Hier je suis tombé sur une rediffusion de 2001, que j'adore tout comme frère jumeau. Et comme pour une fois je n'ai pas envie de ne parler que de BDSM, je me permet de revenir sur les trucages. En fait pour un film commencé il y a 35 ans, je ne trouve pas que le résultat soit si ridicule que cela même maintenant. Pour ceux que cela intéresse, bonne lecture. Pour les autres il y a le véto (l'article d'avant)
Aube de l'humanité
Avec un fond vert, ce genre de scène se fait maintenant en quelques heures. Mais à l'époque le traitement de l'image par l'ordinateur n'existait pas. Kubrick a été le premier a utilisé la technique de projection frontale.
Au fond du plateau est placé un immense écran en stotchlite, qui est en fait constitué de millier de billes de verre donc très réfléchissant (c'est un même type de technique que l'on utilise sur les panneaux routier la nuit). Le décor du fond est projeté sur un miroir sans fond placé à 45 degré devant la caméra qui renvoit l'image sur l'écran du fond. Celui de la scène faisait : 28m de long sur 10m de haut.
En fait l'image est aussi projetée sur les acteurs mais comme ils ne sont pas assez réflichissant cela ne se voit pas, surtout avec la présence d'un fort éclairage de la scène. Pour que la technique marche, il faut que la caméra soit parfaitement dans l'axe de la projection.
Bien évidemment le projecteur était le plus puissant jamais créé pour avoir une puissance de lumière suffisante.
Vaisseaux
En fait pour ces séquences, c'est la caméra qui bouge et non les maquettes de vaisseaux. Ce qui changeait par rapport aux trucages de l'époque, c'était la densité des noirs et le constraste. Cela se passait comme cela ; la caméra était sur un mécanisme qui lui permettait de se déplacer par rapport à la maquette de façon parfaitement synchronisé avec les prises d'images. Le mouvement était parfaitement reproductible. La maquette était d'abord filmée non éclairée sur un fond étoilé (la maquette masquait la partie du ciel derrière elle). Puis on recommençait la même prise de vue avec le même mouvement, en n'éclairant que la maquette cette fois. Une dernière passe était faite pour les vues de personnages ou les écrans d'ordinateur qui étaient en fait un film retroprojeté sur des petits écrans directement dans la maquette.
Scènes d'intérieur
La fameuse salle circulaire du vaisseur Orion, n'est au final qu'une immense roue de 10 mètres de diamètre qui a coûté 750 000 $ soit 10% du budget du film, avec au choix des caméras fixes qui tournaient en fait avec la roue ou des caméras qui restaient fixes pendant que la roue tournait. J'ai toujours été très impressionné par ces scènes. Les séquences en apesanteur étaient classiquement réalisées avec des câbles de suspension et un positionnement de la caméra en dessous de façon que le corps des acteurs cachent les câbles.