Dimanche 15 décembre 7 15 /12 /Déc 07:03

Des instruments viennent de tomber bruyamment sur le sol à mes pieds. Je sursaute et j'émets même une plainte préventive étouffée dans le bâillon inondé de salive. Que le bruit peut ajouter à l'appréhension. Dans ma tête défilent à toute allure les images de la fin de Braveheart, celle de son exécution. Que disent les Anglais ? Ah oui : Hanged, drawn and quartered. Une sorte de raffinement dans le supplice. Traîné en place publique, quasi pendu, émasculé, éviscéré vivant, puis la tête coupée et finalement les corps en quatre morceaux. Ce héros écossais a dû passer une très mauvaise après-midi et je crains moi aussi d'en passer une presque aussi mauvaise.

Je sens la présence de Maîtresse sur mon côté gauche. Elle attend je ne sais quoi ou plutôt si : elle laisse monter en moins l'appréhension de la suite. Et à ce jeu-là elle gagne vues les images noires qui me trônent dans la tête à ce moment-là !

Attente encore puis une piqure vivace, sèche, concentrée qui vient attaquer le bas du dos et mon flan droit. Je hurle tant que je peux dans ma contrainte de bouche. Je ne connais qu'un seul instrument capable de créer cette sensation si intense et concentrée: le fouet, servi là par ma Maîtresse à froid sans aucun échauffement. D'ailleurs sans me laisser le temps de reprendre mon souffle, il frappe encore deux fois rapidement. Je braille un long désespoir de chien battu. Je n'arrive plus à tenir ma place et cherche à m'échapper hors de portée du serpent de cuir, poursuivi par l'allonge des coups donnés par ma Maîtresse.

Un répit. Je cherche mon souffle. Je ne vois qu'un bout de sol, mais je sens son regard exigeant posé sur moi.

- Ah, ah. Tu l'avais oublié celui-là ?

Je recours à tout mon courage pour me remettre sous le fouet et y arrive. Un temps d'attente encore et la lanière de cuir retombe plusieurs fois sur mon épaule, sur mes fesses. Peut-être moins violente que les fois d'avant ou peut-être aussi que je m'y habitue un peu.

Fin de l'engagement et reprise sur une série de tannage de la peau du cul à coups de paddle, méthodique, qui joue une symphonie de mes cris étouffés. Le reste est plus flou perdu dans mes geignements de chien battu avec entrain. Beaucoup sur mes fesses dans mon souvenir. Les morsures de paddle à pointes (grande première). Des coups volontairement perdus sur les orphelines. Un massage flagellant de mes épaules au martinet que maintenant N. manie de façon crainte. Je crie, je gueule, je geins. Tout m'est inconfortable. 

Et puis finalement tout s'arrête comme cela a commencé. Au bout d'une éternité dans ma perception. Au bout de quelques minutes me dira plus tard N. Etonnant cette capacité de sentir le temps de soumission se dilater.

Ma peau est chaude partout. Je me calme peu à peu. Mon cœur redescend. J'ai survécu !

Plus tard, une fois tout cela fini, je me regarde nu dans le miroir. Un ou deux traits dus au fouet, quelques rougeurs de ci et là, mais rien de bien impactant. Me serais-je trompé sur la violence de la raclée subie ? Ai-je tout imaginé ? Ai-je tout trop craint ? Je veux en avoir le cœur net. Je regarde les photos prises par N. Rien sur ce moment ! D'ailleurs très peu de chose sur la séance de façon générale. Je cherche une vidéo... néant. Alors c'est sur le téléphone  de ma Dame. Que nenni, me répond ma douce.

J'en reste donc à mes doutes sans savoir de plus s'il s'agit du feu de l'action qui a tout empêché ou si c'est une taquinerie de ma Maîtresse pour m'enlever toute fierté d'après coup devant les photos...

Dois-je en être fier d'ailleurs ou la perception bizarre de cet après-midi a tout déformé jusqu'à la notion du supportable ?

dyonisos

Par dyonisos - Publié dans : Nous
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Chronique des jeux BDSM d'un couple : Elle Dominante et lui soumis. Maîtresse N. et dyonisos.

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