celui de l'achat du bâtiment. Cela m'a surpris en soi, qu'ils aient si bien réussi avec un tel produit unqiue".

Pourtant, Piccolo reste étonné. "Nous parlons de quelque chose que je ne comprends pas. La plupart des gens sont gênés de demander: "Qu'est ce que c'est?" Je n'ai jamais vu le produit. Mais j'ai d'abord rit jaune et je me suis dit,"'Est-ce ça l'Utah rural ?".

L'assitante administrative Bigelow a rappelé que l'entreprise a fait tout ce que la ville avait demandé. Rien de pornographique n'est visible. Les produits sont dans des boîtes sur des tablettes d'entrepôt classique. Les stores sont fermés la nuit. Mais parfois, a t-elle ajouté, «les gens s'arrêtent et nous demandent:" Que faites-vous ici ? Si une personne âgée entend la conversation, elle écoute même à la porte."

Bigelow connaît intimement la clientèle via les appels du service clientèle.

«La plupart des pays européens sont sexuellement libérés, ils sont adeptes des jeux de contraintes", dit-elle. "Mais aux Etats-Unis, parfois les produits sont commandés par des femmes pour leurs maris ou leurs petits amis. La plupart du temps c'est pour aider quelqu'un qui a un problème avec la pornographie.à se contrôler."

Souvent les maris consentent à porter une cage comme un dernier recours avant le divorce. «Habituellement, l'homme est contraint à cela", Bigelow dit. "Tant qu'il n'a pas été enfermé dans une de ces cage, il ne se demande pas pourquoi il méritait d'en porter une."

Les 2 premiers mois de port de la cage  "peuvent être difficile," reconnait-elle, en recommandant souvent des ajustements pour se sentir plus confortable. Elle délivre également des conseils sur l'hygiène. "Nous recommandons aux hommes de s'asseoir pour faire pipi. Les hommes n'aiment pas cela. Mais vous n'arrivez pas à obtenir une quelconque sympathie de ma part ou de toute autre femme. "

Elle vous expliquera que des cadenas en plastique sont disponibles pour que les porteurs n'aient pas à s'expliquer à un contrôle de sécurité d'aéroport alors qu'un cadenas en métal déclenche les alarmes. Mais Bigelow ne fait jamais de recommandations sur la taille de la cage.

"Le [milieu de gamme] 3000 est la plus vendue. Les gens en commandent par lot de mille", dit-elle. "La 6000 n'empêche pas les clients qui sont actifs physiquement de continuer. Vous pouvez faire du vélo, porter des slips serrés, de telle sorte que vous n'avez pas à vous préoccuper de votre allure. Elle permet simplement que l'on vous regarde comme très bien doté par la nature".

Cependant AL  Enterprises n'a pas de produits pour les femmes. "Vous devez avoir les testicules pour utiliser notre produit», dit Bigelow.

Bon maintenant un tel business combien cela rapporte de $$$ ?

Le web étant quasi infini, j'ai retrouvé le compte-rendu du Conseil Municipal de Price dans l'Utah de 2005 lors de l'arrivée des Millers à Price

On y apprend qu'alors en 2005, le fabriquant contrôlaient 73% du marché et faisait 1 million de $ environ de chiffre d'affaire en 2005. La fabrication est ailleurs dans la banlieue de Las Vegas et ne font qu'assembler les cages et les expédier depuis l'Utah.

Bon maintenant faisont quelques calculs. La CB6000 se vend 150$ aux USA. Avec 50% de marge du revendeur final. cela fait 75$ par CB. Donc une bonne estimation globales des ventes est de 14000 cages/an. Et donc un marché mondial de 20000 cages/an en 2005.

En 2007, nouveau conseil municipal de Price pour obtenir une dérogation pour exercer ce commerce d'accessoires sexuels dans la très prude ville de l'Utah (vous savez l'état des Momons). Moyennant quelques aménagements (comme l'occultation des vitres extérieures), ils obtiennent l'autorisation de continuer leur business.

Données récentes de 2010 :
- ventes de plusieurs dizaines de milliers / an (cela me parait correct vu l'estimation de 2005)
- Premiers marchés ; la Grande Bretagne et l'Allemagne suivi des Etats-Unis

Maintenant je n'ai aucune idée de ce qu'ils gagnent réellement au final.

Pour finir je vous propose cette photo de présentation très atypique trouvée sur un gros site de vente américain. Elle m'a parut bizarre au prime abord, mais maintenant que j'ai trouvé le type de clientèle américain.



dyonisos




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